L’agence de notation Moody’s a abaissé, le 14 octobre 2021, la note de souveraineté de la Tunisie.
Ainsi, la Tunisie passe de la note « B3 à perspectives négatives » à « Caa1 ». Il s’agit d’une note attribuée aux pays appartenant à la catégorie « Risque élevé » dans le non-remboursement de la dette.
L’agence de notation a expliqué, dans un communiqué publié à la même date, que les raisons de la baisse de la note étaient :
– La gouvernance affaiblie ne permettant pas la mise en œuvre des réformes budgétaires et économiques.
Celle-ci peut être constatée par l’incertitude persistante concernant les perspectives de réformes budgétaires et économiques structurelles, la crise constitutionnelle résultant du limogeage de Hichem Mechichi et du parlement, l’instauration de l’état d’exception aggravé par l’absence de cour constitutionnelle
– La perte d’accès aux marchés des capitaux internationaux amplifie les risques relatifs à la liquidité.
« La situation des liquidités extérieure et intérieure s’est considérablement resserrée à la suite de la crise constitutionnelle, entraînant une incertitude quant à la capacité du gouvernement à répondre à ses besoins de financement à venir », lit-on dans le communiqué à ce sujet.
Moody’s a considéré que les estimations du déficit budgétaire de 7,7% du PIB en 2021 et de 5,9% en 2022 impliquaient des besoins d’emprunt d’environ 18% du PIB en 2021 et de 16% en 2022.
« Les données relatives au budget jusqu’en juillet 2021 montrent un taux d’exécution de 30 % pour les emprunts extérieurs », poursuit le communiqué.
– Considérations environnementales, sociales et de gouvernance
La capacité de la Tunisie à répondre aux risques sociaux est de plus en plus menacée par la performance gouvernementale.
Moody’s a, aussi, précisé que la mise en œuvre des réformes économiques et fiscales conduira à une stabilisation et à une éventuelle réduction de la dette. Ceci permettra de changer les perspectives de ‘’négatives’’ à ‘’stables’’.
De plus, Moody’s a considéré que la Tunisie était capable d’accéder aux financements officiels et du marché des capitaux à des coûts abordables et de faire face aux paiements de ses dettes au cours des prochaines années améliorerait, également, les notations actuelles.
Pour rappel, la Tunisie était passée à la note B3 le 23 février 2021.