
ALGERIE-POLISARIO – A quelques mois du sommet de la Ligue arabe prévu à Alger en 2022, l’Algérie entend imposer son propre agenda politique, rapporte algérie-dz.com. «Le sommet arabe prochain sera le sommet de la solidarité interarabe et le soutien de la cause palestinienne et du peuple sahraoui», a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Malgré leurs profondes divergences, le Maroc et l’Algérie ont veillé, depuis plus de cinq décennies, à éloigner ce dossier des programmes des réunions des chefs d’Etats de la région et le confier dans un premier temps à l’Organisation de l’unité africaine, puis aux Nations unies. Le secrétaire général de la Ligue arabe a répondu mardi à la lettre du ministre algérien des Affaires étrangères, portant sur l’affaire des camions détruits près de Bir Lahlou. Dans son message adressé à Ramtane Lamamra, l’Egyptien Ahmed Aboul Gheit s’est contenté d’ «exprimer sa préoccupation face aux développements» que connait la région, appelant les deux parties «à faire preuve de retenue et d’éviter l’escalade».
ALGERIE-ESPAGNE -MAROC – Depuis le non-renouvellement du gazoduc Maghreb-Europe (GME), l’Algérie a rassuré l’Espagne de continuer à honorer ses engagements en matière d’approvisionnement en gaz via le Medgaz, un gazoduc géré par la société espagnole Naturgy et la compagnie algérienne Sonatrach. D’une capacité de 8 milliards de mètres cubes par an, ce gazoduc ne pourra pas couvrir la forte demande de l’Espagne en gaz. C’est pourquoi l’Algérie et l’Espagne ont convenu de livraisons par méthaniers et d’augmenter sa capacité à 10,7 milliards de mètres cubes par an. Les travaux visant à renforcer la capacité du Medgaz seront achevés « à la fin de l’année », promet Naturgy, précisant toutefois que le gaz qui sera transporté via ce gazoduc sera « exclusivement » destiné au marché espagnol. Autrement dit, l’Espagne ne ferait pas de rétrocession au Maroc.
LIBAN – Le gouvernement libanais « manque à ses obligations envers sa population » a affirmé, ce vendredi 12 novembre, Olivier De Schutter, le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté, et le pays risque de devenir un État défaillant. « J’ai vu au Liban des scènes que je n’aurais jamais imaginé voir dans un pays à revenu intermédiaire », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, au terme d’une mission de douze jours dans le pays. « Alors que la population tente de survivre au jour le jour, le gouvernement perd un temps précieux », a encore affirmé M. De Schutter, critiquant « l’inaction du gouvernement face à cette crise sans précédent qui a plongé la population dans la misère ». Le gouvernement libanais, formé en septembre pour tenter de sortir le pays de l’effondrement économique, n’a pas encore pris de mesures sérieuses alors que selon les Nations unies, environ 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. Après avoir entièrement levé les subventions sur les carburants, les autorités réduisent progressivement celles sur les médicaments et la farine alors que la livre libanaise (LL) a perdu 90% de sa valeur sur le marché noir depuis le début de la crise à l’automne 2019.

LIBYE – Dix ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la communauté internationale est ce vendredi à Paris pour tenter d’aider la Libye à retrouver la stabilité avec l’objectif, selon l’Elysée, de « rendre le processus électoral incontestable et irréversible » et faire en sorte que le résultat des élections soit ensuite « respecté ». Mais les tensions politiques ont repris de l’ampleur, chaque camp soupçonnant l’autre de vouloir tirer la couverture à soi, ce qui rend la tenue des élections incertaine, dans un contexte sécuritaire toujours fragile. Le projet de conclusions de la conférence, consulté par Reuters, menace toutes les parties qui entraveraient le processus électoral et la transition politique en Libye d’être tenues pour responsables et sanctionnées par les Nations Unies. Il est aussi demandé que soit mis en œuvre sans délai le plan de départ des mercenaires et des forces étrangères. Jeudi, le maréchal Haftar a annoncé le départ de 300 mercenaires et combattants étrangers des zones sous son contrôle. La Turquie se montre peu pressée d’engager un retrait de ses forces et la Russie dément tout envoi de militaires ou mercenaires en Libye ainsi que tout lien avec le groupe Wagner. Les chances de succès sont donc jugées très incertaines par les experts après les conférences de Berlin 1 et 2. L’Algérie est représentée par le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra et la Tunisie par la Première ministre Najla Bouden.
ISRAËL – Deux commandos israéliens ont été grièvement blessés par des tirs amis en septembre dernier en Cisjordanie, alors qu’ils se rendaient dans la cour d’une personne recherché sans informer le reste des forces de Tsahal, a annoncé ce vendredi l’armée israélienne. Le 26 septembre, les forces de sécurité israéliennes ont lancé une série de raids d’arrestation dans toute la Cisjordanie pour démanteler une cellule du Hamas qui prévoyait des attentats de grande ampleur dans les villes israéliennes. Cinq suspects palestiniens ont été tués lors des raids, selon des responsables israéliens. Au cours d’un de ces raids des soldats d’une unité antiterroriste ont voulu arrêter un suspect qui a ouvert le feu. Lors des ripostes, les forces israéliennes ont touché ces deux soldats qui n’avaient pas averti de leur présence.
CISJORDANIE – De source palestinienne, on indique que des soldats israéliens ont capturé, jeudi soir, deux Palestiniens et en ont blessé des dizaines, lors de manifestations qui ont éclaté près de la ville d’al-Bireh, dans le centre de la Cisjordanie. Des centaines d’habitants commémoraient le 17e anniversaire de la mort de Yasser Arafat. Des sources médiatiques ont déclaré que les Palestiniens réclamaient la libération et l’indépendance avant que les soldats ne commencent à tirer des balles réelles, des balles en acier recouvertes de caoutchouc, des bombes à gaz et des grenades à commotion cérébrale sur eux. La Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a confirmé que ses médecins ont soigné 14 Palestiniens qui ont reçu des balles en acier recouvertes de caoutchouc, dont deux qui ont été transportés d’urgence à l’hôpital après avoir reçu une balle dans la poitrine. Elle a ajouté que 46 Palestiniens ont souffert des effets de l’inhalation de gaz lacrymogène et que six ont subi des coupures et des ecchymoses. L’armée israélienne a également encerclé des dizaines de manifestants et tendu une embuscade à certains d’entre eux, avant d’en enlever deux et de les déplacer vers une base militaire voisine.

SOUDAN – Le général Abdel Fattah al-Burhane, auteur d’un putsch le 25 octobre, a nommé jeudi un nouveau Conseil de souveraineté qu’il dirige, dont ont été exclus les représentants du bloc réclamant un transfert du pouvoir aux civils. À la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir, un Conseil de souveraineté, composé de civils et militaires, avait été mis en place pour chapeauter la transition vers la démocratie sous la présidence du général Burhane. Depuis des jours, les militaires annonçaient la formation « imminente » d’autorités pour mener le pays vers des élections libres. Ils assuraient alors seulement avoir dû écarter des dirigeants civils qui n’étaient pas d’accord avec eux sur le chemin à prendre vers la démocratie. Le gouvernement – dont plusieurs ministres sont toujours détenus et le premier ministre Abdallah Hamdok est en résidence surveillée – n’a, lui, jusqu’ici pas été remplacé et ses membres continuent de se revendiquer comme les seules autorités « légitimes » du pays.
ETHIOPIE – Après plusieurs jours de tractations diplomatiques, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que le principe de négociations « n’était pas acquis ». Dina Mufti a rappelé les conditions du gouvernement d’Addis Abeba : « d’abord, arrêtez vos attaques. Deuxièmement, quittez les zones dans lesquelles vous êtes entrés (l’Amhara et l’Afar, ndlr). Troisièmement, reconnaissez la légitimité de ce gouvernement ». Le porte-parole du TPLF, Getachew Reda, a déclaré à l’AFP ce week-end qu’un retrait préalable de l’Amhara et de l’Afar n’était « absolument pas envisageable ». Les Tigréens demandent la fin de ce que l’ONU qualifie de blocus « de facto » du Tigré, où des centaines de milliers de personnes vivent dans des conditions proches de la famine, selon les Nations unies.
YÉMEN – L’effet des conflits sur la santé mentale de la population yéménite est dévastateur, alerte vendredi Médecins sans Frontières (MSF). Plus de six années de guerre ont réduit drastiquement l’accès aux soins, à l’éducation, à la nourriture et aux services de bases des Yéménites. Au-delà des blessures physiques liées au conflit, le nombre de personnes souffrant de troubles mentaux graves est très élevé. Une situation alarmante, notamment dans le gouvernorat de Hajjah au nord-ouest du pays, où plus de 9000 patients ont besoin de soutien psychosocial, selon les autorités. 45% des patients vus en consultation par les équipes de MSF souffrent de troubles mentaux sévères. En juin et juillet 2021, plus de la moitié des nouveaux patients de la clinique étaient concernés. En comparaison, la prévalence des formes graves de ces troubles est estimée à 5,1%, même en zone de conflit, par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

INSOLITE – Déclarée biologiquement morte dans les années 1950, date à laquelle la dernière analyse complète avait été effectuée, la Tamise a repris de la vie. On y trouve des requins, des morses, de hippocampes… 115 espèces de poissons, 900 phoques communs et 3.200 phoques gris partagent-y compris aux portes de Londres- l’estuaire avec différentes espèces de requins lorsque la Tamise est en période de marée. Le squalus, pourvu d’une épine venimeuse sur les nageoires, et le misandre font partie des requins recensés par la Zoological Society of London. Mais cette vie pourrait se voir à nouveau menacée par les quantités de déchets qui s’accumulent dans la Tamise. Les 153 kilomètres du fleuve sont menacés par une augmentation des niveaux de nitrate rejetés par les industriels et les eaux usées. Ces concentrations chimiques peuvent nuire à la qualité de l’eau et à la faune. La Zoological Society of London met aussi en évidence la pollution plastique. À Barnes, dans la banlieue de Londres, un monticule de lingettes a augmenté de plus d’un mètre depuis 2014 et couvre aujourd’hui 1.000 mètres carrés.
FRANCE – Une information judiciaire pour « viol » a été ouverte ce vendredi 12 juillet après des accusations d’une militaire de l’Élysée contre un autre militaire, et ce dernier a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Cette jeune militaire « assistait au pot de départ de son supérieur » le 1er juillet et « dit s’être vue imposer des violences sexuelles par un homme, lui aussi militaire ». Après un bref discours et quelques échanges avec ses convives, le chef de l’État a quitté les lieux aux alentours de 22 heures, laissant place à une ambiance plus arrosée, rapporte Libération. C’est en fin de soirée que la plaignante aurait été agressée sexuellement par un militaire qu’elle connaissait. Elle a déposé une main courante quelques heures après entraînant de fait la saisine du procureur de la République de Paris. Contacté par « Libération », l’Elysée affirme ne « jamais » commenter «les affaires judiciaires en cours». « Néanmoins, ajoute-t-on rue du faubourg Saint-Honoré, dès que les faits ont été portés à la connaissance des autorités, des mesures ont immédiatement été prises : écoute, soutien et accompagnement de la victime, affectation immédiate, loin de l’Elysée, de la personne incriminée. » L’Elysée affirme rester « en attente de l’enquête de justice pour qualifier les faits et voir les suites à donner», toujours selon « Libération ».

FRANCE NUCLÉAIRE – Un cadre d’EDF a déposé une plainte début octobre devant le tribunal judiciaire de Paris contre le groupe et la direction de la centrale du Tricastin (Drôme) pour mise en danger de la vie d’autrui, infractions au code pénal, au code de l’environnement, au code du travail et à la réglementation relative aux installations nucléaires, rapporte ce vendredi le journal Le Monde. Le quotidien ajoute avoir consulté des documents témoignant d’une volonté de « dissimuler » à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) des incidents, « ou en tout cas d’atténuer leur ampleur, ou de les déclarer avec retard ». Le journal cite notamment l’exemple d’une « inondation interne dans plusieurs locaux et sur trois niveaux » survenue dans l’un des bâtiments électriques de la centrale, au cours de l’été 2018, dont la durée, la gravité et le manque de moyens pour y faire face auraient été « largement minimisés ». En réaction à cet article, EDF se refuse à commenter « des propos rapportés par un salarié ». L’ASN, citée par Le Monde, conteste pour sa part toute dissimulation.
FRANCE JOGGEUSE – La jeune joggeuse disparue puis retrouvée en Mayenne ce lundi a bel et bien menti au sujet de son enlèvement. Lors d’une audition ce vendredi 12 novembre, la jeune fille de 17 ans a confirmé les doutes des enquêteurs : elle a avoué aux enquêteurs n’avoir été ni enlevée, ni séquestrée. Pour l’heure, aucun élément ne permet d’expliquer pourquoi la jeune fille de 17 ans a menti. Céline Maigné, procureure de la République de Laval, indique dans un communiqué : « L’enquête nécessitera de réunir les éléments explicatifs relatifs à sa personnalité, susceptibles d’éclairer les raisons de son comportement pour l’heure inexpliqué ». Pour rappel, celle qui est surnommée « la joggeuse de Mayenne » était jusqu’ici présentée comme une jeune fille équilibrée et insérée (sportive, elle était même membre des jeunes sapeurs-pompiers).
NOUVELLE-CALÉDONIE – Alors que le suspense planait depuis plusieurs semaines, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie a finalement annoncé ce vendredi 12 décembre le maintien comme prévu du scrutin, en raison d’une situation sanitaire « maîtrisée ». « Les Calédoniennes et les Calédoniens qui souhaitent se rendre aux urnes le 12 décembre pourront le faire dans la paix », a déclaré Patrice Faure, à l’occasion d’un déplacement à Ponérihouen, village géré par un maire indépendantiste. Les non indépendantistes se sont félicités de cette décision « qui offre des perspectives d’avenir », tandis que leurs adversaires ont promis de contester le résultat. Dès le 20 octobre, le FLNKS avait prévenu qu’il ne participerait pas à la troisième et dernière consultation sur l’accession à la pleine souveraineté de la Nouvelle-Calédonie, prévue dans le cadre de l’accord de Nouméa (1998). La coalition indépendantiste, rejointe par d’autres formations nationalistes, estime « impossible » la tenue d’une « campagne équitable » à cause des nombreux décès et des restrictions sanitaires, et demandait un report à septembre 2022. Le FLNKS « ne reconnaîtra pas le résultat », qui pourrait être contesté devant l’ONU.
MALI – Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a reçu son homologue malien Abdoulaye Diop à Moscou jeudi. Les deux pays semblent déterminés à consolider leur relation. Lors de cet entretien, Abdoulaye Diop a rappelé l’importance de ce partenariat avant de solliciter de l’aide pour stabiliser la situation au Mali. De son côté la Russie s’est engagée à poursuivre la coopération militaire et à défendre l’intégrité territoriale de l’État sahélien. « Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour prévenir les menaces contre l’État et l’intégrité territoriale du Mali » a précisé Serguei Lavrov. « Nous fournissons au pays l’équipement, les armes et les munitions nécessaires. Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour prévenir les menaces contre l’État et l’intégrité territoriale du Mali« , a déclaré M. Lavrov. A propos des mercenaires de Wagner, le ministre a adopté la position constante de Moscou : nous ne sommes pas concernés, demandez aux autorités maliennes. De son côté, Abdoulaye Diop a indiqué que le délai fixé par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le processus de la transition politique au Mali sera prolongé car Bamako ne pourra pas respecter la date butoir du 27 février.

MIGRANTS MANCHE – Le ministère de l’Intérieur britannique a jugé « inacceptable », ce vendredi, le nombre de traversées illégales de la Manche par des migrants à bord de petites embarcations. Au total, environ un millier de migrants ont réussi, ce jeudi, à effectuer la traversée, a indiqué le ministère britannique de l’Intérieur, confirmant des informations de presse locale, portant à plus de 22 000 le décompte depuis le début de l’année. « Le public britannique en a assez de voir des gens mourir alors que des groupes criminels sans pitié profitent de leur misère », a fait savoir un porte-parole du ministère de l’Intérieur britannique.
Les autorités françaises ont indiqué ce vendredi que trois migrants étaient portés disparus après avoir tenté de traverser la Manche sur des kayaks pour gagner l’Angleterre. Deux naufragés du même groupe ont en revanche pu être récupérés par une vedette de la gendarmerie nationale française et déposés à Calais. Dans la nuit de mercredi à jeudi avaient eu lieu de nombreuses opérations de secours à des embarcations de migrants en difficulté, comme les jours précédents. Cinquante-deux personnes, dont deux enfants, ont été ramenées à terre côté français.
AFGHANISTAN – Au moins trois personnes ont été tuées et quinze blessées ce vendredi par une explosion dans une mosquée dans la province de Nangarhar, dans l’est de l’Afghanistan. Aucune revendication n’a été faite à ce stade. L’explosion a eu lieu dans le district de Spin Ghar, proche de la ville de Jalalabad, l’un des bastions de la branche afghane de l’EI-K. Plus de 120 personnes ont été tuées dans des attaques du groupe État islamique ces dernières semaines dans deux mosquées fréquentées par la communauté hazara, une minorité chiite. Jeudi, les talibans ont affirmé que l’EI-K « plus ou moins sous notre contrôle, ne représente pas une menace » et que 600 de ses affiliés membres avaient été arrêtés.
D’autre part, Antony Blinken a annoncé ce vendredi que le Qatar représentera désormais les intérêts des Etats-Unis en Afghanistan, à la suite de la fermeture de l’ambassade américaine à Kaboul.
BIRMANIE – Danny Fenster, un journaliste américain détenu depuis près de six mois en a été jugé ce vendredi et condamné « à 11 ans de détention pour incitation à la dissidence, association illégale et violation de la loi sur les visas », a déclaré son avocat Than Zaw Aung, ajoutant que son client n’avait pas encore décidé s’il ferait ou non appel. Dans une procédure distincte, il est inculpé pour terrorisme et sédition et risque la prison à vie. Le média Frontier Myanmar, l’un des principaux organes de presse indépendants du pays, dans lequel Danny Fenster travaillait comme rédacteur en chef, s’est dit « profondément déçu » dans un communiqué. « Nous voulons juste qu’il soit libéré le plus rapidement possible afin qu’il puisse rentrer chez lui et retrouver sa famille ». Le journaliste, qui a contracté le covid en prison, a perdu beaucoup de poids selon son avocat. Cette sentence est « scandaleuse et inacceptable (…) les accusations ont été inventées de toutes pièces », a déclaré Phil Robertson, directeur adjoint du département Asie de Human Rights Watch. C’est un revers pour la diplomatie américaine.

CHINE-USA – La première rencontre virtuelle entre le président américain Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping devrait avoir lieu lundi, ont rapporté jeudi plusieurs médias américains. Les deux hommes se sont déjà téléphoné à deux reprises, mais ce sommet est l’occasion pour les deux superpuissances de poursuivre le dialogue, au moment où les relations entre Pékin et Washington sont au plus bas sur toute une série de sujets, du commerce au climat et aux droits humains en passant par les ambitions régionales de la Chine. C’est à Anchorage, en Alaska, que les États-Unis et la Chine avaient organisé en mars leur premier face-à-face depuis l’arrivée à la Maison-Blanche de Joe Biden. La rencontre avait donné lieu au déballage inédit des profonds désaccords entre les deux premières puissances mondiales. Les tensions sont encore montées d’un cran ces dernières semaines au sujet du sort de Taïwan. Le président chinois Xi Jinping a mis en garde jeudi contre un contexte digne de la «guerre froide», au sein de la région Asie-Pacifique, où les États-Unis cherchent à contrer les ambitions de Pékin. Le dirigeant chinois s’était toutefois dit «prêt à travailler» avec les États-Unis.
AUSTRALIE – Le Premier ministre australien Scott Morrison a assuré ce vendredi n’avoir jamais menti dans sa vie publique et a estimé être armé pour « affronter les accusations de malhonnêteté venant notamment du président français Emmanuel Macron. » « Je ne crois pas avoir (menti), non, non », a-t-il affirmé en réponse à une question. Le 31 octobre dernier, à Rome, en marge du G20, le président français avait accusé le chef du gouvernement australien de lui avoir ouvertement menti au sujet du contrat portant sur douze sous-marins. Le prédécesseur et rival au sein du Parti libéral de Scott Morrison, Malcolm Turnbull, avait alimenté la controverse en assurant que Scott Morrison avait la « réputation de mentir ».
TCHÉQUIE – Le président de la République tchèque, Milos Zeman, a approuvé, jeudi 11 novembre au soir, la démission formelle qui lui avait été remise quelques heures auparavant par le gouvernement sortant d’Andrej Babis, à la suite de l’échec électoral de ce dernier. M. Zeman, qui reste hospitalisé pour des problèmes hépatiques, a déjà officiellement chargé Petr Fiala, le chef de l’alliance de centre droit Ensemble, de former le nouveau gouvernement. L’alliance Ensemble, menée par le Parti démocratique civique, conservateur, de Petr Fiala, a formé une coalition avec une autre alliance de deux autres formations – dont le Parti pirate – et dispose d’une majorité de 108 sièges sur 200 dans la nouvelle chambre basse du Parlement.

UKRAINE – L’Union européenne a exprimé son inquiétude ce vendredi 12 novembre sur des mouvements militaires russes près de la frontière avec l’Ukraine, à propos desquels Washington a de son côté demandé des explications à Moscou. «Nous continuons à surveiller la situation et les informations que nous avons recueillies jusqu’à présent sont assez inquiétantes», a déclaré Peter Stano, le porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, lors d’un point de presse. Il a indiqué que les 27 États membres de l’UE échangeaient avec les États-Unis et le Royaume-Uni à ce propos. «Nous sommes prêts à envisager des mesures si nécessaire avec ces partenaires», a-t-il dit. «La Russie ne représente de menace pour personne (…), nous nous occupons de nos propres affaires et prenons des mesures pour assurer notre sécurité si nécessaire, s’il y a des actions provocatrices de nos opposants près de nos frontières», a déclaré de son côté le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Selon lui, «les forces de l’Otan sont très, très actives et agissent de manière audacieuse dans la proximité immédiate de nos frontières, dans l’air, sur l’eau ou sur terre». Jeudi à l’ONU, l’ambassadeur adjoint de Moscou avait affirmé que jamais la Russie n’envahira l’Ukraine.
BELARUS – L’Union européenne s’est félicitée de « progrès » cde vendredi dans ses efforts visant à endiguer l’afflux de migrants à sa frontière avec le Bélarus, mais les tensions sont montées d’un cran. La Turquie, carrefour aérien majeur entre l’Europe et le Moyen-Orient, a annoncé vendredi que les Irakiens, Syriens et Yéménites ne seraient plus autorisés à prendre l’avion pour le Bélarus à partir de ses aéroports « jusqu’à nouvel ordre ». Peu après, le gouvernement irakien a indiqué qu’il s’employait à enregistrer les migrants irakiens bloqués à la frontière entre le Bélarus et la Pologne qui voulaient rentrer « volontairement ». Jeudi soir, les Occidentaux ont condamné à l’ONU une « instrumentalisation orchestrée d’êtres humains » par le Belarus à la frontière avec la Pologne afin de « déstabiliser la frontière extérieure de l’Union européenne », et appelé à une « réaction internationale forte » en dépit de l’appel au dialogue lancé plus tôt par le président russe Vladimir Poutine qui appuie toujours son allié Loukachenko. Ce vendredi, des troupes aéroportées russes et biélorusses ont fait monter la tension en menant des « exercices de combat » à proximité de la frontière entre le Bélarus et la Pologne, ont annoncé Minsk et Moscou. Sur le terrain, les migrants sont toujours pris en étau entre les forces bélarusses qui, selon Varsovie, les contraignent à avancer en tirant parfois des coups de feu en l’air, et les gardes-frontières polonais qui les refoulent sans ménagement.
RUSSIE – Le Parquet général russe a saisi la Cour suprême pour obtenir la dissolution de l’ONG Mémorial, a annoncé jeudi cette organisation de défense des droits humains, la plus ancienne et plus importante de Russie, qui dénonce une «décision politique». L’ONG est accusée d’«avoir violé de manière systématique» la loi sur les «agents de l’étranger» qui oblige à faire connaître ce statut dans toutes leurs publications, , explique-t-elle dans un communiqué. «Mémorial, c’est l’âme de notre histoire vivante, écrit la poétesse russe Olga Sedakova. C’est un mouvement qui détruit l’oubli violent, qui purifie tous ceux qui y participent, et notre terre même, un mouvement pour restituer la dette due aux innocents assassinés. C’est un mouvement vers la vérité et la rupture du lien avec la cruauté et la violence, un lien dans lequel nous existons depuis plus de 100 ans. L’âme de notre histoire a pris vie et on veut la tuer de nouveau.» La Cour suprême doit examiner le recours du parquet général le 25 novembre.

JULIEN ASSANGE – S’il ne sait toujours pas s’il va être finalement extradé aux Etats-Unis, il a en revanche l’assurance qu’il pourra se marier avec sa compagne Stella Moris. « Bonne nouvelle : le gouvernement britannique a reculé 24 heures avant l’échéance. Julian et moi avons la permission de nous marier à la prison de Belmarsh », où il est détenu, a tweeté l’avocate sud-africaine, qui a eu deux enfants avec Julian Assange quand il était réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres. « Je suis soulagée mais toujours en colère qu’une action judiciaire ait été nécessaire pour mettre un coup d’arrêt à l’interférence illégale à notre droit élémentaire à se marier », a-t-elle ajouté, après avoir annoncé ces derniers jours avoir engagé une procédure contre le refus des autorités de permettre cette union. La date du mariage n’a pas été fixée, pas plus que celle de la décision de la justice britannique sur l’appel formulé par les Etats-Unis contre le refus d’extradition prononcé en janvier.
COP26 – A quelques heures de la fin officielle de la Conférence, la somme des points à éclaircir restait encore très importante. Au point que la perspective de finaliser un texte dans les délais semblait des plus improbables. En ce sens, la COP26 ne devrait pas déroger à la règle de ces conférences climatiques qui veut qu’elles ne finissent jamais à l’heure.
La présidence britannique a publié ce vendredi matin un nouveau projet de déclaration finale. Il incite les pays à se montrer plus ambitieux dans leurs efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais un certain nombre se montrent toujours aussi peu disposés à le faire, comme l’Arabie saoudite et l’Australie, deux grands producteurs d’énergies fossiles. Dans le même temps, ce projet de texte tente de rapprocher des points de vue qui restent inconciliables sur la question du financement de l’aide à l’adaptation des pays pauvres par les pays riches. Le texte maintient le fait que les Etats devront présenter des engagements plus stricts dès l’an prochain. Dans une formulation édulcorée, il préserve le principe d’une sortie du charbon (il s’agit désormais d’une sortie du charbon « sans système de capture ») et la suppression progressive des subventions aux énergies fossiles. Un point que les pétromonarchies souhaitent toujours voir disparaître. « La COP ne peut pas n’être qu’un lieu de mots, elle doit être un lieu d’action », a martelé cet après-midi l’envoyé spécial des Etats-Unis pour le climat John Kerry, rappelant que le monde avait subventionné les énergies fossiles à hauteur de 2.500 milliards de dollars au cours des cinq à six dernières années. Des militants écologistes ont manifesté contre ce projet de déclaration finale jugé « insuffisant ».
