Le correspondant du quotidien Libération en Tunisie a été roué de coups, vendredi, par les forces de sécurité tunisiennes. « Alors qu’il couvrait une manifestation contre le président Kaïs Saïed vendredi, notre correspondant Mathieu Galtier a été violemment frappé par plusieurs policiers. La direction du journal condamne fermement cette agression », a réagi Libération, sur son site. Le correspondant, cité par le journal, explique s’être immédiatement identifié comme journaliste en français et en arabe, alors que le policier tentait de lui prendre son téléphone. Le journaliste a ensuite été « soulevé et traîné entre deux fourgonnettes ». Il relate : « Ils ont commencé à me frapper dans tous les sens, j’étais par terre, recroquevillé en position fœtale, je criais que j’étais journaliste. L’un d’eux m’a aspergé de gaz à bout portant. Ils m’ont donné des coups de pied. Finalement, ils ont pris mon téléphone, ma carte de presse et ils m’ont laissé là. » Une fois soigné par les pompiers, le correspondant affirme que ses affaires lui ont été restituées, à l’exception de la carte mémoire de son téléphone sur laquelle étaient enregistrées ses images et vidéos. Le journaliste, installé depuis six ans en Tunisie, s’est vu prescrire « quinze jours de repos ». Un médecin a notamment constaté « une écorchure de 10 centimètres de diamètre au front ».
Dans un communiqué publié ce samedi, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé « fortement la violence barbare » de la police contre des journalistes qui étaient sur le terrain le 14 janvier. Selon le SNJT, plus de 20 agressions policières ont été enregistrées contre des journalistes, « ciblés alors qu’ils portaient leurs gilets distinctifs et affirmaient leur caractère journalistique lors de l’agression ».