Emmanuel Macron savoure son cadeau de Noël » offert ce matin par Mohamed Ben Zayed, le prince héritier d’Abou Dhabi : 80 Rafale, douze hélicoptères et des armements. Un record au-delà des espérances, 17 milliards d’euros, une victoire pour la France, la reconnaissance de son engagement aux côtés des pays du Golfe, de la fiabilité du partenariat stratégique. Avec ce contrat, la France contribue à la stabilité régionale et à la lutte contre le terrorisme, affirme Paris.
Loin de cette satisfaction du président et de ses ministres, le candidat écologiste à la présidence, Yannick Jadot, dénonce une « France qui nous fait honte quand elle arme des régimes autoritaires qui méprisent les droits humains et dont la richesse s’est bâtie sur les énergies fossiles ». Si l’on peut entendre le premier argument, le second est déplacé dans la mesure où tout l’Occident s’est développé grâce à ces énergies, grâce au pétrole. Si l’on peut douter que des avions Rafale participent utilement à la lutte contre le terrorisme et se souvenir des détournements égyptiens, la question posée -choisir entre l’humain et l’économie- n’est pas nouvelle et reste sans réponse imparable. L’armement que l’on vend peut être mal utilisé et tuer des innocents comme sans doute au Yémen, mais il procure des emplois, permet des progrès. Sans ses ventes, la France ne pourrait développer son industrie d’armement, ses bureaux d’études, ses technologies car le marché national est trop petit pour permettre les investissements nécessaires.
Remarque valable pour tous les pays « moyens » comme la France. Vendre des matériels fiables procure aussi du soft power, permet de faire entendre sa voix dans le monde. Ces Rafale et Caracal vont peut-être aider le Liban. Macron a obtenu la démission du ministre Kordahi qui avait critiqué l’action de l’Arabie Saoudite au Liban. Il espère convaincre MBS de mettre fin à la crise et d’aider le pays du cèdre.
Et l’on entend aussi et toujours cet argument : si ce n’est pas nous qui vendons ce sera quelqu’un d’autre, ce qui finalement nous affaiblira. Vendre mais parallèlement pousser à un meilleur respect des droits humains…