
ALGERIE – Le gouvernement algérien table sur une accélération de la croissance économique au cours des trois prochaines années grâce aux bonnes performances attendues de tous les secteurs à l’exception de celui des hydrocarbures, a annoncé le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali.
S’exprimant à l’occasion de l’examen de la Loi de finances 2023 à l’Assemblée nationale, M. Kassali a précisé que la croissance du PIB réel de l’Algérie devrait passer de 3,7 % en 2022 à 4,1 % en 2023, puis à 4,4 % en 2024 et à 4,6 % en 2025.
« Ces taux de croissance seront le résultat des performances de tous les secteurs à l’exception de celui des hydrocarbures, qui connaîtra une certaine stabilité entre 2023 et 2025 », a-t-il déclaré.
Le ministre a estimé dans ce cadre que le secteur de l’agriculture devrait enregistrer un taux de croissance de 6,9 % en 2023, 5,5 % en 2024 et 5,7 % en 2025, alors que celui de l’industrie devrait progresser de 8,5 % en 2023, puis de 9,6 % en 2024 et de 9,3 % en 2025. Le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) devrait enregistrer un taux de croissance de 5,6% en 2023, 3,9% en 2024 et 4,5% en 2025.
Kassali a fait savoir d’autre part que l’inflation devrait se situer à 5,1 % en 2023, 4,5 % en 2024 et 4 % en 2025.
Selon lui, la balance commerciale de l’Algérie devrait être excédentaire au cours des trois prochains exercices. L’excédent commercial devrait passer de 9,4 milliards $ en 2023, à 11,3 milliards $ en 2024, puis à 11,6 milliards $ en 2025.
A noter que la Loi de finances 2023 a été élaborée sur la base d’un prix prévisionnel du baril de pétrole de 60 $.
ALGERIE – Le président Tebboune, a reçu, mercredi à Alger, les cinq historiens qu’il a choisis pour faire partie de la commission mixte d’historiens algériens et français devant travailler sur la question de la mémoire, a indiqué un communiqué de la présidence de la République algérienne.
Selon la même source, « L’audience s’est déroulée au siège de la présidence de la République en présence du directeur de cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf et du conseiller du président de la République chargé des archives et de la mémoire nationale, Abdelmadjid Chikhi ».
Parmi les historiens algériens désignés pour faire ce travail historique figurent Mohammed El Korso, Djamel Yahyaoui et Mohamed Lahcene Zeghidi. La création de cette commission, rappelons-le, a été décidée, fin août dernier, par le président Tebboune et son homologue français, Emmanuel Macron, à l’occasion de la « visite d’amitié » effectuée par ce dernier en Algérie.
Cette commission sera composée équitablement d’historiens algériens et français pour travailler sur la période coloniale française en Algérie et la guerre d’indépendance, en vue de résoudre le contentieux historique qui continue d’envenimer les relations algéro-françaises.
Outre la question liée à l’ouverture et à la restitution des archives, cette commission mixte devra aborder d’autres points du contentieux historique algéro-français, comme les essais nucléaires dans le Sahara, les disparus de la guerre de libération, la « bataille d’Alger » (1957) ou encore la restitution des restes des dépouilles mortuaires de résistants algériens conservées dans les musées en France.

MAROC – Le Maroc célèbre la Journée mondiale de lutte contre le SIDA sous le slogan « Luttons contre les inégalités qui freinent les progrès pour mettre fin au SIDA », une occasion d’inciter au renforcement de la disponibilité, de la qualité et de la conformité des services de soins pour lutter contre la stigmatisation et l’exclusion liée à l’infection VIH.
Cette célébration s’inscrit dans le cadre du Plan stratégique national de lutte contre le SIDA 2023, qui vise à mettre le Maroc sur la voie d’une éradication de l’épidémie à l’horizon 2030, conformément aux objectifs de développement durable, indique un communiqué du ministère de la Santé et de la protection sociale.
Les efforts conjugués du ministère de la Santé et de la protection sociale et de ses partenaires ont permis en 2021 de dépister 83% des personnes atteinte du VIH, selon les estimations.
Outre l’accès aux services de dépistage qui est gratuit, les personnes vivant avec le VIH sont totalement prises en charge au niveau des structures du ministère dans le respect de l’équité et des droits humains. Le taux de prévalence du VIH reste faible, se situant aux alentours de 0.08%, restant plus élevé pour la population clé vulnérable. Environ 23.000 personnes dont 830 récemment infectées, vivent avec le VIH au Maroc.
Les mesures mises en place ont permis de multiplier par 4.5 le nombre de personnes atteintes du VIH recevant un traitement antirétroviral entre 2011 et 2021, soit une augmentation de la couverture de 24% à 80% dans 35 centres référents de prise en charge des personnes vivant avec le VIH, avec une offre nationale de 14 laboratoires équipés pour le diagnostic et le suivi biologique de ces patients, conclut le communiqué.
MAROC – Une nouvelle enquête vient de mettre en lumière les pratiques du Makhzen visant à faire taire les dernières voix dissidentes au Maroc, à travers l’utilisation d’une dizaine de faux comptes sur les réseaux sociaux pour discréditer et harceler des journalistes détenus, dans le cadre d’une campagne en ligne coordonnée.
L’enquête menée par le DFRLab basé aux Etats-Unis, en collaboration avec le Global Reporting Centrer et le Projet de lutte contre la désinformation de l’université Simon-Fraser, a révélé, rapporte le quotidien L’Expression, que la direction de la société américaine « Meta » avait, le 22 mai dernier, supprimé 43 comptes Facebook dont l’objectif était de mener des campagnes coordonnées et soigneusement préparées pour dénigrer des journalistes et un groupe de dissidents marocains, certains sur une période de six ans.
En plus des récits ciblant les journalistes Omar Radi et Soulaiman Raissouni, « les comptes rendus ont fait état d’attaques vigoureuses contre d’autres défenseurs des droits humains et des citoyens marocains critiques à l’égard de l’Etat ».
Il s’agit notamment de « l’homme politique et avocat emprisonné Mohamed Ziane, de l’historien et militant des droits humains, Maati Monjib, du dissident et youtubeur Zakaria Moumni et de la youtubeuse Dounia Filali et de son mari Adnane Filali ».
L’enquête fait, en outre, ressortir que « les 43 comptes se sont livrés à la désinformation et à la diffamation pour attaquer des journalistes au Maroc », en « publiant le contenu d’articles dénigrant Omar Radi et Soulaiman Raissouni, ainsi que des commentaires haineux sur des publications Facebook de médias ».
Les auteurs de l’enquête font remarquer que « le réseau a été actif pendant au moins six ans », soulignant que « pendant cette période, le gouvernement marocain a arrêté et emprisonné plusieurs des individus visés par les comptes ».
« Il a notamment été actif à des dates où Radi et Raissouni ont été menacés d’arrestation ou de comparution devant le tribunal, y compris avant leur condamnation initiale et pendant leurs procès en appel », ont-ils précisé.
« Cette manipulation des réseaux sociaux faisait partie d’un éventail d’outils utilisés dans le cadre d’une campagne beaucoup plus large de harcèlement et d’intimidation alignée sur l’Etat », conclut l’enquête.

SYRIE – C’est la première fois que l’armée russe, qui soutient le régime de Bachar al-Assad, dépêche des renforts dans une région du nord de la Syrie depuis qu’Ankara a lancé, le 20 novembre, une campagne de raids aériens contre les combattants kurdes.
Mercredi 30 novembre, les forces russes ont accru leur présence dans la région de Tal Rifaat, frontalière de la Turquie, sous contrôle des forces kurdes et de l’armée syrienne, menacée par une offensive terrestre de la Turquie, ont indiqué des habitants et une ONG.
Des habitants de Tal Rifaat ont indiqué à l’AFP que des renforts russes étaient arrivés dans la ville située à une quinzaine de kilomètres de la frontière turque.
Le président Recep Tayyip Erdogan a indiqué que l’offensive terrestre que la Turquie menace de lancer « le moment venu » viserait en priorité Tal Rifaat, ainsi que les localités de Manbij et Kobané, en vue d’établir une zone de sécurité large de trente kilomètres au sud de sa frontière.
« Le but de ces renforts pourrait être d’empêcher ou de retarder l’opération militaire turque », a affirmé à l’AFP le chef de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
IRAN – Le président iranien Ebrahim Raïssi a appelé ce jeudi dans la province du Kurdistan, berceau des manifestations qui secouent le République islamique depuis le décès de Mahsa Amini, à contrecarrer « les ennemis » de l’Iran qu’il accuse de fomenter les troubles dans le pays.
Les autorités iraniennes accusent les Etats-Unis, leur ennemi juré, de semer la zizanie dans leur pays, théâtre de manifestations antigouvernementales depuis le décès de Mahsa Amini.
Elles accusent aussi l’opposition kurde à l’étranger d’encourager la contestation, déclenchée dans la province du Kurdistan à la suite du décès de Mahsa Amini avant de s’étendre au reste du pays.
« Lors des récentes émeutes, les ennemis ont commis une erreur de calcul en croyant pouvoir semer le chaos et l’insécurité », a dit le président iranien en lançant la mise en service d’un projet d’eau potable à Sanandaj, chef-lieu de la province iranienne du Kurdistan.
« Mais ils ignoraient que le Kurdistan avait sacrifié le sang de milliers de martyrs et que ses habitants avaient dans le passé vaincu l’ennemi », a-t-il ajouté dans son discours retransmis par la télévision, en faisant allusion à la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-88).
« Les gens sont confrontés à des problèmes économiques et sociaux mais ils savent faire face à l’ennemi par leur solidarité », a-t-il encore dit.
Le président iranien a estimé que « la nouvelle génération dans cette région agirait comme ses mères et ses pères qui ont déjoué les plans de l’ennemi, et ne suivrait pas la volonté des ennemis, notamment les Etats-Unis ».

LIBAN – Pour la huitième fois, les députés ont échoué à élire un président de la République. Un défaut de quorum a été provoqué au terme du premier tour. La séance a été levée. Prochain rendez-vous: le jeudi 8 décembre à 11 heures.
Cent onze députés sur les 128 ont pris part à cette session au cours de laquelle 37 voix pour Michel Moawad, 4 voix pour Issam Khalifé, 2 pour Ziyad Baroud, 52 bulletins blancs, 9 bulletins avec la mention « Liban nouveau », 1 bulletin avec la mention « Pour le Liban » et 4 bulletin annulés. Un député a par ailleurs voté pour Badri Daher, l’ancien directeur général des douanes, proche du camp de l’ancien président Michel Aoun et détenu dans l’affaire de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, et un autre pour Béchara Abi Younes, candidat à la présidentielle.
À l’ouverture de la séance, Antoine Habchi, député du bloc parlementaire des Forces libanaises, a contesté le blocage par les députés du 8 Mars des séances parlementaires. « Si le blocage était un droit acquis, le règlement intérieur du Parlement n’aurait pas exigé des députés de présenter une excuse pour justifier leur absence. Tout ce qui se passe ôte au Parlement son rôle. »
« La balle est dans votre camp pour faire appliquer la Constitution, d’autant qu’une partie des députés qui bloquent les séances sont proches à votre camp, a encore lancé M. Habchi. Nous souhaitons que vous appelez les députés à rester dans l’hémicycle pour appliquer la démocratie. »
« Je suis le plus soucieux pour l’élection d’un président de la République. De tels propos ne sauraient m’être adressés », a répliqué M. Berry.
LIBAN – Le taux officiel de change du dollar passera à partir du 1er décembre à 15.000 LL pour les droits de douanes et du 1er février pour toutes les autres opérations. Comment évoluera le taux sur le marché parallèle alors que la livre libanaise a atteint mercredi un nouveau record de dépréciation en dépassant la barre des 41.000 LL face au billet vert?
Mercredi dernier, le ministre sortant des Finances Youssef Khalil a envoyé un avis à la Banque du Liban lui demandant de compter, dès le 1er décembre, les droits de douane en livres libanaises en utilisant un taux de change à 15.000 LL pour un dollar, au lieu de la parité officielle de 1.507,5 livres.
De même, le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, dans une interview lundi dernier à la chaîne de télévision al-Hurra, a annoncé que le taux de change officiel de 15.000 LL pour un dollar entrera en vigueur à partir du 1er février 2023.
Mercredi soir, selon la plateforme Lirarate.org, le dollar sur le marché parallèle valait 41.100 LL à l’achat et 41.000 LL à la vente. L’écart entre ce taux et celui de la plateforme Sayrafa de la BDL (30.300 LL), continue d’augmenter, s’élevant désormais à quelque 11.000 LL.
La livre ne se stabilise toujours pas et a perdu plus de 96% de sa valeur depuis le début des crises économique et financière en 2019.

ISRAËL – L’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, détenu dans une prison israélienne depuis le mois de mars dernier, doit être expulsé dimanche prochain en France, ont annoncé mercredi sa famille et un groupe de soutien. « Salah Hamouri, détenu dans le cadre d’une détention administrative arbitraire, vient de recevoir, ce 30 novembre, une notification selon laquelle il sera renvoyé de force dimanche le 4 décembre en France », a indiqué le groupe de soutien à l’AFP, une information confirmée par sa famille, une source diplomatique et les autorités palestiniennes.
M. Hamouri, âgé de 37 ans, avait été condamné en mars à trois mois de détention administrative, une mesure permettant à Israël d’incarcérer des suspects sans accusation formelle. Sa détention avait été prolongée une première fois en juin, puis à nouveau en septembre, par la justice militaire israélienne, qui le considère comme un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
Le Franco-Palestinien nie appartenir à cette organisation inscrite sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. M. Hamouri avait entamé le 25 septembre, avec 29 autres détenus palestiniens, une grève de la faim pour dénoncer sa détention. Il a été ensuite placé à l’isolement en prison et a mis fin à sa grève après environ deux semaines sans manger.
ISRAËL – Un ministre israélien a condamné Netflix, mercredi, pour sa décision de diffuser un film jordanien décrivant des atrocités présumées contre les Palestiniens pendant la guerre de 1948 qui a coïncidé avec la création de l’Etat d’Israël.
Avigdor Lieberman, le ministre des Finances du gouvernement sortant, a également suggéré de cesser le versement de fonds publics à un théâtre de Jaffa, dans le sud de Tel-Aviv, qui prévoit de présenter le film.
« Farha », réalisé par le cinéaste jordanien Darin J. Sallam, raconte l’histoire d’une jeune Palestinienne de 14 ans dont le village est attaqué par les forces israéliennes, qu’on voit exécuter des civils.
Le film sera disponible sur la plateforme Netflix à partir de jeudi après avoir été présenté au Festival international du film de Toronto 2021.
« C’est fou que Netflix ait décidé de diffuser un film dont le seul objectif est d’inciter à la haine contre les soldats israéliens », a déclaré M.Lieberman dans un communiqué.
Il a également qualifié d’« inacceptable » la décision du théâtre Al Saraya de Jaffa, qui reçoit des subventions de l’Etat, de projeter le film. « Toutes les mesures à notre disposition, y compris le refus de financement », sont nécessaires « pour empêcher cette effroyable projection ou d’autres films similaires à l’avenir », a déclaré M. Lieberman.
De son côté, le ministre israélien de la Culture Chili Tropper a déclaré que le film montrait « des mensonges et des diffamations », et qualifié de « honte » le fait que le théâtre Al Saraya prévoit de le projeter.
« J’appelle la direction du théâtre à déprogrammer le film », a ajouté le ministre.
Le film a finalement été projeté mercredi soir au théâtre de Jaffa, devant lequel une quinzaine de personnes hostiles à la projection ont manifesté, a constaté un journaliste de l’AFP.
« La liberté d’expression s’arrête avec l’antisémitisme », a déclaré à l’AFP Shaï Glick, l’un des manifestants israéliens.
De son côté, Dana, une Arabe venue assister à la projection qui n’a pas voulu donner son nom de famille, a affirmé que « tout le monde en Israël (devait) se confronter avec cette part de l’histoire ».

CISJORDANIE – L’agence de presse palestinienne Wafa a rapporté que deux membres du Jihad islamique ont été éliminés lors d’une opération antiterroriste de Tsahal à Jénine, dans la nuit de mercredi à jeudi. Plusieurs Palestiniens ont été blessés et quatre autres ont été arrêtés. Le Jihad islamique menace Israël de représailles.
Les deux commandants du Jihad tués ont été identifiés comme Naim Jamal al-Zubaidi, le frère de Zakaria al-Zubaidi, et le commandant du bataillon de Jénine, Muhammad Ayman al-Saadi. Les personnes arrêtées sont Amir al-Salwan, Wassam Elfaid, Khaled Ararawi et Ahmad Alsos.
« Le massacre commis par l’occupation sioniste contre nos résistants dans le camp de Jénine ne passera pas sans que l’ennemi paie le prix de ce crime odieux », a réagi le porte-parole du Jihad islamique.
« L’activité de Tsahal et des forces de sécurité à Jénine est dans la lignée de notre politique intransigeante dans la lutte contre le terrorisme. Les deux commandants du Jihad avaient planifié et mené des attaques sur le territoire israélien. Je veux exprimer ma reconnaissance envers les forces de sécurité. C’est ainsi que l’on combat le terrorisme, c’est ainsi que l’on protège les citoyens d’Israël. Prenez soin de vous », a déclaré le Premier ministre sortant Yaïr Lapid.
KENYA – Les ministres kenyans ont accepté de verser un mois de salaire à titre de « contribution individuelle et collective » à la réponse des autorités à la grave sécheresse qui frappe le pays africain, a annoncé la présidence kenyane.
Le gouvernement a examiné la situation de l’approvisionnement alimentaire dans le pays » et a reconnu que le coût de certains produits de base était « inacceptable ».
La semaine dernière, l’ONU et ses partenaires humanitaires au Kenya ont demandé 472,6 millions de dollars (environ 457 millions d’euros) pour fournir une aide d’ici 2023 aux 4,3 millions de personnes touchées par la sécheresse dans le pays et ont prévenu que la crise pourrait s’aggraver dans les mois à venir.

RDC – Des combats à l’arme lourde ont repris ce jeudi dans l’est de la République démocratique du Congo entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise, après cinq jours d’une trêve obtenue au sommet de Luanda du 23 novembre.
Ce sommet avait décidé un cessez-le-feu à partir du vendredi 25 à 18H00 (16H00 GMT), suivi deux jours plus tard du retrait du M23 des zones conquises depuis plusieurs mois dans la province du Nord-Kivu.
Aucun retrait n’a été observé, mais les combats avaient cessé depuis samedi matin entre l’armée et le M23, même si ce dernier continuait de s’opposer à des milices, notamment mardi dans un village de la région de Bambo, à environ 70 km au nord de la capitale provinciale Goma, où de nombreux civils auraient été tués.
C’est non loin de là qu’une reprise des combats entre les rebelles et les forces armées de RDC (FARDC) a été signalée jeudi, à Kirima, à une dizaine de km de l’agglomération de Kibirizi.
« Depuis le matin, des combats ont repris entre les FARDC et le M23 à Kirima. Les rebelles ont traversé le pont en direction de Kibirizi après les combats d’avant-hier à Kishishe. C’est la panique », a témoigné Paul Lutibahwa, président de la société civile de Bambo.
RWANDA – Le mercredi 30 novembre, lors d’une cérémonie de prestation de serment des nouveaux membres du cabinet, le président rwandais, Paul Kagame a accusé son homologue Félix Tshisekedi de tirer parti des violences du M23 dans l’est de la République démocratique du Congo pour retarder les élections.
Dans un discours d’État, Paul Kagame a déclaré que « le monde entier » imputait au Rwanda la responsabilité de la crise, mais que c’était Félix Tshisekedi qui cherchait à tirer profit des violences avant la présidentielle, prévue le 20 décembre 2023.
« Ce problème peut être résolu si un pays qui se dirige vers des élections l’année prochaine n’essaie pas de créer les conditions d’une situation d’urgence pour que les élections n’aient pas lieu », a-t-il ainsi affirmé. « S’il essaie de trouver un autre moyen de faire reporter les prochaines élections, alors je préférerais qu’il utilise d’autres excuses, et pas nous », a-t-il ajouté.
Les combats dans l’est de la RDC entre les forces gouvernementales et le M23 ont exacerbé les tensions avec le Rwanda voisin, que la RDC accuse d’encourager les rebelles. Kigali nie toute implication.

AFRIQUE DU SUD – Réunion d’urgence, conférence de presse annulée, questions au Parlement repoussées : au lendemain de la publication d’un rapport parlementaire ouvrant la voie à une procédure de destitution du président pris dans un scandale, un branle-bas de combat agite jeudi le sommet de l’Etat sud-africain.
Le président Cyril Ramaphosa « a pu commettre » des violations et des fautes, a conclu dans un rapport publié tard mercredi une commission parlementaire chargée de se pencher sur la sombre affaire de cambriolage qui gêne le président en amont d’une échéance électorale cruciale pour son avenir politique.
Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir se réunit mi-décembre pour désigner son prochain leader. Celui qui émergera vainqueur deviendra chef de l’Etat à l’issue des élections générales de 2024, si toutefois l’ANC, confronté à un désamour grandissant, remporte le scrutin.
Au lendemain de la publication du rapport qui a manifestement étourdi le camp Ramaphosa, le tout-puissant Comité national exécutif (NEC) à la tête du parti a annoncé une réunion en urgence. Selon un haut responsable à l’AFP, la discussion portera sans surprise sur le scandale.
Jusqu’ici, la procédure de vote interne semblait suivre tranquillement son cours. L’annonce par le parti la semaine dernière de seulement deux candidats en lice pour sa présidence avait fait quelque peu fait retomber le suspens. Cyril Ramaphosa arrivant largement en tête devant son ancien ministre de la Santé, Zweli Mkhize, la route semblait toute tracée. Le président est désormais suspendu à la décision du Parlement qui se réunit en séance extraordinaire mardi.
AFRIQUE DU SUD – La société d’ingénierie suisse ABB et l’Autorité nationale des poursuites (NPA) d’Afrique du Sud ont conclu un accord selon lequel la société paiera des réparations pour son implication dans la corruption de l’État, a déclaré jeudi l’agence de lutte contre la criminalité.
ABB a accepté de payer 2,5 milliards de rands (144,51 millions de dollars) de réparations punitives à l’Afrique du Sud dans les 60 jours à compter du 1er décembre, a déclaré la NPA dans un communiqué.
Cette somme s’ajoute aux 1,6 milliard de rands (92,48 millions de dollars) que la société a remboursé à la compagnie d’électricité publique Eskom en 2020.
ABB a fait l’objet d’une enquête et a été reconnue coupable de paiements irréguliers et d’autres problèmes de conformité à la centrale électrique de Kusile, dans le cadre d’une enquête à grande échelle sur la corruption de l’État qui s’est terminée en juin 2022.
Une fois achevée, la centrale électrique de Kusile figurera parmi les plus grandes centrales au charbon du monde et, avec sa centrale jumelle, Medupi, elle devait mettre fin aux coupures de courant paralysantes en Afrique du Sud.
INSOLITE – Attention aux ZFE, zones à faible émission, si vous avez prévu de vous rendre à Londres en voiture. De nombreux Français se sont récemment fait piéger selon les témoignages recueillis par La Voix du Nord.

« On sait depuis longtemps que Londres a mis en place un péage dans le centre-ville pour en empêcher l’accès aux véhicules polluants. Mais apparemment, la zone de contravention a été étendue cette année, explique l’un d’eux. S’il y a des panneaux d’information en amont, alors on est tous bigleux. »
D’après nos confrères, l’amende envoyée par une société de recouvrement chargée des transports à Londres s’élève à 97 euros par voiture. Et si elle n’est pas réglée sous quinze jours, le contrevenant devra s’acquitter du double de cette somme.
Un transporteur routier indépendant interrogé par La Voix du Nord raconte même avoir reçu plus de 300 amendes pour un total à payer de 205 000 euros en raison de ses livraisons régulières à Londres. Un montant que l’intéresser n’entend pas régler.
« Si je les payais, je devrais fermer boutique », s’inquiète-t-il. « Ce qui me rassure, c’est qu’apparemment on est loin d’être les seuls. » Il a décidé de contester les contraventions avec son avocat. Des dizaines d’automobilistes ont quant eux décidé de mener une action de groupe.
Actuellement à Londres, les conducteurs de voitures à essence généralement fabriquées avant 2006 (norme Euro 4) et de véhicules diesel généralement fabriqués avant 2015 (norme Euro 6) doivent débourser 12,50 livres (14,80 euros) par jour pour entrer dans la zone ULEZ. Pour les camions et les cars, il faut payer 100 livres (116 euros) par jour. Les taxis sont exemptés.
Outre cette taxe, une « congestion charge », un péage urbain de 15 livres par jour, s’applique dans l’ultra-centre à tous les véhicules, afin de réduire le trafic.
Restreinte au centre de Londres à son introduction en 2019, la zone ULEZ (ultra low emission zone) avait déjà été considérablement élargie en 2021. Le maire de Londres Sadiq Khan a annoncé vendredi l’étendre à partir du 29 août 2023 à tout le Grand Londres, où vivent neuf millions de personnes.
Selon un rapport de 2019, la pollution de l’air a été à l’origine de 1 000 hospitalisations par an à Londres entre 2014 et 2016.
TWITTER – La décision du nouveau propriétaire de Twitter, Elon Musk, de mettre fin à la lutte contre la désinformation liée au Covid est un « gros problème », a estimé ce jeudi Emmanuel Macron lors d’une interview, alors que la France est confrontée à une nouvelle vague d’infections.
« Je pense que nous devons prendre le sujet à bras le corps, je suis en faveur de l’exact opposé, plus de régulation. Nous le faisons (en France, NDLR) et nous le faisons au niveau européen », a répondu le président français, actuellement en visite d’Etat aux Etats-Unis, lors d’une interview accordée à la chaîne ABC.
Le chef de l’Etat a insisté sur le fait que la liberté d’expression « implique des responsabilités et des limites. Vous ne pouvez pas sortir et tenir des propos racistes ou antisémites, c’est un point qu’il m’importe de défendre ».
Une conception de la liberté d’expression très éloignée de celle défendue par Elon Musk, qui estime au contraire, dans une conception très libertarienne, que cette dernière ne doit connaître quasiment aucune limite.
Plus encore, le milliardaire n’a jamais fait mystère de son opinion au sujet des restrictions sanitaires mises en place pour lutter contre la pandémie, surtout lorsqu’elles ont signifié la fermeture temporaire de son usine Tesla en Californie.
« Dire aux gens qu’ils ne peuvent pas quitter leurs maisons et qu’ils seraient arrêtés s’ils le faisaient, c’est fasciste. Ce n’est pas démocratique. Ce n’est pas la liberté. Rendez aux gens leur satanée liberté », s’était-il emporté en avril 2020, lors d’une conférence téléphonique pour les analystes financiers.
La Commission européenne a lancé mercredi un avertissement à Elon Musk, lors d’un échange téléphonique avec le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, rappelant que l’entreprise devait « significativement augmenter ses efforts » si elle voulait se conformer aux règles européennes.

BURKINA – Le Premier ministre burkinabè, Apollinaire Kiélem de Tembela, a demandé à la France « des armes et des munitions » pour les supplétifs de l’armée qui l’aident dans sa lutte contre les jihadistes, selon un article de son service de communication.
Lors d’une rencontre mardi avec Luc Hallade, ambassadeur de France au Burkina Faso, le Premier ministre a « souligné que les efforts des partenaires doivent se focaliser sur les aspirations profondes du peuple burkinabè, un peuple engagé à se défendre pour la liberté, contre la barbarie et le terrorisme », indique cet article consulté jeudi par l’AFP.
« C’est en cela que se justifie le lancement de l’opération de recrutement de 50.000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) », les supplétifs de l’armée, a-t-il expliqué, ajoutant: « La France pourrait aider cette résistance populaire en fournissant des armes et des munitions et en prenant également en compte la prise en charge financière des braves combattants ».
Aux « inquiétudes » de M. Hallade « quant à l’impossibilité pour les ONG françaises installées au Burkina Faso, de se déplacer sur le terrain pour leurs activités », M. Kyelem de Tembela a répondu: « C’est la raison pour laquelle vous devez nous aider à avoir le matériel nécessaire pour venir à bout du terrorisme ».
« Les Burkinabè cherchent une bouée de sauvetage pour leur pays et si cette bouée de sauvetage doit provenir d’un autre pays autre que la France, pourquoi pas ? », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre burkinabè a également affirmé lors de cette rencontre que « cela fait six ans que le Burkina Faso est acculé et ça n’émeut personne ». Il a estimé que la France « a fait montre d’une sollicitude différente quand il s’est agi de venir en aide à l’Ukraine dans le récent conflit qui l’oppose à la Russie ». La diplomatie française reproche au Burkina de ne pas solliciter l’aide des forces spéciales françaises qui sont basées à Kamboinsin, près de Ouagadougou.
ETATS-UNIS—FRANCE – Le président français Emmanuel Macron, en visite d’Etat à Washington, a prévenu les Etats-Unis que leur programme d’investissements et de subventions de 430 milliards de dollars pour aider leurs entreprises et lutter contre l’inflation risquait de « fragmenter l’Occident ».
Emmanuel Macron a également mis en garde contre le « risque » que « l’Europe et la France deviennent une sorte de variable d’ajustement » de la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine, les deux premières puissances mondiales.
Le président français a raconté devant ses compatriotes à l’ambassade avoir « dit avec beaucoup de franchise, d’amitié (aux élus américains) (…) que ce qui s’est passé ces derniers mois est un défi pour nous parce qu’on commence à se décaler sur les sujets énergétiques et le coût de la guerre (en Ukraine) n’est pas le même en Europe et aux Etats-Unis ».
« Mais surtout, les choix faits, dont je partage les objectifs, en particulier l’Inflation Reduction Act (IRA, un programme de réformes et d’investissements environnementaux et sociaux pour les entreprises américaines) sont des choix qui vont fragmenter l’Occident », a déploré le président français.
Pour Emmanuel Macron, l’IRA « créé de telles différences entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Europe que ceux qui travaillent dans nombre d’entreprises vont juste se dire « on ne fait plus d’investissements de l’autre côté de l’océan » » Atlantique.
Lors d’un déjeuner avec des parlementaires américains, il avait dénoncé les mesures « super agressives » prises par le président démocrate Joe Biden pour doper l’industrie américaine, en plaidant pour une meilleure coordination économique de part et d’autre de l’Atlantique.
« Ces choix ne peuvent fonctionner que s’il y a une coordination entre nous, si on se décide ensemble, si on se resynchronise », a martelé Emmanuel Macron.
Le président français a dit cet après-midi à son homologue que la France et les États-Unis devaient «redevenir frères d’armes», face à la guerre en Ukraine et aux «crises multiples», en visite d’État à Washington. Joe Biden a répondu que «les États-Unis ne pourraient pas demander de meilleur partenaire avec qui travailler que la France»,

CHINE – Les autorités sanitaires chinoises ont donné des premiers signes d’un possible allègement de leur stricte politique « zéro Covid », après une vague de manifestations de colère contre les restrictions sanitaires et pour davantage de libertés. L’approche de la Chine vis-à-vis du virus « fait face à de nouvelles circonstances et de nouvelles tâches », grâce au caractère moins dangereux du variant Omicron et à l’avancée de la vaccination, a déclaré la vice-Première ministre Sun Chunlan, s’exprimant mercredi 30 novembre devant la Commission nationale de la santé (NHC).
Les autorités chinoises semblent par ailleurs donner un gage sur le front de la politique sanitaire. Ainsi, dans la mégapole industrielle de Canton (sud), où mardi des heurts avaient opposé manifestants et forces de l’ordre, le confinement en place depuis plusieurs semaines a été levé. Ce, malgré les chiffres record de contamination, qui restent infimes par rapport à la population (35 800 cas pour de 1,4 milliard d’habitants).
La ville de Chongqing (centre) a aussi annoncé que les cas contacts remplissant certaines conditions auraient le droit d’effectuer leur quarantaine à domicile. Un net changement par rapport à la politique appliquée jusque-là qui imposait à tous – cas positifs et contacts – d’aller en centre de quarantaine.
CHINE – L’arsenal nucléaire chinois est en voie de plus que tripler d’ici 2035 pour atteindre 1500 têtes nucléaires, a indiqué le Pentagone dans un rapport diffusé mardi qui a aussi souligné l’amélioration constante de l’armée de l’air chinoise.
Washington a identifié Pékin comme son principal défi militaire et le rapport annuel sur l’armée chinoise souligne une progression des forces à la fois nucléaires et conventionnelles. «Le ministère de la Défense estime que le stock (chinois) de têtes nucléaires opérationnelles a dépassé 400», indique le rapport.
«Si la Chine continue d’accroître son stock nucléaire à ce rythme, elle aura selon toute probabilité un stock d’environ 1500 ogives» d’ici 2035. Cet agrandissement de l’arsenal nucléaire chinois pourrait être une source d’instabilité, selon le général Pat Ryder, porte-parole du Pentagone. «Plus il y a prolifération, plus c’est inquiétant, plus cela déstabilise la région», a-t-il dit à des journalistes.
Cet arsenal est toutefois toujours loin derrière celui des États-Unis et de la Russie, qui possèdent chacun plusieurs milliers de têtes nucléaires. Pékin, qui travaille aussi à moderniser les missiles balistiques qui pourraient transporter ces têtes nucléaires, en a testé 135 en 2021, «plus que le reste du monde» si l’on ne compte pas ceux tirés lors de conflits militaires, affirme le rapport.
Et l’armée de l’air chinoise progresse à grands pas, «rattrapant rapidement les forces aériennes occidentales».

ONU – L’ONU a lancé un appel de fonds record pour 2023 face aux besoins humanitaires qui s’envolent, portés par le conflit en Ukraine et les effets du changement climatique, tels que les risques de famine en Afrique.
Les agences humanitaires des Nations unies nécessiteront 51,5 milliards de dollars US (49,6 milliards d’euros) l’an prochain, des besoins en hausse de 25 %. Ces fonds leur permettront de financer leurs programmes pour venir en aide à 230 millions de personnes parmi les plus vulnérables dans 68 pays.
FRANCE – Médecins et biologistes du secteur privé ont fermé cabinets et laboratoires ce jeudi et vendredi , les premiers pour réclamer des hausses de tarifs, les autres pour éviter un « coup de rabot » budgétaire.
Ce mouvement rallie un très large front d’organisations professionnelles des quelque 110.000 praticiens dits « libéraux » ainsi que de syndicats.
La revendication phare porte sur un doublement du tarif de base de la consultation –de 25 à 50 euros–, pour rapprocher la France d’une moyenne européenne à 45 euros, plaident les organisateurs du mouvement.
Cette hausse permettrait aussi de créer un « choc d’attractivité » vers une médecine dite « de ville » écrasée par les tâches administratives au détriment du soin, et qui n’attire plus les jeunes.
« Je fais des remplacements un peu partout, et ça ne me donne pas envie de m’installer », témoigne Julien Rogowski, 30 ans, généraliste en Alsace (est). « Je me demande toujours : « Mais comment fait le titulaire pour tenir, pour travailler dans ces conditions-là? » »
Les médecins s’inquiètent également pour leur liberté d’installation, de plus en plus remise en question, notamment au Parlement où s’accumulent les propositions de loi sur les « déserts médicaux », où l’accès aux soins est rendu difficile notamment par le manque de praticiens volontaires pour s’y installer.
L’Assurance maladie (sécurité sociale) s’est dite prête « à revaloriser les tarifs des actes et consultations », sans s’engager sur un montant.
« Est-ce que les Français sont prêts à débourser 50 euros ? Ça coûte 7 milliards d’euros. Est-ce qu’ils sont prêts à ce que leur complémentaire santé augmente ? », a réagi sur franceinfo le patron de l’Assurance maladie, Thomas Fatôme.
« Si nous ne sommes pas entendus, nous appellerons à la grève dure et illimitée à partir du 26 décembre », a prévenu Médecins pour demain.