Auteur discret et facétieux, tenu par sa désinvolture aux marges des lettres contemporaines malgré son entrée sous la Coupole où il était, depuis la disparition de Félicien Marceau en mars 2012, le doyen d’âge, René de Obaldia est mort jeudi 27 janvier, à l’âge de 103 ans.
Né le 22 octobre 1918 à Hong-Kong d’un père panaméen (José Clemente de Obaldia), alors consul du Panama dans cette ancienne colonie britannique, et d’une mère française (Madeleine Peuvrel), il a fait ses études au lycée Condorcet, à Paris avant d’être mobilisé en 1940. Fait prisonnier, il sera envoyé dans un camp, le Stalag VIII C en Pologne (Silésie) mais échappera à la mort, rapatrié comme grand malade au Val-de-Grâce en 1944.
En 1956, Obaldia publie son premier roman «Tamerlan des cœurs». On lui doit de nombreuses pièces dont «Sept Impromptus à loisir», «Le Général inconnu», «Monsieur Klebs et Rozalie», «Du vent dans les branches de sassafras» (où Michel Simon fit une rentrée fracassante), «La Baby-sitter», «Les Bons Bourgeois». Il était l’un des auteurs français les plus joués dans le monde.
En 2010, nonagénaire, le poète et auteur dramatique monte en personne sur la scène du Petit Hébertot, à Paris, et raconte sa vie : « La rue Obaldia. Elle prend naissance à mon nombril et doit aboutir sur l’éternité, car j’y ai marché, marché, sans jamais en découvrir la fin. »