La Russie a déclaré vendredi que tous les avions de combat fournis à l’Ukraine par les pays occidentaux seraient détruits après que les membres de l’OTAN, la Pologne et la Slovaquie, se soient engagés à envoyer des avions MiG-29 à Kiev
Depuis l’invasion de la Russie l’année dernière, les pays de l’OTAN ont envoyé des milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, alors que Kiev demande des armes qu’il dit être vitales pour repousser les avancées russes.
Moscou a accusé l’Occident de participer directement au conflit en fournissant des armes à l’Ukraine, et a déjà averti que les armes de l’OTAN étaient des cibles légitimes pour ses forces.

« Au cours de l’opération militaire spéciale, tout cet équipement sera détruit », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
« On a l’impression que tous ces pays sont ainsi engagés dans l’élimination de vieux équipements inutiles », a-t-il déclaré.
La Slovaquie a commandé des avions de combat F-16 aux États-Unis en 2018 pour remplacer ses avions MiG-29 vieillissants. Sa flotte de 13 MiG-29 a été retirée l’été dernier. Le Premier ministre Eduard Heger a annoncé ce vendredi la décision unanime de son gouvernement de les envoyer l’Ukraine.
La « nouvelle ère » russo-chinoise

Vladimir Poutine et Xi Jinping vont signer, lors de la visite en Russie du président chinois la semaine prochaine, une déclaration marquant l’entrée des relations russo-chinoises dans une « nouvelle ère », a annoncé vendredi le Kremlin.
Les deux dirigeants vont signer « une déclaration commune (…) sur l’approfondissement des relations de partenariat exhaustif et de relation stratégique entrant dans une nouvelle ère », a déclaré le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov, cité par les agences de presse russes.
Selon lui, MM. Poutine et Xi signeront en outre un autre document portant sur la coopération économique russo-chinoise à l’horizon 2030, ainsi qu’une dizaine d’autres accords en cours d’élaboration.
Les deux dirigeants vont en outre diffuser lundi un éditorial qui sera publié dans un journal russe et un journal chinois, « un signal important avant les discussions proprement dites », selon M. Ouchakov.
Le conseiller diplomatique du Kremlin a souligné que le conflit en Ukraine serait au menu de leurs entretiens, ajoutant que la Russie « apprécie grandement la position pleine de retenue et d’équilibre des dirigeants chinois sur cette question ».
Selon lui, Pékin « comprend les vraies causes de cette crise » et Moscou accueille de manière positive l’initiative proposée par la Chine pour régler le conflit en Ukraine, sur la base d’un document publié le 24 février dernier.
MM. Poutine et Xi parleront également de coopération dans les domaines « militaro-technique » et de l’énergie, selon M. Ouchakov.
Washington contre le cessez-le-feu chinois
Les Etats-Unis ont dénoncé vendredi l’appel émis par la Chine à un cessez-le-feu en Ukraine, considérant qu’il revenait à consolider les avancées russes et donnait au Kremlin une chance de préparer une nouvelle offensive, selon un porte-parole de la Maison Blanche.

« Nous ne soutenons pas les appels à un cessez-le-feu pour l’heure », a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, en amont du déplacement la semaine prochaine à Moscou du président chinois Xi Jinping.
« Nous ne soutenons certainement pas les appels à un cessez-le-feu qui seraient émis par la Chine dans une réunion à Moscou, qui tout simplement bénéficierait à la Russie », a-t-il ajouté.
Pour les Etats-Unis, à la tête une coalition occidentale pour livrer des armes à l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe, un cessez-le-feu permettrait de soulager la pression sur les forces russes et donnerait au Kremlin l’opportunité de consolider son emprise sur de vastes pans de territoire.
« Un cessez-le-feu maintenant revient dans les faits à entériner la conquête russe », a déclaré John Kirby.
« La Russie serait libre ensuite d’utiliser un cessez-le-feu pour davantage ancrer ses positions en Ukraine, pour reconstruire, remettre en état, et renouveler ses forces pour redémarrer les attaques sur l’Ukraine au moment choisi ».
« Nous ne pensons pas que ce serait une avancée vers une paix juste et durable », a souligné M. Kirby.
Le porte-parole a répété que le président Joe Biden prévoyait de parler au téléphone avec Xi Jinping, mais que les modalités n’avaient pas encore commencé à être fixées.
« A ma connaissance, il n’y a pas eu de prise de contact avec les Chinois », pour établir un tel appel a-t-il précisé.
Mandat d’arrêt contre Poutine

La Cour pénale internationale a émis ce vendredi un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine et une responsable russe. «Aujourd’hui, 17 mars 2023, la Chambre préliminaire II de la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova», commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, a déclaré l’institution de La Haye dans un communiqué.
Jeudi, un groupe d’enquêteurs de l’ONU avait estimé que le transfert par la Russie d’enfants ukrainiens dans les zones sous son contrôle en Ukraine ainsi que sur son propre territoire constituait un «crime de guerre».
Selon Kiev, 16.221 enfants ont été déportés en Russie jusqu’à fin février, des chiffres que la Commission n’a pas pu vérifier. Mais elle pointe du doigt les mesures juridiques et politiques prises par des responsables russes concernant le transfert d’enfants ukrainiens, et le décret présidentiel en mai 2022 facilitant l’octroi de la citoyenneté russe à certains enfants.
Kiev n’a pas tardé à saluer l’annonce de la CPI, affirmant que «ce n’est que le début». Le parquet ukrainien a de son côté salué une décision «historique». Pour le Kremlin, la décision est « insignifiante et dénuée de sens ».