Ce ne sont pas moins de vingt-sept feuilletons que les chaînes de télévision égyptiennes diffusent pendant le mois de ramadan cette année, selon le site qatari Al-Araby Al-Jadid, et il y en a un qui se détache, affirme le quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm. C’est Al-Ikhtiyar 3, classé comme l’un des trois meilleurs feuilletons de la saison, sinon “hors concours”. Car, explique l’un des critiques de cinéma interrogé par le journal, “il fait de la patrie le héros”. La patrie dans le rôle du héros, ce n’est pas la perception partagée par MadaMasr, ce site indépendant égyptien qui rappelle que la série a été “produite en coopération avec le ministère de la Défense”. Les saisons un et deux “avaient pour héros des appareils régaliens”, à savoir l’armée, puis la police. Cette année, la figure centrale n’est autre que le président Abdel Fattah Al-Sissi.
Les pourfendeurs de ce programme qui tisse reconstitution romancée et images d’archives jugent la représentation d’Abdel Fattah al-Sissi par Yassar Galal trop hagiographique. “Le mois du jeûne est devenu le rendez-vous annuel de la falsification de l’histoire”, dénonce pour sa part le site qatari Arabi21. Le chef de l’État apparaît comme le sauveur d’une Égypte menacée par la guerre civile et la radicalisation islamique. Arabi21 rappelle que même Hosni Moubarak avait refusé un projet de film retraçant son parcours.