Tu lui dis : « Le virus est en train de circuler à très grande vitesse. Il faut prendre toutes les précautions pour ne pas être contaminé. » Il te répond : « Oui, oui, je sais. Le nombre de personnes atteintes augmente considérablement de jour en jour. Les décès se comptent désormais par milliers. La vigilance est de mise. » Puis, il se retrouve au café avec des amis pour parler de choses et d’autres. Il ne boude pas non plus son plaisir d’aller faire un tour du côté du marché hebdomadaire. L’après-midi, il s’offre un narguilé au bar à chicha du coin au milieu d’une fumée aussi épaisse que le brouillard de Londres. Bref, il se comporte comme s’il n’avait jamais entendu parler de la pandémie qui sévit.
Tu lui dis : « Protège-toi, porte un masque, désinfecte –toi les mains avec du savon et de l’eau ou avec un gel hydro alcoolique. » Il te rétorque : « Ce sont là des précautions à prendre absolument. » Et il se promène partout sans masque, touche des mains tout ce qui s’offre à sa vue, se frotte le nez toutes les cinq minutes.
Tu lui dis : « Inscris-toi pour te faire vacciner ! » Il acquiesce de la tête mais va raconter à qui veut l’entendre qu’on est en train d’inoculer aux gens une puce pour les soumettre à l’emprise de je ne sais quel pouvoir occulte. Pour lui, la solution la plus efficace est ce liquide qu’il se procure à 140 dinars chez un charlatan.
Tu lui demandes pourquoi il agit de la sorte, il t’explique avec moult arguments farfelus que c’est là l’exception tunisienne.
Essaie donc de le convaincre du contraire !