IRAN – C’est la première fois que les autorités iraniennes dévoilent un chiffre. Dans une vidéo mise en ligne par l’agence de presse Mehr, Amirali Hajizadeh, commandant de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, fait état de la mort de plus 300 personnes dans les troubles qui ont suivi le décès de Mahsa Amini . « Tout le monde dans le pays a été affecté par la mort de cette dame. Je n’ai pas les dernières statistiques, mais je pense que nous avons eu peut-être plus de 300 martyrs et personnes tués parmi les meilleurs enfants de ce pays à la suite de cet incident », a-t-il déclaré.
Arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique, Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, est décédée en détention le 16 septembre. Sa mort a déclenché une vague de manifestations, d’abord en province puis à Téhéran, sévèrement réprimée par les forces de l’ordre .
Sur les quelque 300 morts évoqués ce mardi figurent des dizaines de membres des forces de l’ordre, tués dans des affrontements avec les manifestants ou assassinés, selon les autorités iraniennes. Ce bilan est nettement inférieur à celui diffusé par l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, qui fait état d’au moins 416 personnes mortes « dans la répression des manifestations en Iran ».
LIBAN – La coordinatrice spéciale des Nations-Unies pour le Liban, Joanna Wronecka, a exposé devant le Conseil de sécurité de l’ONU la situation au Liban et la mise en œuvre de la résolution 1701 (adoptée en 2006 sur la fin du conflit israélo-libanais). La coordinatrice a souligné de New York que l’accord indirect sur la démarcation de la frontière maritime avec Israël est » une réalisation historique qui peut améliorer la sécurité et la stabilité dans la région et apporter des avantages économiques aux deux pays « . Mais elle a réitéré que les deux pays doivent fournir davantage d’efforts pour assurer la mise en œuvre complète de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, afin de parvenir à la paix, à la sécurité et à la stabilité à long terme dans la région.
Accompagné de Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint et chef des opérations de maintien de la paix, Joanna Wronecka a renouvelé les appels onusiens à élire un président sans délai et à mettre en œuvre les réformes structurelles nécessaires pour » assurer un avenir plus stable et prospère au peuple libanais, qui, malheureusement, reste le plus durement touché par la crise sociale et économique prolongée « . Elle a également salué les efforts continus de l’armée libanaise et des autres institutions de sécurité pour maintenir la stabilité et la sécurité au Liban dans ces circonstances difficiles, soulignant que ces institutions méritaient un soutien international soutenu et renforcé.
ISRAËL – Un nouveau sondage réalisé par l’Israel Democracy Institute (IDI) révèle que 55% des Israéliens pensent que Tsahal devrait tuer les « terroristes » même lorsqu’ils ne représentent plus un danger une fois neutralisés. Ce pourcentage marque un bond par rapport à 2018, où seulement 37% des Israéliens le souhaitaient.
45,5% des Israéliens soutiennent le fait de cibler les populations civiles de Gaza pour dissuader les tirs de roquettes sur Israël, soit une nette augmentation par rapport aux 27,5% de 2018. De plus, une large majorité d’Israéliens (71%) est favorable à la peine de mort pour les assaillants reconnus coupables de meurtre, contre 63% en 2018.
Seuls 63% des Israéliens pensent que Tsahal doit s’assurer que les opérations militaires ne violent pas le droit international, contre 80% en 2018. Tsahal bénéficie d’un large soutien, avec 71 % d’éloges sur la préparation au combat et 77 % sur le comportement moral des soldats au combat.
CISJORDANIE – Trois Palestiniens ont été tués dans des heurts nocturnes avec les forces israéliennes en Cisjordanie occupée, théâtre ces derniers mois d’une recrudescence des violences, a annoncé ce mardi le ministère palestinien de la Santé.
Selon ce ministère, un Palestinien a succombé après avoir été blessé par balle à la tête par l’armée israélienne à Beit Ommar, près de Hébron, une ville du sud de la Cisjordanie où les tensions demeurent vives entre des colons israéliens et la population palestinienne locale.
L’armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir ouvert le feu sur « des émeutiers » qui avaient lancé des pierres et des engins explosifs en direction des soldats après que deux véhicules de l’armée qui patrouillaient près de Beit Ommar se sont retrouvés bloqués à la suite d’un problème technique.
Puis, à Kafr Ein, près de Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, Jawad et Dhafer Abdul Rahman Rimawi, deux frères âgés respectivement de 22 et 21 ans, ont été tués par des tirs de l’armée israélienne, a ajouté le ministère palestinien. Contactée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté dans l’immédiat ce second incident.
Après ces affrontements, le mouvement islamiste armé Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et qui compte des soutiens en Cisjordanie notamment, a indiqué dans un communiqué que « l’escalade » israélienne allait rencontrer une « résistance croissante » de la part des Palestiniens.
Les violences se sont intensifiées ces derniers mois en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.
ETHIOPIE – Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré lundi que l’accès aux livraisons d’aide dans la région éthiopienne du Tigré depuis la cessation des hostilités s’améliore mais n’est pas encore à la hauteur des besoins.
L’OCHA note des progrès, mais les plus de 450 camions transportant l’aide du gouvernement, des Nations Unies et des organisations non gouvernementales dans le Tigré entre les 15 et 24 novembre sont loin d’être suffisants pour répondre aux besoins de la région, a-t-il déploré. Les camions transportaient principalement de l’aide alimentaire ainsi que des fournitures médicales et agricoles. Un peu de carburant et d’argent liquide ont été apportés.
L’OCHA a noté que l’accès à la plupart des parties des régions voisines d’Amhara et d’Afar s’était également amélioré ces dernières semaines.
Par ailleurs, le bureau a averti que la zone de Bale, dans la région d’Oromia, et la zone de Liben, dans la région de Somali, subissent une épidémie de choléra avec près de 500 personnes touchées, dont 20 décès. Des centaines de milliers d’autres personnes restent à risque.
RDC – L’armée congolaise a revendiqué une victoire contre l’une des plus anciennes rébellions burundaises, les Forces nationales de libération, dirigées par le général Aloys Nzabampema. Les FNL, eux, démentent.
Le FNL est une branche de l’ancienne rébellion d’Agathon Rwasa, aujourd’hui devenu le principal opposant politique au Burundi. Ce groupe, composé de plusieurs centaines d’hommes, avait établi depuis des années son fief dans le territoire de Mwenga, au nord-ouest de la ville d’Uvira dans la province du Sud-Kivu. Deux offensives de l’armée burundaise en septembre et octobre derniers s’étaient soldées par un échec cuisant. Les Forces de défense nationale du Burundi (FDNB) y avaient même perdu un officier supérieur.
Cette fois-ci, les soldats burundais, désormais sous bannière de l’EAC, et les FARDC s’étaient préparés en conséquence, même si les moyens logistiques et le relief escarpé empêchent d’emporter de l’armement lourd.
Au moins deux bataillons ont été engagés dans l’opération, selon nos sources. Les combats ont duré deux jours, samedi et dimanche, au bout desquels le porte-parole des FARDC dans la province du Sud-Kivu a revendiqué une victoire totale. « Les FNL ont été délogés de leur fief » et 40 « assaillants ont été neutralisés », selon le lieutenant Marc Elongo-Kyondwa.
Côté FNL, on dément et l’on parle d’une cinquantaine d’ennemis tués. Des sources locales, elles, assurent que les rebelles burundais se sont repliés dans la réserve d’Itombwe, très riches en mines d’or.
RWANDA – En Afrique, l’avocat est une culture en plein développement, portée par une forte demande du marché international. Si le Kenya et l’Afrique du Sud dominent la production et le commerce, d’autres pays entrent progressivement dans la course.
Au Rwanda, les autorités tablent sur des recettes comprises entre 8 et 9 millions $ grâce à la vente d’avocats durant l’année financière 2022/2023. L’annonce a été faite par Jean Marie Munyaneza, responsable de la division « Cultures émergentes » au Conseil national des exportations agricoles (NAEB).
Ce revenu attendu représenterait le double du résultat déjà record enregistré durant l’exercice précédent (4,5 millions $). D’après M. Munyaneza, cette prévision optimiste se base sur les investissements attendus cette année dans le développement de la production et l’augmentation des volumes à l’export pour satisfaire une demande mondiale sans cesse croissante.
Déjà en 2021/2022, les efforts déployés par le secteur privé ont permis d’écouler 2 600 tonnes d’avocats soit plus que le double du stock réalisé un an plus tôt (1 000 tonnes). Selon le responsable, cette tendance croissante d’une année sur l’autre si elle se poursuit pourrait voir le pays des mille collines engranger près de 36 millions $ à l’horizon 2025.
A noter que l’avocat est très gourmand en eau, environ mille litres pour un kilo…
ANGOLA – Le procureur général de l’Angola, Helder Pitta Grós, a promis lundi que le processus judiciaire contre Isabel dos Santos, fille de l’ancien président José Eduardo dos Santos, pour corruption, se poursuivra malgré le fait que l’accusée, dont les autorités angolaises ignorent où elle se trouve, ne témoignera pas.
« Nous avons toujours compté sur le fait qu’elle devrait répondre aux notifications, nous lui avons donné la possibilité de répondre, nous ne voulions rien précipiter (…) mais après presque quatre ans avec le processus au point mort, nous avons décidé d’aller de l’avant », a justifié le procureur général de Luanda.
Concernant la possibilité pour Dos Santos de témoigner, Grós a expliqué que si elle est disponible, « elle peut dire l’endroit précis où elle se trouve et lui envoyer une commission rogatoire pour qu’elle puisse être entendue ». « C’est déjà arrivé aux Pays-Bas, elle ne l’a pas accepté, je ne sais pas où elle sera disponible », a-t-il déclaré à l’agence Lusa.
D’autre part, M. Grós a confirmé qu’un mandat d’arrêt international avait été lancé au début du mois pour tenter de retrouver M. Dos Santos, qui a déclaré la semaine dernière, dans une interview à la chaîne allemande Deutsche Welle, que cette affaire judiciaire à son encontre est une « commande » de l’État angolais à son encontre.
Les rapports connus sous le nom de « Luanda Leaks » affirment que Mme Dos Santos, qui est devenue la femme la plus riche d’Afrique selon le magazine « Forbes », en tant que présidente de la société publique Sonagol, a obtenu des contrats lucratifs dans les secteurs du pétrole, des diamants et des télécommunications pendant la présidence de son père.
ZIMBABWE – Le père, âgé de 29 ans, avait été arrêté, soupçonné d’avoir violé sa fille de neuf ans qui a accouché d’une fille. Mais après un test d’ADN effectué pour écarter tout soupçon, il a été innocenté suite aux résultats obtenus et publiés par la police. Le père du bébé est un cousin âgé de 13 ans.
La nouvelle a été confirmée par un commissaire adjoint porte-parole de la police, Paul Nyathi. Comme c’est souvent le cas, les deux concernés vont recevoir des conseils appropriés de la police et la loi qui convient sera appliquée face à cette situation.
Selon la presse, tout a commencé lorsqu’un diagnostic de puberté précoce a été établi sur la fillette en question. Mais ce qui a induit la justice en erreur, ce sont les propos tenus par le père qui confiait à son enfant que des gobelins viendraient la nuit dans son sommeil pour insérer des objets dans ses parties génitales. Informée par sa femme, la police avait procédé à l’arrestation du géniteur soupçonné le 29 octobre.
AFRIQUE DU SUD – L’alimentation électrique peu fiable de l’Afrique du Sud et son niveau élevé de dette publique sont deux des principaux risques pour sa stabilité financière, a déclaré mardi la banque centrale du pays.
L’économie la plus développée d’Afrique a connu 170 jours de pannes d’électricité cette année en raison d’un retard dans la maintenance des centrales électriques au charbon vieillissantes de la compagnie nationale Eskom.
Cela n’a pas seulement affecté la productivité des entreprises, mais aussi le moral des investisseurs, a déclaré la South African Reserve Bank (SARB) dans son bilan de santé semestriel du système financier.
« L’approvisionnement insuffisant et peu fiable en électricité est susceptible de menacer la viabilité de certaines entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises », a-t-elle déclaré, ajoutant que cela pourrait se répercuter sur le secteur financier.
La dette souveraine brute de l’Afrique du Sud représente déjà plus des deux tiers du PIB et le gouvernement a l’intention de prendre en charge 400 milliards de rands (23,6 milliards de dollars) de la dette d’Eskom, augmentant ainsi son fardeau.
SENEGAL – La justice sénégalaise a condamné ce mardi trois membres de la garde rapprochée du principal opposant politique Ousmane Sonko à un mois de prison ferme pour « coups et blessures volontaires », après des heurts avec des partisans du pouvoir, a indiqué à la presse leur avocat.
Les trois prévenus ont également été condamnés à payer une amende de 50.000 FCFA (76 euros) par le tribunal de grande instance de Mbour (ouest), a déclaré leur avocat Abdoulaye Tall.
L’un des partisans du pouvoir a été condamné à deux mois ferme pour les mêmes raisons, a-t-il ajouté.
Deux autres membres de la garde de M. Sonko, sur les cinq qui étaient poursuivis, ont été relaxés. « Nous allons nous réunir et voir si nous ferons un appel » du jugement, a dit Me Tall.
Le 15 novembre, le procureur avait requis deux ans dont un an ferme à l’encontre de quatre d’entre eux.
Les cinq avaient été arrêtés le 3 novembre lors d’une audience judiciaire de leur chef, pour des violences survenues fin octobre près de Mbour où l’opposant Sonko était en tournée. Des partisans du pouvoir avaient été blessés lors de ces heurts.
Ousmane Sonko, 48 ans, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, est visé par une accusation de viols.
Il a été inculpé pour viols et menaces de mort et placé sous contrôle judiciaire en mars 2021, après une plainte en février 2021 d’une employée d’un salon de beauté où il allait se faire masser. Il accuse de complot le pouvoir qui s’en défend.
M. Sonko, troisième à la présidentielle de 2019, tient un discours à la fois souverainiste, panafricaniste et social, pourfendant les élites et la corruption. Il pilonne aussi l’emprise économique et politique exercée selon lui par l’ancienne puissance coloniale française et les multinationales.
Le président Macky Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, reste muet sur ses intentions de se représenter pour la présidentielle de 2024.
CANADA – Le produit intérieur brut (PIB) canadien a progressé de 2,9% au troisième trimestre, surpassant largement les attentes des analystes, a annoncé mardi l’institut canadien de la statistique.
La cinquième hausse successive du PIB est principalement due à la croissance des exportations de pétrole brut et de bitume (+2,1%) et à une accumulation élevée des stocks pour un deuxième trimestre consécutif.
Les stocks ont augmenté dans les secteurs de la fabrication, du commerce de gros et du commerce de détail pour atteindre « un niveau record en matière d’ajouts aux stocks », souligne Statistique Canada.
Cette hausse a toutefois été atténuée par une baisse des investissements en logement pour le deuxième trimestre consécutif ainsi qu’une réduction des dépenses des ménages.
« La solide croissance enregistrée au troisième trimestre ne reflète pas vraiment la force sous-jacente de l’économie canadienne », a tempéré Royce Mendes, analyste financier de la banque Desjardins, soulignant qu’une « grande partie de la hausse provient de la demande extérieure et de catégories volatiles ».
Estimée à 3,9% pour 2022, la croissance du PIB devrait tomber à 0,7% en 2023, a indiqué le gouvernement lors de sa dernière mise à jour du budget.
ROYAUME-UNI- Pour la première fois, moins de la moitié de la population en Angleterre et au Pays de Galles se déclare chrétienne, selon de nouveaux résultats du recensement 2021 publiés mardi, qui brossent le portrait d’une population plus diverse.
Si répondre à la question de la religion se fait sur la base du volontariat, 94% de la population a fait ce choix contre près de 93% lors du dernier recensement il y a 10 ans.
46,2% de la population, soit 27,5 millions de personnes, se décrit comme chrétienne, en baisse de 13,1 points par rapport à 2011, selon l’Office national des statistiques (ONS).
La case « pas de religion » arrive en deuxième place (37,2%, en hausse de 12 points), tandis que 6,5% (3,9 millions de personnes) se décrivent comme musulmans contre 4,9% en 2011, et 1,7% hindous contre 1,5% il y a 10 ans.
Londres connaît toujours la plus grande diversité religieuse, avec seulement un quart (25,3%) de ses habitants s’identifiant comme chrétiens.
Sans être surpris par ces résultats, l’archevêque d’York, l’un des deux chefs spirituels de l’Eglise anglicane, a observé que « l’ère où beaucoup de gens s’identifiaient automatiquement comme chrétiens est derrière nous, mais d’autres études montrent que les mêmes gens cherchent vérité et sagesse spirituelles et des valeurs à suivre dans leur vie ».
Les autres volets du recensement publiés mardi traduisent une diversification de la population en Angleterre et au Pays de Galles, qui s’identifie très majoritairement comme blanche (81,7% en 2021, contre 86% en 2011). Au sein de ce groupe, 74,4% s’identifie comme anglais, gallois, écossais, nord-irlandais ou britannique, en baisse continue depuis 2011 (80,5%) et 2001 (87,5%).
Le deuxième groupe ethnique regroupe les Asiatiques –terme qui au Royaume-Uni désigne en premier lieu les populations originaires du sous-continent indien– Asiatiques britanniques ou Asiatiques gallois, qui représentent 9,3% de la population et a connu la hausse la plus importante (contre 7,5% en 2011). Par ordre d’importance numérique, ce groupe est composé de personnes ayant des origines indiennes, pakistanaises, « autres asiatiques », bangladaises, chinoises.
Les populations « noires, noires britanniques, noires galloises, caribéennes ou africaines » s’élèvent à 4%, contre 3,3% il y a 10 ans.
UE-TVA – Des perquisitions ont eu lieu mardi dans 14 pays de l’UE dans une enquête sur une fraude transfrontalière à la TVA sur la vente d’appareils électroniques, pour une perte estimée à 2,2 milliards d’euros, a annoncé le parquet européen en charge des investigations.
Plus de 600 individus sont soupçonnés d’être impliqués dans ce que la cheffe du parquet européen (EPPO), Laura Kövesi, a qualifié de « plus grosse fraude européenne à la TVA découverte jusqu’à présent » en termes d’ampleur.
Les 27 pays de l’UE sauf le Danemark sont concernés par ces « activités criminelles ».
L’enquête, lancée il y a dix-huit mois, a aussi des ramifications hors d’UE, en Albanie, Chine, Ile Maurice, Serbie, Singapour, Suisse, Turquie, Emirats arabes unis, Royaume-Uni et Etats-Unis.
Cette opération, baptisée « Amiral », est partie d’investigations menées en avril 2021 par les autorités fiscales portugaises de Coimbra (centre) sur une entreprise commercialisant des téléphones mobiles, tablettes, écouteurs et autres appareils électroniques, soupçonnée de fraude à la TVA.
Le dossier a été signalé au parquet européen quand celui-ci est entré en fonction, en juin 2021. Les enquêteurs, soutenus par Europol, ont peu à peu établi des liens entre l’entreprise suspecte au Portugal et près de 9.000 autres entités dans différents pays.
Cette chaîne comportait des entreprises agissant comme fournisseurs de matériel électronique et d’autres qui vendaient ces appareils en ligne tout en réclamant des remboursements de TVA aux autorités nationales, avant d’acheminer ces revenus offshore et de disparaître.
La fraude à la TVA dite « carrousel » coûte à l’Union européenne près de 50 milliards d’euros par an selon les estimations d’Europol.
Elle implique plusieurs entreprises établies dans au moins deux Etats membres de l’UE. Elle consiste à obtenir la déduction ou le remboursement de la TVA afférente à une livraison intracommunautaire de biens alors que cette TVA n’a pas été reversée à l’administration fiscale concernée.
Les perquisitions ont été menées en Belgique, Chypre, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Slovaquie et Espagne.
ITALIE-FRANCE- La Première ministre italienne Giorgia Meloni, dont la position sur l’accueil de migrants naufragés début novembre avait causé des tensions avec Paris, a assuré mardi n’avoir « pas de problèmes avec la France » et dialoguer avec Emmanuel Macron.
« Je n’ai jamais eu de problèmes avec la France, et je n’en ai toujours pas aujourd’hui. J’ai eu entre autres un échange de messages avec Emmanuel Macron il y a quelques jours », affirme-t-elle dans cette interview au quotidien Il Corriere della Sera publiée mardi.
Selon des sources élyséennes, le président français a bien échangé des messages samedi avec Mme Meloni et lui a notamment « exprimé son soutien et sa solidarité après les événements dramatiques sur l’île d’Ischia », dans la baie de Naples (sud), touchée par un glissement de terrain meurtrier.
Le matin même, M. Macron avait célébré le premier anniversaire du traité franco-italien d’amitié du Quirinal par deux tweets, un dans chaque langue, avec un petit montage vidéo.
Deux tweets auxquels le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani avait aussitôt répondu, lui aussi sur Twitter, soulignant que ces messages « montrent que les relations entre nos pays ne se sont pas détériorées ».
Le président français a été le premier dirigeant étranger à rencontrer Mme Meloni, le jour même de sa prise de fonctions en marge d’un déplacement dans la capitale italienne.
Interrogée par le Corriere sur l’éventualité d’une nouvelle rencontre avec le président français, elle répond que « ce n’est pas encore inscrit au calendrier ». Et d’ajouter: « Mais nous devrons certainement nous revoir ».
SINGAPOUR – Le Parlement de Singapour a révoqué ce mardi une loi pénalisant les rapports sexuels entre hommes datant de l’époque coloniale.
Cette loi, critiquée comme discriminatoire et stigmatisante pour la communauté LGBT, prévoyait une peine maximale de deux ans d’emprisonnement, mais n’était plus appliquée.
« Je suis content qu’on y soit finalement arrivé », a observé Justin, un membre de la communauté LGBT, qui n’a voulu donner que son prénom. Avec cette « loi archaïque » qui disparaît, « c’est une raison de moins pour cacher qui je suis », a-t-il dit à l’AFP.
« Mais c’est juste un premier pas pour éliminer les préjugés sociaux et religieux qui pèsent sur notre communauté à cause de croyances dépassées et de la censure des médias » dans la cité Etat d’Asie du Sud-Est, a-t-il estimé.
Le Parlement singapourien a cependant également modifié la Constitution locale pour préciser qu’un mariage ne pouvait être que l’union d’un homme et une femme, empêchant les couples de même sexe d’obtenir l’égalité devant le mariage.
JAPON – Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a demandé à son gouvernement de préparer une augmentation du budget de la défense à hauteur de 2% du PIB national d’ici 2027, bien au-delà du chiffre de 1% auquel se limitait le pays jusqu’à présent.
M. Kishida a annoncé ce projet à ses ministres de la Défense et des Finances dans la soirée de lundi.
Le Japon cherche à renforcer sa stratégie de défense et de sécurité pour faire face aux menaces grandissantes que représentent selon lui la Chine et la Corée du Nord, ainsi qu’aux conséquences géopolitiques mondiales de l’invasion russe en Ukraine.
En août, le ministère japonais de la Défense avait demandé un nouveau budget annuel record de 5.590 milliards de yens (39 milliards d’euros) pour l’exercice 2023/24 qui démarrera le 1er avril prochain, soit une hausse de 2% par rapport à son budget initial pour l’exercice en cours.
Le montant définitif sera probablement plus élevé, comme celui de l’exercice actuel qui a finalement dépassé les 6.000 milliards de yens après l’inclusion de requêtes supplémentaires.
« Nous prendrons des mesures budgétaires pour augmenter les dépenses en matière de défense et d’autres postes à 2% du PIB d’ici 2027 », a déclaré à la presse le ministre de la Défense Yasukazu Hamada après sa rencontre avec M. Kishida.
La question est controversée au Japon pour plusieurs raisons, notamment la Constitution pacifiste d’après-guerre du pays, qui limite les capacités militaires des Forces d’autodéfense (l’armée japonaise).
Selon des médias locaux, l’un des objectifs des dépenses supplémentaires serait d’acquérir une capacité de « contre-attaque » avec des armes pouvant cibler des sites de lancement de missiles ennemis et qui seraient toujours décrites par Tokyo comme étant défensives.
Selon un sondage publié lundi par l’agence de presse Kyodo, plus de 60% des Japonais seraient favorables à l’obtention d’une « capacité de contre-attaque ».
ETATS-UNIS – Joe Biden demande au Congrès américain de légiférer « sans délai » pour éviter une potentielle grève majeure du fret ferroviaire, a-t-il fait savoir lundi dans un communiqué, alors que les négociations entre partenaires sociaux sur un nouvel accord de branche sont dans l’impasse.
Le président, qui se dit « fièrement partisan des syndicats », assure être « réticent » à utiliser un passage en force législatif, mais estime qu’une grève du fret ferroviaire « causerait du tort à des millions de personnes et de familles de la classe populaire ».
« Je veux être clair: un arrêt complet du rail ravagerait notre économie », assure Joe Biden qui souhaitait l’application d’un accord de principe datant de septembre conclu entre les compagnies ferroviaires et les syndicats, mais que les membres de ces derniers devaient ratifier. Or plusieurs des 12 organisations concernées ne veulent pas de cet accord qui a longtemps buté en particulier sur la question des arrêts maladie.
Faute d’application d’ici le 9 décembre, voire le 5 décembre selon les calendriers des diverses parties prenantes, la première économie mondiale pourrait connaître une grève susceptible de mettre à l’arrêt près de 7.000 trains de fret, et de lui coûter plus de 2 milliards de dollars par jour, selon l’Association américaine des chemins de fer.
Car même si un seul syndicat venait à se mettre en grève, les autres suivraient le mouvement.
START – La réunion prévue entre Russes et Américains pour discuter de la possible reprise de leurs inspections dans le cadre du traité New Start, un accord clé de désarmement nucléaire, a été reporté sine die, a annoncé lundi la diplomatie russe.
« La session de la commission consultative bilatérale sur le traité Start russo-américain, initialement prévue au Caire du 29 novembre au 6 décembre, n’aura pas lieu aux dates indiquées », a indiqué le ministère russes des Affaires étrangères, cité par l’agence TASS.
« L’événement est reporté à une date ultérieure », a-t-il ajouté.
Selon Washington, Moscou n’a pas justifié le report de la réunion du Caire. « Nous n’avons pas reçu de véritable réponse des Russes expliquant pourquoi ils l’ont reportée », a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
M. Kirby a ajouté espérer une reprise des discussions « aussi vite que possible ». « C’est important pas seulement pour nos deux nations, c’est important pour le reste du monde », a-t-il insisté.
Ce report survient au neuvième mois de l’offensive russe en Ukraine, et alors que les tensions entre Moscou et les Occidentaux sont au plus haut.
CENTRAFRIQUE – Le gouvernement de la Centrafrique a affirmé lundi qu’un avion venu et reparti dans un pays voisin a bombardé dans la nuit un camp de militaires et de leurs « alliés » paramilitaires russes dans le nord, n’occasionnant que des dégâts.
L’appareil « a largué des explosifs dans la ville » de Bossangoa « prenant pour cible la base de nos forces de Défense, celle de nos Alliés ainsi que l’usine de coton », lit-on dans un communiqué du gouvernement de ce pays où l’armée et des centaines de combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner combattent des rebelles. Bangui désigne toujours les paramilitaires russes par le mot « Alliés ».
C’est la première fois, du moins annoncée publiquement, que cette attaque présumée par un avion hostile survient, au moins depuis le début de la guerre civile en 2013.
« Ces explosifs ont occasionné d’importants dégâts matériels », poursuit le communiqué. « Cet aéronef, après avoir commis ces forfaits (…) a pris la direction du nord (…) avant de traverser nos frontières », assure le gouvernement. C’est le Tchad qui se trouve au nord de Bossangoa, une ville il y a encore peu aux mains de rebelles.
TOGO – La localité de Tiwoli, dans le nord-est du pays a été le théâtre de violents affrontements jeudi dernier. Des hommes armés ont fait face aux soldats togolais déployés dans la zone. Selon plusieurs sources, au moins une dizaine de militaires auraient été tués.
L’attaque se serait déroulée en plein jour dans cette zone de Tiwoli, toute proche des frontières du Burkina Faso et du Bénin.
Selon plusieurs sources, les assaillants seraient arrivés en grand nombre, entraînant un lourd bilan au sein des forces togolaises. Le nombre définitif de victimes n’est pas encore disponible, mais « les opérations de ratissage sont toujours en cours », confie une bonne source.
L’assaut n’a pas été revendiqué, mais on sait que les éléments du JNIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, écument la région. Par ailleurs, cette période de l’année post-saison des pluies permettrait aux terroristes d’être plus mobiles et de franchir plus facilement les cours d’eau, par exemple.
Ce secteur se trouve dans la région des Savanes, placée sous état d’urgence sécuritaire jusqu’en mars prochain, du fait de la menace islamiste. Le Togo y a déployé un grand nombre de militaires, notamment dans le cadre de son opération « Koundjoare », lancée en septembre 2018, avec l’objectif d’empêcher l’infiltration des mouvements et combattants terroristes venus de l’autre côté de la frontière.
ETATS-UNIS –FRANCE– Emmanuel Macron est à Washington pour une visite d’Etat. L’épisode des sous-marins australiens sera à l’ordre du jour tout comme le soutien à l’Ukraine et la manière d’arriver à la paix, mais le plus dossier le plus difficile concerne le commerce et le protectionnisme à travers la loi IRA (Inflation Reduction Act), entrée en vigueur en août dans le cadre du grand plan climat arraché par Joe Biden au Congrès américain. Elle prévoit des réductions d’impôts pour les entreprises qui investissent dans l’énergie propre, ainsi que d’importantes subventions pour les véhicules électriques, les batteries et les projets d’énergies renouvelables dès lors que ces produits sont fabriqués aux Etats-Unis. Parmi ces mesures, une subvention de 7 500 dollars accordée aux ménages pour l’achat d’un véhicule électrique made in USA et une autre en faveur des fabricants d’éoliennes et panneaux solaires utilisant de l’acier américain.
La France et les autres pays européens voient dans ces diverses subventions des mesures « discriminatoires », en particulier pour les constructeurs automobiles européens. « Nous ne resterons pas les bras croisés » face à ce plan jugé protectionniste, avait assuré la Première ministre française, Elisabeth Borne.
La Maison Blanche veut calmer le jeu, mais il est improbable que Joe Biden revienne sur l’architecture de ce plan crucial pour son bilan.
HAWAÏ – Le plus gros volcan actif du monde, le Mauna Loa, situé à Hawaï, est entré en éruption pour la première fois en près de 40 ans : spectaculaire, sa fureur ne menace pas les habitations pour l’instant, mais autorités et experts appellent à la prudence.
L’éruption, qui a débuté dimanche à 23h30 locales selon l’Institut américain de géophysique (USGS), charrie des torrents de roches en fusion sur la partie supérieure du volcan.
Elle provoque aussi d’épais nuages de fumée en altitude au-dessus de l’île américaine d’Hawaï, la plus grande de cet archipel du Pacifique. Les volutes sont ainsi visibles à plus de 70 kilomètres à la ronde, selon l’USGS.
Initialement contenue dans le cratère au sommet, la lave coule désormais par des fissures sur les flancs du Mauna Loa et les spécialistes surveillent la situation de près.
AMAZONIE – Selon l’enquête de Disclose et de Repórter Brasil, en partenariat avec Sherpa, Harvest et le Center Climate Crime Analysis, les banques françaises financent massivement la déforestation de l’Amazonie. Ces dix dernières années, les établissements bancaires français ont fourni plus de 743 millions d’euros à des acteurs de l’agro-industrie brésilienne impliqués dans la déforestation, estime l’enquête intitulée « La relation entre le système financier français et la déforestation au Brésil ».
Un financement réalisé en dépit des promesses et des engagements pris en faveur de l’environnement par quatre banques françaises, BNP Paribas en tête, rapporte le site internet de Disclose.
Pour mener cette enquête, ONG et médias ont analysé des milliers de transactions financières. Par exemple, entre janvier 2021 et septembre 2022, il s’avère que la banque BNP Paribas a investi près de 117 millions d’euros dans les activités de plusieurs entreprises agroalimentaires impliquées directement dans la déforestation de l’Amazonie et du Cerrado.
Parmi ces entreprises brésiliennes, le premier producteur mondial de viande bovine, qui, toujours selon le site d’investigation Disclose, expédie illégalement de la viande provenant de fermes interdites par le ministère de l’environnement brésilien vers l’Union européenne, mais également des producteurs de soja, aliment de base de ces animaux d’élevage. Pour répondre à la forte demande des éleveurs chinois ou européens, ces multinationales défrichent des pans entiers de la forêt brésilienne.
FRANCE – La centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle), qui avait fermé en mars, a recommencé à produire de l’électricité lundi 28 novembre, a indiqué à l’AFP le directeur du site, Philippe Lenglart.
Très émettrice de CO2, la centrale Emile-Huchet, l’une des dernières du parc français à fonctionner au charbon, devait fermer ses portes définitivement fin mars, mais le gouvernement n’excluait déjà pas de la redémarrer « à titre conservatoire » pour sécuriser l’approvisionnement du pays en électricité compte tenu du conflit en Ukraine et des déboires rencontrés par le parc nucléaire d’EDF.
Fin juin, le gouvernement avait ainsi annoncé sa volonté de la rouvrir au moment de l’hiver, un redémarrage qui « s’inscrit dans le plan de fermeture », avait alors souligné le ministère de la Transition énergétique. Le ministère avait insisté sur le fait que l’engagement d’Emmanuel Macron de fermer l’ensemble des centrales à charbon en France demeurait « inchangé ».
Au total, il faudra plus de 500 000 tonnes de charbon pour faire tourner jusqu’à fin mars le site qui, lorsqu’il fonctionne à pleine capacité, produit jusqu’à 600 mégawattheures et peut alimenter un tiers des foyers de la région Grand-Est.
TOTALENERGIES – Militants écologistes, personnalités religieuses et croyants ont protesté mardi à Paris contre les mégaprojets pétroliers du groupe français TotalEnergies en Ouganda et en Tanzanie, une première action menée par les mouvements Extinction Rebellion Spiritualités et GreenFaith.
« Délivrez nous de Total », « Réchauffez les cœurs, pas les oléoducs »: ils étaient une trentaine rassemblés devant une station-essence TotalEnergies, dans le sud de Paris, selon une journaliste de l’AFP.
Extinction Rebellion Spiritualités est une branche du mouvement Extinction Rebellion, bien connue pour ses actions coup de poing de désobéissance civile. GreenFaith est une ONG interreligieuse née aux Etats-Unis, qui lutte « pour la justice climatique », soutenue par des bénévoles croyants.
Les manifestants s’opposaient mardi au projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (EACOP) et du champ pétrolier Tilenga en Ouganda et en Tanzanie initié par TotalEnergies. Les ONG accusent la multinationale de mettre la main sur les terres par des expropriations et s’inquiètent de l’impact environnemental de ces projets.
« Nos traditions et nos religions nous poussent à ne pas rester silencieux », a déclaré le rabbin Yeshaya Dalsace, l’une des personnalités religieuses présentes, avec la pasteure Caroline Ingrand-Hoffet, le président du Rassemblement des musulmans de France Anouar Kbibech, le maître bouddhiste Olivier Reigen Wang-Genh et l’évêque Mgr Marc Stenger.
Ces personnalités religieuses sont arrivés en portant un cercueil vide, sur lequel étaient peints des paysages d’Afrique.
TotalEnergies a été assigné en justice par plusieurs ONG environnementales à propos de ses activités en Ouganda et en Tanzanie. Il s’exprimera à ce sujet le 7 décembre devant le tribunal judiciaire de Paris.