La boucle est bouclée. Il y a 22 ans, Herman et Candelaria Zapp décident de faire un grand voyage avant d’être coincé par une vie de famille qu’ils veulent plus nombreuse. Direction l’Alaska ; sac sur le dos et 4 000 dollars en poche, raconte l’AFP. Pour les aider dans leur périple, une connaissance leur vend une très vieille voiture de collection, une Graham-Paige 1928, jantes en bois, à peine en état de marche. Et là, coup de cœur : Plus qu’un moyen de locomotion (assez aléatoire), la vieille guimbarde se révèle une “machine à ouvrir les portes”, les sourires, les coups de main, explique Herman. Si elle leur sert d’habitation régulièrement, au final, les Zapp dormiront surtout chez l’habitant, plus de 2 000 foyers à travers le monde. “On n’aurait jamais imaginé que les gens puissent être si beaux dans le monde. Cette humanité dans laquelle nous vivons est incroyable”, déclare Candelaria, 51 ans. “Beaucoup nous ont aidés parce qu’ils voulaient faire partie d’un rêve”, ajoute-t-elle.
S’autorisant tous les trois ans, des retours de 2 à 3 mois en Argentine, la famille de globe-trotters repartaient bien vite, de la Namibie à l’Everest, de l’Égypte au Pérou, avec comme envie moteur : rencontrer des gens. En 22 ans, les Zapp ont traversé 102 pays et parcourus 362 000 km. Partis à 2 de leur petite maison de la banlieue de Buenos Aires, ils sont revenus à 8… Les ont rejoint en cours de chemin : Pampa, aujourd’hui 19 ans, né aux États-Unis, Tehue, 16 ans, né lors d’un retour en Argentine, Paloma, 14 ans, qui a vu le jour au Canada et Wallaby, 12 ans, qui – comme son nom l’indique – est né en Australie. Le chien Timon et la chatte Hakuna complétant le tableau de famille. Bien sûr tout n’a pas été rose. Déviés plusieurs fois par un conflit, une crise, ils ont vécu l’Asie avec la grippe aviaire, l’Afrique pendant Ebola, l’Amérique centrale avec la dengue, Herman a attrapé le paludisme…
Herman et Candelaria ont raconté leur périple dans 3 livres, dont un Attrape ton rêve, a été vendu à 100 000 exemplaires. Leurs revenus permettant de financer en partie leur voyage. Herman parle de « milliers d’options », évoque un tour du monde à la voile. Les jeunes enfants ne sont guère enthousiastes à l’idée d’un collège en présentiel, après des années d’enseignement par correspondance, ou par leur mère. Mais avec des cours de géographie inégalables. Un décalage est peut-être à prévoir, avec la sédentarisation dans un monde qui semble aller de crise en crise. Pour Herman, cela ne doit rien changer à la boussole. « On sort d’un Covid, on entre dans une guerre énorme. Si on attend le moment adéquat, il y aura toujours une raison pour ne pas réaliser nos rêves »