ALGÉRIE-MAROC – Lundi, lors du 60ème anniversaire du Mouvement des non-alignés, l’Algérie et le Maroc se sont encore écharpés à propos du Sahara. Le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane, s’est glorifié de « la position constante et de principe du Mouvement en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ». Mieux, il « a invité les pays membres à perpétuer ce précieux soutien, notamment dans la conjoncture sensible que traverse la cause du Sahara Occidental face à l’incapacité de l’ONU de s’acquitter de sa mission de parachèvement de la décolonisation dans ce territoire ». Le représentant permanent du Maroc à l’ONU, Omar Hilale, a riposté en affirmant que « la participation de l’Algérie au processus politique en tant que véritable partie responsable de la création et du maintien de ce différend régional est la seule voie pour parvenir à la solution politique souhaitée ». Il a invité l’Algérie à « assumer sa pleine responsabilité historique, abandonner les options obsolètes et enterrée ». S’il a évoqué Tindouf qui doit ouvrir ses portes au HCR, il n’a pas fait mention de la Kabylie.
ALGÉRIE – Le stock de la dette extérieure de l’Algérie à fin 2020 a atteint 5,178 milliards de dollars contre 5,492 milliards de dollars en 2019 relève le rapport “International Debt Statistics 2022” de la Banque mondiale publié lundi. Les dettes à court terme, réputées pour être les plus problématiques au vu des échéances et des taux, se sont chiffrées à 1,784 milliard de dollars, contre 2,264 milliards de dollars en 2019 et 2,319 milliards de dollars en 2018. Le journal Liberté remarque que le rapport de la Banque mondiale pointe le faible niveau de la dette extérieure de l’Algérie. Le ratio du service de la dette extérieure rapporté aux exportations de biens et services est estimé à 1% à fin 2020. Ce très faible niveau du ratio de service de la dette extérieure, confirme la très bonne soutenabilité de la dette extérieure de l’Algérie. Dimanche, le président Tebboune avait réaffirmé le refus de l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur.
MAROC – Recevant lundi son homologue malien Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita a déclaré que « comme sur le dossier libyen, le Maroc n’a ni agenda ni solutions » pour le Mali, « il ne fait pas partie de ceux qui disent avoir la recette magique ou un pourcentage de la solution aux problèmes maliens ». « Le Maroc estime que le rôle de la communauté internationale, des partenaires et des amis du Mali est d’accompagner les priorités définies par les autorités maliennes et de ne pas s’y substituer, ni de développer des recettes et des visions dont le Mali est l’objet et non l’acteur », a-t-il ajouté. Le Maroc, a-t-il poursuivi, préfère dialoguer avec les autorités maliennes, les écouter et articuler son action en accompagnement, soulignant que la stabilité du Mali demeure un « élément clé » pour la stabilité de la région.
Par ailleurs, le nouveau gouvernement marocain a fixé lundi les cinq axes de son programme pour les prochaines années. Il s’agit d’une relance immédiate de l’économie nationale, de la mise en place d’un programme national et régional pour soutenir les startups dans les secteurs porteurs, de l’activation de réformes structurelles pour soutenir l’économie et la mise en œuvre de politiques sectorielles ambitieuses au niveau national et territorial, outre l’adoption d’une politique efficace pour soutenir l’activité économique des femmes, a détaillé le Premier ministre Aziz Akhannouch lors de son discours de politique générale devant le Parlement.
MALI – Abdoulaye Diop a jeté de nouveaux doutes sur la tenue d’élections à la date prévue de février 2022, en rejetant les « diktats » des partenaires de son pays. Le ministre a laissé entendre que les scrutins présidentiel et législatif du 27 février pourraient ne pas se tenir « si la situation sécuritaire n’est pas prise en charge », lors du point presse avec son homologue marocain à Rabat. « Nous avons un défi supplémentaire qui est venu avec le désengagement du partenaire français qui risque de créer un vide sécuritaire que l’Etat malien doit combler », a ajouté Abdoulaye Diop. « Essayons d’aider les Maliens à trouver une solution malienne à leurs problèmes », a-t-il encore plaidé, « parce que les Maliens ont le sentiment que chaque fois c’est des partenaires à l’extérieur du Mali qui nous donnent les prescriptions, et souvent ça ne marche pas ».
LIBAN – L’enquête sur l’explosion survenue le 4 août 2020 dans le port de Beyrouth a été suspendue pour une seconde fois en raison d’une nouvelle plainte à l’encontre du juge chargé des investigations, a confié une source judiciaire. Le juge Tarek Bitar est accusé par certains d’impartialité et fait les frais d’une campagne de dénigrement. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a annoncé lundi lors d’un discours télévisé qu’il souhaitait que le juge soit écarté de l’affaire. L’enquête avait déjà été suspendue une première fois fin septembre après une plainte pour impartialité visant Tarek Bitar. La plainte a été rejetée par le tribunal et l’enquête rouverte. Peu avant d’être informé de la dernière plainte, Tarek Bitar avait émis un mandat d’arrêt contre l’ancien ministre des Finances Ali Hassan Khalil, qui ne s’était pas présenté à son audition. D’autre part, le Hezbollah fait pression pour que l’Iran soit plus présent dans le pays. Il souhaiterait aussi écarter totalement la diaspora des prochaines élections.
LIBYE – Le Parlement a adopté hier lundi une loi octroyant une aide d’environ 10.000 dollars à chaque famille. La chambre des représentants a annoncé le vote à l’unanimité de cette aide de 50.000 dinars par famille sans préciser de date d’application de la mesure. Ce vote intervient deux mois après l’annonce du gouvernement de transition, basé à Tripoli, d’accorder une « prime de mariage » de 40.000 dinars (6.900 euros) à 25.000 couples célébrant leur union d’ici la fin de l’année. Ces derniers ont d’ailleurs été exclus de l’allocation familiale adoptée ce lundi par les députés. Outre ces couples, « toutes les familles libyennes sont éligibles » à l’allocation, a déclaré le porte-parole du Parlement, Abdallah Bliheq. Le nombre de familles éligibles s’élève à environ 1,7 million.
Par ailleurs, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, Marta Hurtado, a exprimé ce mardi lors d’une conférence de presse une « grande préoccupation » pour la situation de ces groupes en Libye, qui « souffrent de nombreuses violations et abus, tant de la part de l’Etat que des agents non étatiques ».
IRAN – Dans un communiqué publié ce lundi, l’organisation de défense des droits humains exhorte Téhéran à renoncer à la condamnation à mort d’Arman Abdolali, après un procès jugé « grossièrement inéquitable ». Amnesty reproche à Téhéran de n’avoir apporté aucune preuve sérieuse de la culpabilité de ce jeune homme, condamné en 2015 pour le meurtre de sa petite amie, après des « confessions obtenues sous la torture », puis à nouveau en 2020. La cour a estimé qu’il était impossible d’établir la « maturité » de l’adolescent au moment des faits, et qu’il était donc responsable en l’absence de preuves du contraire, explique Amnesty. Son exécution, prévue pour demain, a déjà été planifiée à deux reprises, en janvier 2020 et en juillet 2021, mais sa mise à mort a à chaque fois été stoppée après des mobilisations à l’international, précise AI.
Par ailleurs, le Centre de Renseignements sur les menaces de Microsoft (Threat Intelligence Center -MSTIC) a annoncé lundi que des pirates iraniens ont ciblé avec succès des entreprises de technologie de défense américaines et israéliennes. Le piratage « soutient probablement les intérêts nationaux de la République islamique d’Iran », a déclaré Microsoft.
IRAK – Le courant emmené par l’incontournable leader chiite irakien Moqtada al-Sadr se revendique première force au sein du nouveau Parlement, élu lors des législatives anticipées qui ont peiné à attirer des électeurs las d’un système incapables d’améliorer leurs conditions de vie. Il aurait remporté plus de 70 des 239 sièges. Un responsable de la commission électorale irakienne, qui a requis l’anonymat, a indiqué à l’AFP que le courant sadriste était effectivement « en tête », selon des résultats préliminaires. Les analystes estiment toutefois qu’au-delà de la répartition des sièges dans un Parlement qui s’annonce fragmenté, l’absence d’une majorité claire va obliger les différentes factions à négocier des alliances. En net recul, d’influents partis chiites pro-Iran ont durci le ton ce mardi, assurant qu’ils prendraient les « mesures » nécessaires pour annuler cette « escroquerie ». L’Alliance de la conquête, qui représente les anciens paramilitaires du puissant Hachd al-Chaabi, passerait de 48 sièges à une dizaine, selon des résultats compilés par l’AFP.
ISRAËL – Le Premier ministre Naftali Bennett a annoncé lundi que le gouvernement avait l’intention d’augmenter considérablement la population vivant sur les hauteurs du Golan (nord du pays) et a souligné que l’administration Biden continue de reconnaître le plateau du Golan comme territoire israélien. Il a précisé que dans six semaines, le gouvernement présentera un plan pour augmenter considérablement la population, y compris pour la construction de deux nouvelles communautés. « L’objectif ultime est d’atteindre 100.000 habitants, soit près de quatre fois la population actuelle d’environ 27.000 habitants », a-t-il affirmé. « Le plateau du Golan est israélien, point final », a réitéré M. Bennett sous les applaudissements.
KOWEIT – Les femmes pourront désormais intégrer les rangs de l’armée en tant qu’officiers, a annoncé ce mardi 12 octobre l’institution militaire, où les femmes occupaient jusque-là uniquement des postes civils. « À partir d’aujourd’hui (mardi), les femmes koweïtiennes pourront s’inscrire à l’armée en tant qu’officiers spécialisés et sous-officiers dans le domaine des services médicaux et des services militaires de soutien », a annoncé sur Twitter l’armée de ce pays du Golfe. « L’heure est venue pour nous de donner aux femmes koweïtiennes la chance d’accéder à l’armée aux côtés des hommes », a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Hamad Jaber al-Ali al-Sabah, cité par l’agence de presse officielle Kuna. Les femmes koweïtiennes sont « capables et prêtes à porter les (…) difficultés » de cette tâche, a-t-il poursuivi. Contrairement à d’autres pays arabes du Golfe, le Koweït jouit d’une certaine ouverture sur le plan politique. C’est le seul pays de la région à disposer d’un Parlement élu, suite à l’adoption d’un système parlementaire en 1962. Les femmes ont obtenu le droit de vote en 2005, date à laquelle elles ont aussi été autorisées à se porter candidates lors d’élections.
ETHIOPIE – L’Organisation internationale des migrations (OIM) de l’ONU a placé sa responsable en Éthiopie en congés administratifs, en raison d’ « interviews non autorisées » dans lesquelles elle se plaint d’être mise à l’écart par ses supérieurs, qu’elle présente comme favorables aux rebelles de la région du Tigré. La sanction contre Maureen Achieng, chef de mission de l’OIM en Éthiopie, confirmée dans une lettre datée de lundi et consultée par l’AFP, intervient après la récente expulsion par les autorités éthiopiennes de sept hauts responsables de l’ONU, accusés d’ «ingérences dans les affaires intérieures » de l’Éthiopie. Elle qualifie le TPLF de « sale » et « cruel », émettant le vœu de ne jamais retourner au Tigré. D’autre part, l’offensive aérienne et terrestre contre les rebelles tigréens dans la région d’Amhara, voisine de la région en guerre du Tigré, lancée vendredi se poursuit. Il s’agit d’une « offensive massive », selon Getachew Reda, le porte-parole des rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
INSOLITE – Pesant 2,58 kilos pour 75 centimètres de haut, LEO a une silhouette qu’on peut qualifier d’humanoïde, notamment à cause des différentes parties qui la composent : une “tête” avec un casque de protection abritant des circuits électriques, un torse comprenant un système de propulsion à hélices de part et d’autre de celui-ci (au niveau des “épaules”), et surtout les jambes articulées avec leurs petits pieds pointus, lui permettant de marcher à la vitesse de 20 centimètres par seconde. LEONARDO, ou LEO, c’est un robot bipède mis au point par Caltech capable de se déplacer à la fois sur terre et dans les airs : un nouveau mode de locomotion multimodale lui permettant d’effectuer des mouvements complexes (et même de faire du skateboard). “Mi-robot marcheur, mi-drone volant,” LEONARDO (LEO pour les intimes) est un projet du (Caltech). Son nom est le diminutif de “LEgs ONboARD drOne” qu’on pourrait traduire littéralement par “jambes à drone embarqué,” et il porte bien son nom : avec son allure humanoïde malgré sa petite taille, LEO est capable de marcher au sol sur ses longues jambes multi-articulées mais également de voler grâce à ses propulseurs à hélices. D’après Soon-Jo Chung, chercheur travaillant sur le projet, l’équipe s’est inspirée des oiseaux pour le design de leur robot.
FMI – Le conseil d’administration du Fonds monétaire international a annoncé lundi soir qu’il renouvelait « sa pleine confiance » en Kristalina Georgieva, maintenue ainsi au poste de directrice générale malgré les accusations d’irrégularités dont elle a fait l’objet. Les instances dirigeantes de l’institution ont estimé que les informations présentées au cours de l’enquête ne permettaient pas de conclure à « un rôle inapproprié » de l’économiste bulgare. Kristalina Georgieva s’est félicitée de cette décision, affirmant que ces allégations étaient « infondées ».
Dans ses dernières prévisions, rendues publiques ce mardi, le Fonds monétaire international (FMI) a, en tout cas, revu en légère baisse ses pronostics du mois de juillet. « La pandémie n’est terminée nulle part tant qu’elle n’est pas achevée partout, a insisté l’économiste en chef de l’organisation mondiale, Gita Gopinath. Pour l’année en cours, la croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial devrait ainsi s’établir à 5,9%, soit un dixième de point de moins par rapport à juillet. La prévision 2022 est inchangée à 4,9%. « Cette modeste révision masque de fortes baisses pour certains pays », a détaillé Gita Gopinath, l’économiste en chef du Fonds.
COREE DU NORD – Les Etats-Unis sont la « cause profonde » de l’instabilité dans la péninsule coréenne, a affirmé le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, cité ce mardi 12 octobre par les médias officiels. Malgré les récents appels au dialogue des Etats-Unis, il n’existe aucune raison « de croire qu’ils ne sont pas hostiles », a déclaré Kim lors de la cérémonie d’ouverture d’une exposition consacrée à la défense à Pyongyang. L’administration Biden a assuré à plusieurs reprises n’avoir aucune intention belliqueuse à l’égard de la Corée du Nord, ce qui laisse M. Kim sceptique : « Je me demande vraiment si des gens ou des pays croient ça », a-t-il dit. « Rien dans leurs actions ne permet de croire qu’ils ne sont pas hostiles », a-t-il ajouté, selon l’agence de presse officielle KCNA, tout en insistant sur le fait que les armes détenues par son pays sont destinées à l’autodéfense et ne visent aucun pays en particulier.
BRÉSIL – Quelque 4.000 km2 de forêt amazonienne détruite chaque année… Une ONG autrichienne a déposé ce mardi 12 octobre une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l’humanité » contre le président brésilien pour son rôle dans la déforestation en Amazonie et ses impacts attendus sur la vie et la santé humaine à travers le monde. La plainte de l’ONG AllRise, à laquelle la CPI n’est pas tenue de donner suite, s’appuie notamment sur la science en pleine extension de « l’attribution » des conséquences du changement climatique. Selon des études, la déforestation en Amazonie brésilienne a transformé ce puits de carbone fondamental pour la planète en émetteur net de CO2 en 2020. Toutes ces actions « sont directement liées aux impacts négatifs du changement climatique à travers le monde, » poursuivent les plaignants, qui s’appuient notamment sur l’expertise de Friederike Otto, du Universiy College de Londres et auteure principale du récent rapport d’évaluation du Giec sur l’évolution du climat, qualifié « d’alerte rouge » pour l’humanité par le patron de l’ONU Antonio Guterres. Cette plainte s’ajoute à trois actions intentées par des Brésiliens, les premiers à s’engouffrer dans la nouvelle politique de la CPI, présentée en 2016 par la Procureure générale Fatou Bensouda. En septembre 2021, au sommet de l’Onu, Jair Bolsonaro a promis de mettre fin à la déforestation de l’Amazonie en 2030.
BIODIVERSITÉ – La Chine va investir 1,5 milliard de yuans (environ 200 millions d’euros) pour aider les pays en développement à protéger leur biodiversité, a annoncé mardi le président chinois Xi Jinping lors d’un discours à la 15e Conférence des parties (COP) de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies qui a débuté lundi à Kunming, en Chine. Il a par ailleurs affirmé que son pays allait amplifier ses efforts pour lutter contre l’extinction des espèces, notamment en agrandissant ses réserves naturelles. La Chine est actuellement le plus gros émetteur de gaz à effet de serre et le plus gros consommateur de charbon. Ce dernier fournit au pays environ 60% de ses besoins en énergie. Durant son discours, Xi Jinping a reconnu l’impact majeur qu’avait la crise climatique sur les écosystèmes et a assuré que la Chine augmenterait sa capacité en énergies renouvelables en accélérant ses projets autour de l’énergie solaire et éolienne. Le texte en discussion comporte 21 actions d’ici 2030 : la conservation efficace d’au moins 30% des terres émergées et des zones maritimes, un objectif soutenu par une coalition de pays dont la France, ou encore « la réduction de moitié au moins des nutriments (engrais) rejetés dans l’environnement et de deux-tiers au moins des pesticides, et en éliminant tout rejet de déchets plastiques ». Il est aussi question de réduire « d’au moins 500 milliards de dollars par an » les subventions néfastes à l’environnement. Les négociations se termineront en mai 2022 lors d’une nouvelle réunion en Chine.
UNION EUROPÉENNE – La Hongrie et la Pologne font front commun devant la justice de l’UE pour attaquer un mécanisme qui pourrait les priver de fonds européens, sur fond de montée de tension entre Bruxelles et Varsovie. Le dispositif que contestent les deux pays est inédit. Il permet de suspendre ou réduire le versement de fonds européens à un État en cas de violations des principes de l’État de droit (lutte insuffisante contre les conflits d’intérêts, manque d’indépendance de la justice…) portant atteinte ou risquant de porter atteinte aux intérêts financiers de l’UE. La Pologne a réclamé l’annulation pure et simple du nouveau dispositif, arguant que l’UE devait s’en tenir aux dispositions des traités pour contrôler le respect de l’État de droit. Sa représentante, Sylwia Zyrek, a en outre contesté la légitimité même de la Cour de Luxembourg en raison du mode de désignation des juges par les États, qui « s’écarte du principe de séparation des pouvoirs ». Pour la Hongrie, Miklos Zoltan Feher a exclu tout lien entre violations de l’État de droit et budget de l’UE, qui « doivent être examinés séparément ».
GRANDE BRETAGNE – L’échec du gouvernement britannique à imposer un confinement dès le début de la pandémie de COVID-19 figure parmi les pires erreurs de santé publique d’Angleterre, ont conclu mardi des législateurs dans le premier rapport complet du pays sur la pandémie. Le retard a entraîné des milliers de morts inutiles et découle de l’échec des ministres du gouvernement à remettre en question les recommandations des conseillers scientifiques, entraînant un niveau dangereux de « pensée de groupe » qui les a amenés à rejeter les stratégies plus agressives adoptées en Asie de l’Est et du Sud-Est, indique le rapport. Les législateurs ont déclaré que leur enquête visait à découvrir pourquoi le Royaume-Uni avait eu des performances « significativement pires » que de nombreux autres pays au cours de la période initiale de la pandémie. Les responsables gouvernementaux ont déclaré qu’ils avaient fait ce qu’ils pouvaient avec les informations dont ils disposaient en temps de crise.
Par ailleurs, l’emploi salarié a augmenté en septembre à un niveau record, peu avant la fin du programme de chômage partiel financé par le gouvernement, ce qui pourrait encourager la Banque d’Angleterre à aller de l’avant vers un premier relèvement de ses taux d’intérêt depuis la pandémie de COVID-19. L’emploi salarié a cru de 207.000 le mois dernier par rapport à août, une croissance inédite depuis 2014, à la faveur de créations de postes dans l’hôtellerie et la restauration et d’une forte demande des employeurs qui ont notamment sollicité les agences d’intérim.
PHILIPPINES – Au moins onze personnes ont été tuées et sept sont portées disparues après le passage d’un puissant typhon, ont annoncé mardi les autorités. Des pluies diluviennes se sont abattues lundi sur des régions entières de l’île la plus peuplée de l’archipel Luçon, avant que la tempête tropicale, dénommée Kompasu, ne prenne la direction de la mer de Chine méridionale. Six personnes ont perdu la vie et deux ont été portées disparues dans la province montagneuse et enclavée de Benguet. Une personne est morte noyée dans la province de Cagayan, située sur le littoral, a indiqué l’agence nationale de gestion des catastrophes. Quatre personnes ont péri dans des inondations soudaines dans deux villes de l’île de Palawan, dans l’ouest de l’archipel, tandis que cinq personnes sont toujours portées disparues, selon des responsables. Chaque année, une vingtaine de tempêtes et typhons frappent les Philippines, dévastant récoltes et infrastructures et contribuant à maintenir des millions de personnes dans la pauvreté.
COLOMB – Ce 12 octobre est le jour anniversaire du débarquement de Christophe Colomb outre-Atlantique. Une date dont la célébration divise notamment au Mexique. Et la polémique se cristallise autour de la statue du navigateur qui a été enlevée de l’emblématique avenue Reforma à Mexico l’année passée. Depuis quelques jours elle a été remplacée par une structure représentant une jeune fille au poing levé, installé par des collectifs féministes lors d’une manifestation. Mais cette œuvre sera bientôt remplacée par la statue d’une femme indigène ont décidé les autorités de la capitale. Là encore, cette initiative divise. Le président Andrès Manuel Lopez Obrador a quant à lui salué l’initiative de la capitale, dans un contexte où le Mexique, qui vient de célébrer le bicentenaire de son indépendance, réclame des excuses à l’Espagne pour les massacres commis lors de la conquête.
Aux Etats-Unis, c’était hier la première observation fédérale de la journée des peuples indigènes aux Etats-Unis. Joe Biden est le premier président américain à reconnaître ce jour férié. Cette décision de Joe Biden a été saluée par les Amérindiens, mais critiquée par les conservateurs, qui y voient un exemple de « woke » et de « cancel culture ».
AFGHANISTAN – Ce 12 octobre, à l’occasion du G20 réuni à Rome, en Italie, Bruxelles a annoncé la création d’un programme d’aides à hauteur d’environ un milliard d’euros. Outre le peuple afghan, cette aide profitera également aux peuples des pays voisins afin d’éviter un effondrement humanitaire. Dans un communiqué, mardi, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a estimé que l’UE devait « faire tout ce qui est en (son) pouvoir pour éviter un effondrement humanitaire et socio-économique majeur en Afghanistan ». « Le peuple afghan ne doit pas payer le prix des actions des talibans. C’est pourquoi le paquet de soutien est destiné au peuple afghan et aux voisins du pays qui ont été les premiers à leur apporter de l’aide », a-t-elle ajouté. Le sommet extraordinaire sur l’Afghanistan organisé ce mardi par la présidence italienne a discuté aide humanitaire et lutte contre le terrorisme dans ce pays.
FRANCE – Voitures électriques, petites centrales nucléaires, agriculture tournée vers la robotique et la génétique, hydrogène vert, transports du futur, biomédicaments… Le président de la République a détaillé, ce mardi 12 octobre, les secteurs prioritaires du Plan France 2030 pour « faire émerger les champions de demain », face à la concurrence chinoise et américaine. « « Si on ne réindustrialise pas le pays, nous ne pourrons pas redevenir une grande nation de recherche et d’innovation. » Pour développer cette compétitivité industrielle et les technologies d’avenir en France, Emmanuel Macron a donc annoncé le déblocage de 30 milliards d’euros sur cinq ans. Le plan France 2030 qu’il a présenté « fixe dix premiers objectifs clairs, pour faire face à ces défis et mieux produire, mieux vivre et comprendre notre monde ». Emmanuel Macron a conclu sur la nécessité de sécuriser l’approvisionnement de ce qui est nécessaire aux filières du futur. « Nous n’atteindrons pas tous ces objectifs si nous ne sécurisons pas l’accès à nos matériaux. Nous sommes en retard dans cette stratégie : les Chinois ont mieux intégré le principe de rareté de ces matériaux. »
FRANCE -EGLISE – Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a reçu comme prévu le président de la conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, ce mardi en début d’après-midi. Une rencontre qu’il a évoquée devant l’Assemblée nationale dans la foulée, lors de la séance de questions au gouvernement. Le ministre a ensuite rappelé le fond de son message avec fermeté : « Je me suis permis de redire à Mgr de Moulins-Beaufort, comme je le fais à chaque culte, qu’aucune loi n’était supérieure aux lois de l’Assemblée nationale et du Sénat et qu’aucune loi n’était supérieure à celle de la République. Le secret de la confession est reconnu depuis 200 ans comme un secret professionnel, comme celui des médecins ou des avocats, mais il souffre d’exceptions lorsqu’il concerne des crimes commis sur des enfants de moins de 15 ans. Il ne peut y avoir aucune sanction [de l’Église] et ceux-ci doivent porter les faits à la justice de notre pays pour la protection des enfants. » Lors e son entretien avec Gerald Darmanin, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a tenu à redire la détermination de tous les à faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises.
ACCIDENT MIGRANTS – Ce mardi 12 octobre aux alentours de 5 heures, près de la gare de Saint-Jean-de-Luz, en France dans les Pyrénées-Atlantiques, un train TER en provenance d’Hendaye a percuté un groupe de quatre personnes, en tuant trois sur le coup et blessant grièvement la dernière. Dans son point presse effectué cet après-midi, Jérôme Bourbier, le procureur de la République de Bayonne, a précisé que le pronostic vital de ce blessé « n’est plus engagé ». Blessée au bassin et aux membres inférieurs, elle doit être opérée dans l’après-midi. « Ce qui est surprenant, c’est que les personnes étaient allongées. L’impact était inévitable », a indiqué Jérôme Bourbier. « L’ensemble des victimes serait de nationalité algérienne, trois d’entre elles auraient fait l’objet d’une procédure au titre de l’irrégularité de leur séjour sur le territoire espagnol », a annoncé le procureur de la République. Une seule a été identifiée avec certitude, elle avait été expulsée d’Espagne.
LE DERNIER – Hubert Germain était le dernier compagnon de la Libération encore en vie. Cet après-midi, Florence Parly a annoncé sa mort à l’âge de 101 ans. « C’est un moment important de notre histoire », a déclaré la ministre des Armées. Il avait 101 ans. Ces derniers mois, il était apparu très affaibli, et ne quittait qu’en de très rares occasions sa chambre médicalisée de l’hôtel des Invalides. Fils d’un officier de la coloniale, Hubert Germain avait en effet rejoint Londres dès le mois de juin 1940, en s’embarquant à bord d’un bateau convoyant des soldats polonais, au départ de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Seules 1.038 personnes ont reçu le titre de compagnon de la Libération. En tant que dernier de ses représentants, Hubert Germain reposera au mémorial de la France Combattante, au Mont-Valérien, à Suresnes (Hauts-de-Seine).