
Par Naoufel Ben Aissa
Après chaque compétition on rentre bredouille et on nous répète la même chanson: « il ne nous reste plus qu’à tirer les leçons et penser à l’avenir ». CA NE VEUT PLUS RIEN DIRE. CHANGEZ DE DISQUE.
Même en matière de Sport c’est aussi une question de gouvernance.
En ce qui concerne notre football, c’est la petitesse qui est aux commandes. D’abord, le coach national n’est pas plus qu’un kbaier – diminutif de kbir- qui n’a ni l’envergure, ni la carrure et encore moins la dimension d’un vrai grand, un vrai de vrai.
Pour être aux commandes d’une équipe nationale il faut d’abord faire partie de la cour des grands de la profession comme fût Abdelmajid Chatali, or c’est loin d’être le cas. En fait, s’il est là, c’est parce qu’il a la bénédiction et l’approbation du Seigneur de la fédération à qui il sait se soumettre, c’est tout. Ce dernier a su tout gagner sauf la grandeur lui aussi. La preuve, même en changeant de nom, il est passé du petit chiot à la petite souris, comme quoi, n’est pas grand qui veut!
Revenons à notre Équipe Nationale.
Sans « la légion étrangère » nous n’aurions pas pu former une équipe nationale, c’est un fait. Pourtant bien avant, nous avions de bonnes équipes nationales qui comptaient -d’abord et surtout- sur les « locaux ». Rappelons que pendant des décennies, plusieurs de nos footballeurs, « produits tunisiens », ont joué rentrants dans équipes prestigieuses en Europe. Le hammamlifois Hamadi Hnia , le stadiste du bardo Noureddine Diwa, l’arianais Taoufik Belgith, l’autre hammamlifois Temime lahzami, l’espérantiste de Tunis Nebil Maaloul, l’etoilé de Sousse Zoubeyer Beya, le sfaxien Hatem Trabelsi en sont des exemples parmi tant d’autres.
A ces époques, c’est l’équipe nationale qui faisaient connaître les joueurs et en faisait des stars et ainsi ils étaient sollicités et partaient à l’étranger. A titre d’exemple, l’équipe du mondial 1978 était composée en totalité de « joueurs locaux ». Ce n’est qu’après le mondial que certains sont devenus « professionnels » dont l’unique tunisien « ballon d’or africain », l’icône et grand Tarek Dhiab. Ce maestro du football tunisien a appris à dompter le ballon à l’équipe de sa ville natale l’Ariana. Pareil pour tous les autres géants du football tunisien. Ils sont partis des équipes locales de leurs villes. Seulement, ces équipes avaient de vrais dirigeants et de quoi former des footballeurs et autres sportifs; le minimum du moins.
Maintenant, pour former une équipe nationale on est amené à prospecter ici et là des binationaux formés dans des écoles de football européennes et autres tunisiens expatriés. Certains d’entre eux sont remplaçants, ne jouent même pas, figurent dans des équipes de divisions inférieures ou n’ont même pas d’équipe ! Comme quoi, même en football on vit de l’importation de n’importe quelle qualité tellement on ne sait produire rien de bon!
Le travail primordial qui incombe à la fédération de football commence par agir par tous les moyens pour doter les équipes et centres de formation de l’infrastructure, des terrains en bon état et par s’assurer de la qualité des dirigeants et encadrants des jeunes. Tarek Dhiab, quand il a été aux commandes du ministère de tutelle, a commencé à le faire alors que le Seigneur de la fédération ne faisait que chercher la « petite bête » à toute personne qu’il suspectait de s’approcher de « son domaine »; comme quoi « qui s’y frotte s’y pique ».
Enfin, il faut assurer le respect de la régularité, de l’éthique et de la déontologie à tous les niveaux (élections, réglementation, arbitrage, éthique… etc. ).
A ce niveau, chaque fois qu’il est flashé par les radars, la machine médiatique du Seigneur prend les devants et son ancrage régional assure ses arrières avec le concours de quelques pare-chocs politiques. Et vous osez encore espérer quelques choses de notre football ? Allons donc, soyons sérieux !
La FTF a été présidée par des personnalités respectables tels que Slim Aloulou et Hamouda Ben Ammar mais elle a aussi connue des présidents véreux. Depuis une décennie la FTF connait la dictature. Aux bottes d’un Jerrou qui se veut Jerry, il y est seigneur. Pourtant il porte bien la petitesse en son nom – même embelli – et n’est pas grand qui veut!
Maintenant les épisodes à la Tom et Jerry avec le ministre de tutelle vont reprendre et l’enlisement de la situation du Sport en Tunisie aussi…
Avant de tirer les leçons, il faut commencer par soutirer les pouvoirs de sous les pieds de ces gens – et dans tous les domaines- afin d’espérer pouvoir tirer le pays d’affaire. Pour commencer, il faut de grâce leur interdire d’utiliser l’expression « dans l’intérêt national ».
