Le 13 novembre courant s’est ouvert le 18 ème sommet de la francophonie à Djerba.
L’espace Jerba Explore, connu sous le nom de l’espace des crocodiles, devenu pour l’occasion « village de la francophonie ».
Des stands divers représentants plusieurs branches d’activités que la Tunisie souhaite mettre en valeur notamment culturelles, économiques, financières et agricoles.
Une grande scène surplombe la placette de l’espace où se sont produits quelques artistes égayant les soirées de cet été indien qui n’en finit pas dans l’île des Lotophages.
À Houmt Souk, lieu du grand théâtre où le sommet se tiendra les 19 et 20 novembre, les rues et souks sont de mille couleurs, les ruelles ne désemplissent pas jusqu’à tard dans la nuit.
La Tunisie a mis les petites assiettes dans les grandes, les autorités veulent relever le défi en montrant au monde entier leur capacité d’organiser un sommet qui réunira pas moins de 80 pays.
Des chefs d’états et de gouvernements, à leur tête le Président Macron et le chef du gouvernement Canadien Justin Trudeau, seront les hôtes du Président Kaïs Saayed.
Depuis plusieurs mois les travaux d’embellissement vont bon train, les visiteurs de l’île doivent montrer « patte blanche » un dispositif sécuritaire sans faille est mis en place.
La Tunisie peut s’enorgueillir d’un savoir faire en événementiel au niveau mondial.
Quelles retombées pour la Tunisie?
Le pays du jasmin traverse une réelle crise économique qui n’échappe pas aux observateurs mais aussi au citoyen lambda.
Depuis les événements de 2011, une stabilité politique délétère avec vraie révolution, cette fois, qui couve.
Les gouvernants successifs n’arrivent pas à trouver le filon pour sortir de cette crise qui n’a que trop duré. La population s’impatiente devant le coût de la vie exorbitant, la rareté des denrées essentielles et la perte de vitesse vertigineuse d’un dinar qui ne résiste plus devant l’euro et le dollar.
A la situation politique s’ajoutent la crise du COVID et la guerre d’Ukraine.
Le pays est acculé aux emprunts pour payer les fonctionnaires toujours nombreux et au-delà de la normale. Les négociations marathoniennes avec le FMI n’aboutissent pas, ce dernier traîne le pas pour accorder quelque deux milliards de dollars qu’attende la Tunisie pour boucler le budget de 2023.
Ce sommet devra offrir une bulle d’oxygène et un capital confiance aux autorités, surtout pour le président KS dont la popularité est en berne depuis son coup du 25 juillet 2021. Les capitales étrangères émettent des réserves quant à la constitutionnalité de la manœuvre présidentielle. KS doit réussir ce sommet coûte que coûte pour espérer rétablir la confiance à l’intérieur comme à l’extérieur.
N. Chafai