Cinq ans après la création du « cimetière des inconnus » à Zarzis , un nouveau lieu de sépultures a été inauguré, mercredi, en présence d’Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco, pour offrir une dernière demeure aux migrants dont les corps s’échouent régulièrement sur les côtes. Baptisé « Jardin d’Afrique », il a été conçu par le célèbre artiste algérien Rachid Koraichi, et il compte déjà plus de 200 tombes.
Les migrants enterrés là sont des « damnés de la mer », souligne Rachid Koraïchi, interrogé par l’AFP. Ils ont « affronté le Sahara, des gangsters, des terroristes », parfois la torture ou un naufrage, souligne-t-il. « Je voulais leur faire un début de paradis », après l’enfer de la traversée. L’artiste de 74 ans, exposé à Londres, New York ou Paris, a lui-même perdu un frère, emporté par le courant lors d’une baignade en Méditerranée.