L’assaillant de Salman Rushdie, un jeune Américain d’origine libanaise, a été présenté samedi 13 août à un juge de l’État de New York devant lequel il a plaidé « non coupable » de « tentative de meurtre » de l’écrivain. Lors d’une audience de procédure au tribunal de Chautauqua, la ville où a eu lieu l’attaque, vendredi 12 août, Hadi Matar, 24 ans, a comparu en tenue rayée noire et blanche de détenu, menotté et masqué, et n’a pas dit un mot.
Arrêté tout de suite après l’agression, le suspect est poursuivi pour « tentative de meurtre et agression ». Les procureurs ont estimé que l’attaque était préméditée. Âgé de 75 ans, Salman Rushdie a été poignardé au moins à dix reprises au cou et à l’abdomen. Il est toujours hospitalisé dans un état grave mais a pu prononcer quelques mots ce dimanche matin et il n’est plus sous respirateur.
Le suspect, qui vit dans le New Jersey, a plaidé « non coupable » par la voix de son avocat et comparaîtra une nouvelle fois le 19 août. Selon les services d’enquête américains, les comptes créés par Hadi Matar sur les réseaux sociaux montrent un soutien au régime iranien et plus précisément au corps des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime de Téhéran. On y voit des allusions appuyées au général Qassem Soleimani, chef de la force Al-Qods, l’unité d’élite de cette organisation, tué par les États-Unis à Bagdad le 3 janvier 2020 dans le contexte de la guerre d’influence à laquelle se livrent les deux pays au Moyen-Orient.
A Téhéran, Le journal Javan évoque l’hypothèse d’un complot ourdi par les Américains: «Un autre scénario, c’est que les États-Unis veulent probablement propager l’islamophobie dans le monde»