Le journal Le Monde a retiré de son site une tribune sur la visite du président Emmanuel Macron en Algérie , car elle « contenait une erreur qui induisait une mauvaise interprétation », a-t-il indiqué vendredi après avoir été la cible d’accusations de censure. « Les pages Débats du Monde ont vocation à accueillir des analyses et des points de vue, y compris très polémiques. Nous ne pouvons nous permettre d’y accueillir des textes comportant des erreurs factuelles », a argumenté le journal dans une explication détaillée mise en ligne vendredi après-midi. Cette tribune avait été publiée jeudi matin puis retirée dans l’après-midi. Signée par le chercheur Paul Max Morin, elle était intitulée « Réduire la colonisation en Algérie à une ‘histoire d’amour’ parachève la droitisation de Macron sur la question mémorielle ».
Dans une première brève mise au point remplaçant la tribune retirée, Le Monde avait livré cette explication : « Si elle peut être sujette à diverses interprétations, la phrase ‘une histoire d’amour qui a sa part de tragique’ prononcée par Emmanuel Macron lors de la conférence de presse n’évoquait pas spécifiquement la colonisation, comme cela était écrit dans la tribune, mais les longues relations franco-algériennes ».
« Le Monde présente ses excuses à ses lectrices et lecteurs, ainsi qu’au président de la République », écrivait le journal à la fin de cette première mise au point, vite suivie de critiques. « Retirer une tribune pour une citation de Macron qui lui déplaît ! Nouvelle étape dans l’affaissement d’une presse autrefois référence », avait ainsi tweeté jeudi soir le leader de La France insoumise, (LFI) Jean-Luc Mélenchon. « Retirer un texte est une pratique anormale et incompréhensible », a réagi vendredi l’auteur de la tribune, Paul Max Morin, auprès de Libération. Après ces critiques, Le Monde a publié vendredi après-midi sur son site une explication plus développée. « Quand on commet des erreurs qui sont de notre fait, c’est normal de s’excuser auprès des personnes à qui ça a pu porter préjudice, à commencer par nos lecteurs », a par ailleurs indiqué à l’AFP le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, au sujet des excuses exprimées dans le premier billet.