Les forces ukrainiennes viennent de reprendre la ville de Koupiansk, dans l’Est, et progressent également dans le Sud, a affirmé une porte-parole du commandement militaire. Située sur les routes d’approvisionnement de ses lignes de front, cette ville de 27 000 habitants est d’un intérêt stratégique crucial pour l’armée russe. Elle se trouve entre Belgorod (Russie) et Izioum.
« Nos soldats avancent sur les lignes de front dans le Sud, dans plusieurs zones allant de deux à plusieurs dizaines de kilomètres », a déclaré à des médias locaux la porte-parole du commandement militaire du sud de l’Ukraine, Natalia Houmeniouk.
Dans son rapport du 9 septembre, publié ce samedi, l’Institut pour l’étude de la guerre, l’ISW, note lui aussi une « avancée ukrainienne rapide » dans l’oblast de Kharkiv, face à laquelle « des forces russes désorganisées [se sont] retrouvées ». Les auteurs du rapport mentionnent des images publiées sur les réseaux sociaux, qui montreraient des prisonniers russes capturés près d’Izioum et d’autres villes voisines. Ils ajoutent que les forces ukrainiennes « pourraient faire tomber les positions russes autour d’Izioum si elles coupent les lignes de communication terrestres » au nord et au sud de la ville.
Un peu plus tôt, samedi matin, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleh Synehoubov, déplorait la mort d’une femme de 62 ans dans un bombardement russe sur sa maison. Il rapportait également l’hospitalisation de cinq civils dans le district d’Izioum, et faisait état de neuf blessés dans le reste de la région. M. Synehoubov accuse Moscou d’attaquer des sites, dont des zones résidentielles, récemment repris par Kiev. « L’ennemi se venge des actions menées avec succès par les forces armées ukrainiennes pour libérer Kharkiv », écrit-il sur Telegram.
Annalena Baerbock à Kiev

La ministre fédérale des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, est arrivée ce samedi dans la capitale ukrainienne pour une visite surprise, destinée à « montrer » que l’Ukraine « peut compter » sur le soutien de Berlin, a annoncé son ministère. L’Allemagne continuera à soutenir Kiev « aussi longtemps qu’il le faudra, par la livraison d’armes, par un soutien humanitaire et financier », assure Mme Baerbock, citée dans un communiqué de ses services. Il s’agit de sa deuxième visite à Kiev depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en février.
Harcèlement policier à Zaporijia
Le patron de l’opérateur ukrainien de la centrale nucléaire de Zaporijjia, Petro Kotine, dénonce des exactions perpétrées par les forces russes sur le personnel. «Avec l’occupation, un régime de harcèlement policier du personnel a été progressivement mis en place. La situation est aujourd’hui très difficile avec des tortures, des passages à tabac, des enlèvements», a-t-il déclaré dans une interview à l’AFP. Selon lui, deux personnes ont notamment été «battues à mort» par les forces russes, qui contrôlent cette centrale nucléaire, la plus grande d’Europe, depuis le mois de mars. «Un plongeur a été capturé, puis il s’est retrouvé à l’hôpital inconscient. Il est mort trois heures plus tard», tandis qu’un bombardement a tué un autre employé et un conducteur, poursuit-il.
«Les Russes recherchent les pro-ukrainiens sur place et les persécutent. Les gens sont psychologiquement brisés», explique Petro Kotine, à la tête de la compagnie publique Energoatom, qui gère les centrales ukrainiennes. «Nous ne savons pas où se trouvent une dizaine de personnes, elles ont été emmenées et depuis, nous n’avons aucune information sur leur localisation», poursuivit-il.
La Russie dément systématiquement commettre des exactions en Ukraine, accusant au contraire les autorités ukrainiennes de commettre des crimes contre la population, en se servant de civils de boucliers humains.
Ce samedi, Emmanuel Macron a de nouveau échangé par téléphone avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, à propos de la situation toujours « très préoccupante » autour de la centrale nucléaire de Zaporijia, a annoncé l’Elysée.
Discussion avec Erdogan
Le président russe Vladimir Poutine prévoit de parler avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan d’un accord de plus en plus contesté par Moscou permettant à l’Ukraine d’exporter ses céréales, a indiqué vendredi le Kremlin.

Rediscuter de l’accord d’Istanbul « est possible, nécessaire et une conversation entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan est déjà en train d’être préparée », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« Cette discussion n’a que trop tardé », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’elle était prévue en marge d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai les 15 et 16 septembre à Samarcande, en Ouzbékistan.
Cet accord, conclu le 22 juillet à Istanbul, a permis de débloquer les exportations de blé et de maïs ukrainiens qui étaient jusque-là entravées par l’offensive militaire russe, suscitant l’inquiétude des pays importateurs et la peur d’une crise alimentaire.
Mais la Russie affirme que ses propres exportations de denrées alimentaires et d’engrais continuent de pâtir des sanctions occidentales visant Moscou pour son intervention militaire. Elle accuse en outre les pays européens d’accaparer la majorité des céréales exportées d’Ukraine.