Des tirs d’artillerie russes ont de nouveau touché des zones sur la rive droite du Dniepr, juste en face de la centrale nucléaire de Zaporijia. Plusieurs frappes, dans la nuit de samedi à dimanche, ont privé d’électricité plusieurs quartiers de Nikopol, a déclaré Valentyn Reznitchenko, gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk. Des tirs de roquettes ont également endommagé une douzaine de résidences à Marhanets, selon Ievhen Ievtouchenko, le chef de l’administration militaire de Nikopol.
La ville de Zaporijia, à environ 40 kilomètres au nord de la centrale nucléaire (installée dans la ville d’Enerhodar), a également essuyé des tirs pendant la nuit, blessant deux personnes, a déclaré l’un des membres du conseil municipal et maire par intérim, Anatolii Kurtiev.
Dans l’est de l’Ukraine, où les forces russes et séparatistes tentent toujours de prendre le contrôle de l’oblast de Donetsk, des bombardements ont frappé les grandes villes de Kramatorsk et de Sloviansk, mais aucune victime n’a été signalée, a déclaré Pavlo Kyrylenko, gouverneur de l’oblast.
Mikolaïv : 10 000 sites touchés

L’administration militaire de l’oblast de Mikolaïv, dans le sud de l’Ukraine, a publié un bilan des destructions causées par la guerre dans la région depuis six mois. Selon leur recensement, 10 000 installations civiles ont été endommagées, totalement ou partiellement. Parmi elles, plus de 6 400 logements, mais aussi 67 établissements médicaux, plus de 300 établissements scolaires, ou encore des centaines d’infrastructures énergétiques, coupant l’approvisionnement en électricité, en gaz et même en eau de plusieurs milliers de personnes.
Depuis le début de la guerre, près de 25 700 personnes ont été évacuées de l’oblast de Mikolaïv.
Russie : 90 000 soldats de plus
La Russie a engagé au moins 160 000 soldats dans la guerre en Ukraine, sans compter la garde nationale, a estimé samedi soir le représentant de la direction principale du renseignement du ministère de la défense ukrainien. Selon Vadym Skibitsky, Moscou prévoit d’en mobiliser 90 000 de plus et « recrute actuellement dans tous les districts militaires ». La Russie n’a pas communiqué de chiffres officiels sur le sujet.
Comme le rappelle le ministère de la défense britannique samedi matin, Vladimir Poutine a signé un décret, publié le 25 août, qui porte les effectifs de l’armée russe à 1 150 628 soldats ; soit une hausse de près de 140 000 militaires. La manière dont la Russie compte y parvenir – en recrutant des soldats « sous contrat » ou en réquisitionnant plus de conscrits – reste floue. Quoi qu’il en soit, selon les Britanniques, il est « peu probable » que ce décret permette d’accroître sensiblement la force de combat de la Russie en Ukraine. « La Russie a perdu des dizaines de milliers de soldats, très peu de nouveaux militaires sous contrats sont recrutés, et les conscrits ne sont normalement pas obligés de servir en dehors du territoire russe », note le ministère.
Medvedev : pas d’arrêt de la guerre

La Russie ne mettra pas fin à sa campagne militaire en Ukraine même si Kiev renonce à rejoindre l’Otan, a déclaré l’ancien président russe Dmitri Medvedev, aujourd’hui vice-président du Conseil de sécurité russe.
« Il est désormais vital (que Kiev) renonce à rejoindre l’Alliance transatlantique (OTAN), mais cela ne sera pas suffisant pour établir la paix », a souligné Dmitri Medvedev interrogé vendredi, en visioconférence sur LCI, en assurant que son pays faisait « tout son possible pour éviter une Troisième guerre mondiale » et reprochant aux Occidentaux de refuser le dialogue avec la Russie.
Moscou continuera sa campagne militaire jusqu’à ce qu’elle ait atteint ses objectifs, a aussi indiqué l’ancien président russe.
La Russie et l’Ukraine avait mené des négociations après le début de l’invasion russe, mais elles se sont interrompues et il semble peu probable qu’elles ne reprennent. « (Les pourparlers) dépendront de l’évolution de la situation. Nous étions déjà prêts à rencontrer (Volodymyr Zelensky) », a précisé Dmitri Medvedev.
Des réfugiés sans abri ?
Alors que les six premiers mois du programme Homes for Ukraine, qui aide les Britanniques à accueillir des réfugiés ukrainiens, touchent à leur fin, plusieurs ministres refusent de prolonger les financements, selon des révélations du Guardian. Dans un contexte d’inflation qui a déjà poussé certains hébergeants à se retirer, les associations de solidarité préviennent que 50.000 réfugiés pourraient ainsi bientôt se retrouver sans-abri.