Il y a exactement deux ans, commentant la tragique attaque terroriste du Hamas contre des civils israéliens, nous écrivions : « (…) Quelles conséquences également pour les Palestiniens ? Le Hamas islamiste reprend le leadership de la lutte contre l’occupant au détriment d’un Fatah dépassé et d’une Autorité palestinienne corrompue et souvent accusée de pactiser avec l’ennemi. Mais sert-il la juste cause palestinienne ou les intérêts des pays qui l’aident ?
Cela dit, il faut savoir que la riposte israélienne va être extrême, fera mal. Netanyahou voudra faire oublier ses déboires intérieurs et prouver à ses compatriotes qu’il est fort et défend victorieusement le pays. Ses extrémistes, dont il a besoin pour gouverner, lui imposeront d’être sans pitié, de refuser toute négociation.
Ce samedi à l’aube, le Hamas a rebattu les cartes. Mais elles ne sont pas encore toutes distribuées… »
Elles ne le sont toujours pas, mais le conflit volontairement ignoré par les pays arabes et l’ensemble de l’Occident est revenu sur le devant de la scène. Le monde entier, à l’exception de l’Amérique, s’est peu à peu élevé contre l’Israël de Netanyahou qui a transformé le légitime droit d’autodéfense en vengeance meurtrière sans limite. Les faits -la destruction de Gaza- et les chiffres témoignent de l’horreur imposée par le Premier ministre de l’Etat hébreu, qu’une commission de l’ONU qualifie de génocide. Selon le site israélien Ynet, « Gaza compte 2,2 millions d’habitants. Plus de 10 % d’entre eux ont été tués ou blessés ».Une enquête menée par les médias israéliens +972 et Sikha Mekomit et britannique The Guardian, basée sur des données internes des services de renseignement israéliens, évoque qu’au moins 83% des Palestiniens tués dans la guerre à Gaza sont des civils. Le responsable des affaires humanitaires de l’ONU Tom Fletcher rappelle qu’à Gaza « un enfant est tué en moyenne chaque heure depuis presque deux ans ». L’enclave compte le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde, selon l’UNRWA. Plus de 240 journalistes ont aussi déjà été tués.
Le pire redouté est donc advenu et la haine est montée, triomphe. Pour de nombreux israéliens, les Gazaouis, et par extension tous les Palestiniens sont des « ordures » qu’il faut mettre hors d’état de nuire. Pour les habitants de Gaza, de Cisjordanie et de pays arabes, les Israéliens sont des génocidaires pires que les Nazis.
Aujourd’hui, à Charm el Cheikh, on parle d’arrêt des combats, de libération des otages, mais pas vraiment de paix. Les plans de Trump, plus businessman que « faiseur de paix » restent flous et pas à l’avantage des Palestiniens.
Comme il y a deux ans, toutes les cartes ne sont pas distribuées. Mais l’instauration d’un État de Palestine n’est plus une chimère…