Alors que les combats continuent, que les forces russes encerclent deux grandes villes et que les deux parties ont accepté de tenir des pourparlers « sans fixer de conditions préalables sur la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de la rivière Pripiat », a déclaré le président Zelensky « sans trop y croire », Vladimir Poutine a encore fait monter la tension. Il a annoncé cet après-midi mettre en alerte la « force de dissuasion » de l’armée russe, qui peut comprendre une composante nucléaire. « J’ordonne au ministre de la Défense et au chef d’état-major de mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec ses chefs militaires retransmis à la télévision. « C’est compris », a acquiescé le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Le président russe a justifié cette décision par les « déclarations belliqueuses de l’Otan » envers la Russie. Il a également critiqué les sanctions économiques prises à l’encontre de la Russie pour son invasion de l’Ukraine, selon lui « illégitimes ». Les forces de dissuasion sont équipées de missiles, de bombardiers stratégiques, de sous-marins et de navires de surface. Sur le plan défensif, elles comprennent un bouclier anti-missile, des systèmes de contrôle spatial, de défense antiaérienne et antisatellite.
Le président russe « fabrique des menaces qui n’existent pas », a réagi la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki. « Il s’agit d’un schéma répété que nous avons observé de la part du président Poutine durant ce conflit, qui est de fabriquer des menaces qui n’existent pas afin de justifier la poursuite d’une agression », a dénoncé Jen Psaki. « A aucun moment la Russie n’a été menacée par l’Otan ou l’Ukraine (…) Nous allons résister à cela. Nous avons la capacité de nous défendre », a-t-elle ajouté. Le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg a également dénoncé la conduite « irresponsable » de Moscou.
L’Union européenne a décidé de prendre de nouvelles sanctions, dont un accès réduit à Swift. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, en les présentant a affirmé que « nous allons interdire la machine propagandiste du Kremlin » les médias russes Russia Today et Sputnik « n’auront plus la possibilité de mentir et diviser l’UE ». L’espace aérien des pays de l’UE est interdit aux avions et compagnies russes. La Grande -Bretagne, l’Islande, la Moldavie, la Macédoine du Nord et le Canada ont fait de même.
Depuis jeudi, quelque 368.000 réfugiés ont fui les combats en Ukraine pour les pays voisins et leur nombre « continue à augmenter », a annoncé le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés. La Pologne en a compté quelque 156.000, et l’Allemagne a rendu gratuits les trains pour tous les Ukrainiens venant de ce pays.