Vous soutenez Abir Moussi et lui Ennahdha? Au cinéma au moment de choisir le film, c’est toujours cette même chamaillerie, « je préfère la comédie romantique au film d’action! » ou peut-être porte-t- elle sur le choix du pop corn… Dans l’imaginaire commun, les personnes radicalement différentes semblent se réunir grâce à la force de l’amour. Peut-être même que vous connaissez certains couples qui correspondent parfaitement à cette description et dont la longévité relationnelle étonne.
Pour la BBC, Jessica Klein s’est intéressée à cette idée reçue. S’il est compliqué de remonter aux origines exactes de l’adage, la journaliste en a trouvé la trace dans les travaux du sociologue Robert F. Winch. En 1954, il travaille sur la «recherche de complémentarité dans la sélection d’un partenaire», cela signifierait, par exemple, que les personnes introverties s’intéressent davantage aux personnes extraverties pour en être influencées. Dix ans plus tard, les travaux du psychologue Donn Byrne concluent l’inverse: nous aurions tendance à apprécier une personne qui nous est inconnue si on lui reconnaît des qualités semblables aux nôtres.
En 2017, la professeure de psychologie Angela Bahn étudie 1.500 couples et élabore un système de mesures statistiques pour déterminer si les deux partenaires se ressemblent tant sur le comportement que sur les valeurs, la pratique des loisirs ou la consommation d’alcool. En moyenne, ils partagent 86% des variables mesurées et ce, sans que la durée de la relation influence le résultat.
Elle découvre aussi que c’est au niveau de la personnalité que les couples ont le moins de similitudes. En prenant en compte pour mesurer la personnalité les «Big Five» ou «cinq grands traits de personnalité» (ouverture, conscience, extraversion, amabilité et névrose), Bahn note que certains assemblages sont très rares ou semblent moins fonctionner: «deux personnes très dominantes vont éprouver des difficultés à s’entendre, c’est un endroit où la complémentarité ou “l’attraction des opposés” fonctionne.»
La même année, une enquête de la psychologue Youyou Wu suggère –grâce à l’étude des profils Facebook de 1.000 couples et 50.000 couples d’amis– que les opposés ne s’attirent pas du tout et ce même quand il s’agit de personnalité.
De plus, les algorithmes utilisés par la plupart de ces applications rapprochent des personnes qui partagent les mêmes centres d’intérêt. En 2016, au moment des élections présidentielles américaines, plusieurs applications pour les électeurs et électrices de Donald Trump ont été créées. Sur OkCupid, en s’inscrivant, il faut remplir un questionnaire qui permet de mentionner (si la personne le souhaite) son opinion politique, son intérêt pour le féminisme, l’écologie, etc.
Ainsi «L’adage pourrait bien être en bonne voie vers l’obsolescence», indique la journaliste.