A la suite d’un entretien téléphonique de 90 minutes avec son homologue russe qui l’a appelé, Emmanuel Macron a estimé que « le pire est à venir ». Alors que les pourparlers entre Russes en Ukrainiens ont abouti à un accord sur des couloirs humanitaires sans donner de précisions, Vladimir Poutine a déclaré au président français qu’il était « déterminé » à poursuivre « sans compromis » son offensive jusqu’à ce qu’il ait atteint ses objectifs dont le désarmement et la neutralité de l’Ukraine et qu’il pourrait relever ses exigences. Tout se déroule selon ses plans, a affirmé Poutine qui dément viser des civils et bombarder Kiev. Pour le président Macron, il ne fait aucun doute que la Russie veut prendre le contrôle de toute l’Ukraine. Un dialogue de sourds entre les deux hommes qui continuent à se tutoyer par interprètes interposés.
Si la grande offensive contre la capitale n’a pas commencé, la ville du sud, Kherson, est tombée. Plus à l’est, Marioupol est encerclée et sous un feu constant. Kharkiv est toujours bombardée comme Tchernigov où 33 personnes ont été tuées dans une frappe russe sur deux écoles et des habitations.
Lors d’une conférence des presse en ligne, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a estimé jeudi 3 mars que les dirigeants occidentaux pensaient à une guerre nucléaire dans le cadre du conflit avec la Russie. «Tout le monde sait qu’une troisième guerre mondiale ne peut être que nucléaire, mais j’attire votre attention sur le fait que c’est dans l’esprit des politiques occidentaux, pas dans celui des Russes». Pour sa part, le président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a discuté avec le président français a déclaré qu’il voulait discuter avec Poutine, que la Russie n’arrive pas à vaincre l’Ukraine et a promis de « tout reconstruire et que Moscou paiera ». Au Venezuela, Nicola Maduro qui a téléphoné à Poutine a déclaré qu’il avait senti chez le président russe « de la sérénité, de la sagesse et de la force morale ».
Les douanes françaises ont déjà saisi quatre navires russes et le yacht d’un oligarque. L’Allemagne a saisi celui du milliardaire Alicher Ousmanov, un bijou technologique de 156 mètres de long et d’une valeur de 600 millions d’euros. Plus d’un million d’Ukrainiens ont fui leur pays et, selon le HCR, « pour des millions d’autres, à l’intérieur de l’Ukraine, il est temps que les armes se taisent pour que l’assistance humanitaire puisse arriver et sauver des vies »,