Depuis 2019, au moins 75 personnes soupçonnées de magie noire ont été tuées par des foules vengeresses, selon le Centre for Human Rights and Rehabilitation (CHRR), une ONG locale. Des faits qui ne sont donc pas des cas isolés. La semaine dernière encore, des villageois de Dedza (centre) ont tué un chef traditionnel en l’accusant de sorcellerie, a rapporté la presse locale.
En 2017, des rumeurs de vampires suceurs de sang ont causé la mort de sept personnes, obligeant même les autorités à instaurer un couvre-feu nocturne et l’ONU à retirer son personnel de la région.
Les autorités et les ONG n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le sujet meurtrier de la sorcellerie. En décembre dernier, une commission spéciale chargée de formuler des propositions a recommandé que l’on reconnaisse l’existence de la magie.
Cependant, accuser quelqu’un de sorcellerie au Malawi est actuellement un délit, la loi partant du principe que la sorcellerie n’existe pas, une idée pourtant contraire aux croyances de la plupart des Malawites. « Les croyances ne peuvent être niées par le droit », a écrit Robert Chinangwa, juge retraité de la Cour suprême. « La Commission recommande donc que la loi reconnaisse l’existence de la sorcellerie mais rende sa pratique criminelle. »