85% de ses importations de blé viennent de Russie et d’Ukraine. Sur les 12,5 millions de tonnes achetées, 8,1 millions viennent de Moscou et 2,5 millions de Kiev. La guerre pourrait donc avoir de graves répercussions. En effet, pour l’Egypte, plus gros importateur de blé au monde, c’est un enchaînement catastrophique alors que le pays possède en stock l’équivalent d’à peine 4 mois de consommation nationale en blé.
Selon le Middle East Institute de Washington, les Égyptiens consomment 150 à 180 kilogrammes de pain par habitant chaque année, soit le double de la moyenne mondiale. Le prix du pain rond, appelé aish baladi, est devenu un des principaux enjeux du pays et notamment pour le président Abdel Fattah al-Sissi. La production de blé dans le pays est bien trop faible pour nourrir la population. Autrefois le grenier à blé de l’Antiquité, l’Egypte produit en 9 millions de tonnes par an pour une consommation évaluée à 21 millions de tonnes.
Ces derniers mois, la hausse des prix des céréales a surtout commencé à peser sur les subventions étatiques alors qu’un habitant sur trois vit avec moins de deux euros par jour. En août dernier, le gouvernement a décidé d’augmenter le prix du pain qui coûte toujours dix fois moins cher que le prix réel.