Des salves de frappes russes se sont abattues ce vendredi matin sur l’Ukraine, provoquant des coupures d’eau dans la capitale Kiev et de nouvelles interruptions de courant dans plusieurs villes du pays.
« A cause des dégâts causés à l’infrastructure énergétique, il y a des interruptions de l’approvisionnement en eau dans tous les quartiers de la capitale », a indiqué Vitali Klitschko, le maire de Kiev, sur Telegram.
« Ne quittez pas les abris ! L’attaque contre la capitale est encore en cours! », a-t-il demandé aux habitants de Kiev sur Telegram.
Les frappes russes matinales ont aussi provoqué la mise à l’arrêt du métro pour que les stations puissent servir d’abris.
Selon M. Klitschko, plusieurs explosions ont été signalées, dont au moins une explosion « dans le quartier de Golosiïvskiï », qui englobe la partie sud du centre-ville et le sud de Kiev. Au total, une quarantaine de missiles ont été tirés sur la capitale.
L’administration de Boutcha, où les soldats russes sont accusés d’avoir commis des atrocités lors de leur occupation de cette banlieue de Kiev, a elle annoncé que « les forces antiaériennes ont abattu un missile ennemi » près de la localité, sans donner plus de détails.

Les maires de Kharkiv (nord-est) et Poltava (centre-est) ont quant à eux annoncé que leurs villes étaient privées d’électricité à la suite de bombardements matinaux.
« Kharkiv n’a plus d’électricité », a déploré sur Telegram le maire de la deuxième ville d’Ukraine, Igor Terekhov.
Son homologue de Poltava, Oleksandre Mamaï, a lui demandé à la population « d’éteindre tous les appareils électriques ». « L’attaque aérienne est toujours en cours », a-t-il ajouté, exhortant les civils à « rester calmes ».
Un conseiller de la présidence ukrainienne, Kyrylo Timochenko, a enfin déclaré sur Telegram qu’« un immeuble d’habitation » de la ville de Kryvyï Rig (sud) avait été « touché ».
« Il y a des dégâts. Il peut y avoir des gens sous les décombres », a-t-il ajouté, indiquant que « les services d’urgence sont sur place ».
M. Timochenko n’a toutefois pas indiqué si c’était un missile russe qui avait frappé cet immeuble ou bien les débris de la défense antiaérienne.
« Sans électricité (…) le système de chauffage ne fonctionne plus » dans la ville de Krementchouk, dans le centre du pays, a indiqué pour sa part sur Telegram son maire, Valéri Maletskiï.
En raison de ces frappes, « les trains électriques » roulant dans les régions de Kharkiv, Kivograd, Donetsk et Dnipropetrovsk « vont circuler avec des locomotives de réserves », ont indiqué les chemins de fers ukrainiens.
Des frappes multiples ont également visé la région de Zaporijjia, selon son gouverneur , Oleksandre Staroukh.
Aide de la Banque mondiale

La société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale spécialisée dans le soutien aux investisseurs privés, a annoncé jeudi mettre en place un paquet d’aides à destination du secteur privé ukrainien pour un montant de deux milliards de dollars. Ces aides doivent « répondre aux besoins immédiats du secteur privé, qui a été dévasté par la guerre, et aider à la préparation de la reconstruction », a précisé la SFI dans un communiqué. Le paquet sera financé pour moitié en fonds propre par la SFI, l’autre moitié reposant sur des garanties fournies par des gouvernements donateurs.
Selon les données de la banque centrale ukrainienne, 11% des entreprises ukrainiennes ont dû baisser le rideau depuis le début de l’invasion russe, et la moitié tourne au ralenti. Par ailleurs, cinq millions d’emplois ont été détruits depuis le début du conflit, selon le ministère ukrainien de l’Économie.
Depuis le début du conflit, la Banque mondiale a accordé près de 18 milliards de dollars à l’Ukraine, cette fois à destination du gouvernement, afin de lui permettre de maintenir les services publics essentiels.
Nouvelle offensive russe ?
Selon le commandant en chef de l’armée ukrainienne, les Russes préparent 200000 soldats supplémentaires afin de lancer une nouvelle offensive sur Kiev en début d’année prochaine.
La Russie serait en train de préparer 200000 hommes afin de mener une nouvelle offensive « pour prendre Kiev » en début d’année prochaine.
C’est l’avertissement lancé par Valery Zaluzhny, chef des forces armées ukrainiennes, dans un entretien accordé à The Economist et relayé par The Guardian. « La Russie prépare de nouvelles ressources… », a-t-il indiqué dans les colonnes de l’hebdomadaire. « Il faut nous attendre à une offensive qui peut commencer en février, au mieux en mars et au pire fin janvier ».

Selon Valery Zaluzhny, l’état-major russe, qui a essuyé un échec dans sa tentative de prendre Kiev au début de l’invasion de l’Ukraine en février, « a préparé cette guerre depuis 3 ou 4 ans » et ne peut pas se contenter de la situation actuelle. Pour lui, l’armée russe va tenter à nouveau « de prendre » la capitale ukrainienne.
Aussi, l’intéressé a lancé un appel aux alliés occidentaux de l’Ukraine pour réclamer des armes et munitions supplémentaires. « Je sais que je suis en mesure de battre cet ennemi », a-t-il affirmé. « Mais j’ai besoin de ressources. J’ai besoin de 300 chars, 600-700 IFV (véhicules de combat d’infanterie), 500 obusiers ».
« Il est très probable qu’ils (les Russes) cherchent des moyens d’arrêter (les combats) et d’obtenir une pause par tous les moyens : bombarder des civils, laisser nos femmes et nos enfants mourir de froid », poursuit Valery Zaluzhny. « Et ce dans un seul but : gagner du temps pour rassembler des ressources et créer un nouveau potentiel afin de pouvoir atteindre leurs objectifs ».