La maire de Verkhnii Rohatchyk, dans l’oblast de Kherson, Svitlana Korotun, a été enlevée par les forces russes, a annoncé sur Telegram un porte-parole ukrainien de la région, Yuri Sobolevsky.
Mardi, « vers 11 heures, Svitlana Korotun, maire de Verkhnii Rohatchyk, a été enlevée à son domicile. Elle a été emmenée vers une destination inconnue, probablement à Kakhovka », a affirmé M. Sobolevsky. Selon lui, elle avait refusé toutes les offres de coopération avec les forces russes.
Cyberattaque russe
L’opérateur public ukrainien des centrales nucléaires Energoatom a dénoncé mardi dans un communiqué une cyberattaque russe « sans précédent » contre son site, en précisant que son fonctionnement n’avait pas été perturbé.

« Le 16 août 2022, la cyberattaque la plus puissante depuis le début de l’invasion russe a eu lieu contre le site officiel d’Energoatom », a déclaré l’opérateur sur Telegram. Le site « a été attaqué depuis le territoire russe », a-t-il ajouté.
Le groupe russe « Cyberarmée populaire » a utilisé 7,25 millions de robots internet qui ont pendant trois heures attaqué le site d’Energoatom, a assuré la société ukrainienne, selon qui cette tentative de piratage « n’a pas eu d’impact considérable sur le travail du site d’Energoatom ».
La chaîne Telegram baptisée « Cyberarmée populaire » en russe a appelé ses partisans à la mi-journée à attaquer le site d’Energoatom.
Dans la soirée, elle a annoncé un « changement », désignant désormais comme cible l’Institut ukrainien de mémoire nationale, dont le site rencontrait des difficultés.
Ces attaques interviennent en pleine tension autour de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, située dans le sud du pays et occupée par les troupes russes depuis mars, peu après le lancement par Moscou de l’invasion de son voisin.
Plusieurs frappes dont s’accusent mutuellement Moscou et Kiev ont visé cette installation, la plus grande d’Europe, faisant craindre une catastrophe nucléaire.
Qui attaque en Crimée ?
Après une première attaque, le 9 août, sur l’aérodrome militaire de Saky, situé à l’ouest de ce territoire, de violentes explosions ont de nouveau secoué, mardi 16 août, une base russe installée dans le district de Djankoï, au nord-est de la région.
Théoriquement, les sites visés en Crimée depuis dix jours se trouvent hors de portée de l’armée ukrainienne. La base aérienne de Saky comme le dépôt de Djankoï sont situés à plus de 200 kilomètres du front. Bien trop loin pour les lance-roquettes multiples Himars livrés par les Etats-Unis, qui ont été fournis avec des projectiles n’allant pas au-delà de 80 kilomètres.
Si les hypothèses d’attaques par des drones ou des forces spéciales infiltrées sont possibles mais ne séduisent pas les experts, celle de missiles de fabrication ukrainienne « boostés » par des pays alliés est privilégiée par une partie de la communauté militaire. Certains évoquent notamment l’existence de « deux ou trois lanceurs » produits par Yuzhnoye Design Office, un industriel ukrainien de l’aérospatial, qui seraient capables de tirer des missiles balistiques équipés de systèmes de guidage « amis ».
Ces attaques répondent notamment à un objectif politique : montrer que l’Ukraine n’a pas renoncé à la Crimée, malgré huit ans d’occupation russe. « Cela remonte le moral des Ukrainiens de façon extraordinaire », remarque Tetyana Ogarkova, responsable du département international à l’Ukrainian Crisis Media Center, à Kiev. En frappant aussi loin, dans une région prisée par de nombreux Russes pour leurs vacances, Kiev envoie aussi un message à l’opinion publique russe.
Réunion sur l’exportation des céréales
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres se rendra en Ukraine ce jeudi où il participera à une rencontre avec les présidents ukrainien et turc, pour discuter notamment de l’exportation de céréales depuis les ports ukrainiens, a annoncé mardi son porte-parole. « Je n’ai aucun doute (sur le fait) que la question de la centrale nucléaire (de Zaporijjia) et d’autres seront également abordées », a indiqué le porte-parole, précisant qu’une bilatérale entre le président ukrainien et le secrétaire général devrait également avoir lieu.
Vendredi, Antonio Guterres se rendra à Odessa, un des trois ports ukrainiens utilisés dans le cadre de l’accord international qui a déjà permis le départ de 21 bateaux chargés notamment de maïs et de blé.
Il terminera ce déplacement à Istanbul samedi pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) chargé de superviser l’accord.