S’exprimant en visioconférence devant les parlementaires italiens, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a dénoncé ce mardi des violences commises par l’armée russe « d’une ampleur inédite depuis les nazis ». « Il y a différentes troupes de l’armée russe qui torturent, violentent les enfants », a-t-il dénoncé. Dans un entretien à plusieurs médias, il s’est déclaré prêt à tout discuter avec son homologue russe Vladimir Poutine s’il accepte de négocier directement avec lui, y compris de la Crimée et du Donbass. Il faudrait en préalable des « garanties de sécurité », a-t-il ajouté, prévenant que l’Ukraine serait « détruite » avant de se rendre.
Si l’on espère toujours l’ouverture de véritables négociations, la guerre continue et s’amplifie. Les bombardements se sont poursuivis en ce début de semaine sur plusieurs villes comme Kiev, Kharkiv, Marioupol, Odessa ou Mykolaïv. Deux bombes « surpuissantes » sont tombées cet après-midi sur Marioupol, selon les autorités de la ville. Dans la capitale, où un nouveau couvre-feu est entré en vigueur, « 65 habitants pacifiques de Kiev, dont quatre enfants, sont morts » et environ 300 personnes, dont 16 enfants, ont été blessées dans « les bombardements des militaires russes », a déclaré lundi son maire, Vitali Klitschko. Une attaque russe sur la ville d’Avdiivka, près de Donetsk (est de l’Ukraine), a fait au moins cinq morts et 19 blessés dans la soirée du lundi 21 mars, a affirmé mardi Lioudmila Denissova, chargée des droits humains auprès du Parlement ukrainien. Selon cette même source sur Telegram, Avdiivka a été « la cible de tirs d’artilleries et de bombardements aériens (russes), détruisant complètement le village ». A Lissitchansk, à 150 km au nord-est de Donetsk, deux autres personnes ont été tuées, trois blessées et huit sauvées des décombres après une autre frappe de l’armée russe, a-t-elle assuré. Lioudmila Denissova affirme aussi qu’un tank russe a tiré dans la région de Kharkiv sur une voiture transportant une famille avec deux enfants. Les parents et leur fille de neuf ans sont morts et un adolescent a été blessé, a déclaré la responsable ukrainienne. Les autorités russes n’ont pas réagi à ces propos.
A Moscou, les députés ont validé ce mardi une loi prévoyant de lourdes sanctions pour punir les « informations mensongères » sur l’action de Moscou à l’étranger, nouvelle arme répressive dans l’arsenal russe pour le contrôle des informations sur son offensive en Ukraine. Cette loi vient compléter celle adoptée début mars qui prévoit jusqu’à 15 ans de prison pour la publication d’« informations mensongères » sur l’armée russe. Ce texte, adopté en troisième lecture, punit la « diffusion publique d’informations sciemment fausses sous couvert d’informations fiables » à propos des « activités des organes de l’Etat russe en dehors du territoire russe », selon un communiqué du Parlement. Il prévoit des peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison, relevées à cinq ans s’il s’agit d’une activité de groupe, d’un « abus de position officielle », d’une « création artificielle de preuves » ou si l’acte est « motivé par la haine ou l’hostilité politique, idéologique, raciale, nationale ou religieuse ». La peine prévue grimpe à 15 ans de prison si les « informations mensongères » ont « entraîné des conséquences graves ». Le projet de loi doit encore être signé par le président Vladimir Poutine pour entrer en vigueur.
Un tabloïd poche du pouvoir a indiqué, citant le ministère se la défense, que 9861 soldats avaient été tués en Ukraine et 16 153 blessés, mais, très vite, il a supprimé cette annonce prétextant un piratage informatique.