Le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait promis une riposte. Au lendemain de tirs de dizaines de roquettes contre son territoire, Israël a attaqué ce vendredi 7 avril avant l’aube le sud du Liban et la bande de Gaza, disant viser des positions du mouvement palestinien Hamas.
Les raids aériens israéliens sur la bande de Gaza, qui ont commencé peu avant minuit et duré plusieurs heures, ont visé au total dix cibles, dont des tunnels, une mitrailleuse lourde et des ateliers de fabrication d’armes appartenant au Hamas. En riposte, plusieurs dizaines de missiles ont été tirées à partir de la bande de Gaza. Un seul a touché une zone urbaine, Sderot, tout près de la bande de Gaza, endommageant une maison, selon le lieutenant-colonel Hecht.
Les bombardements sur le sud du Liban, brefs, se sont produits vers 2 heures (heure de Paris). L’armée israélienne a affirmé y avoir frappé trois « infrastructures » appartenant au Hamas, dans la zone de Rachidiyé, où se trouve un camp de réfugiés palestiniens, près de Tyr. C’est la première fois qu’Israël confirme avoir attaqué le territoire libanais depuis avril 2022. Un habitant du camp de Rachidiyé, Abou Ahmad, a dit à l’AFP que « deux obus au moins sont tombés près du camp ». Et un correspondant de l’AFP dans cette région a indiqué qu’un obus était tombé sur le toit d’une maison dans une plantation proche du camp, faisant des dégâts matériels.
Jeudi, jour de la Pâque juive, une trentaine de roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël, blessant une personne et causant des dégâts matériels. Ces tirs ont eu lieu au lendemain de l’irruption violente mercredi de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, afin d’en déloger des Palestiniens qui s’y étaient barricadés.
Le Liban « refuse toute escalade à partir de son territoire », avait affirmé jeudi soir 6 avril le Premier ministre libanais Najib Mikati, condamnant le tir d’une trentaine de roquettes sur Israël depuis le sud du pays. Dans un communiqué, M. Mikati « refuse l’utilisation de son territoire pour des opérations qui déstabilisent la situation ».
A Jérusalem, la situation restait très tendue ce vendredi matin dans la Vielle ville et sur le site très sensible du Mont du Temple/Esplanade des mosquées. Des centaines d’ « émeutiers » ont scandé des slogans et lancé des pierres vers la porte des Maghrébins, frappant une femme musulmane âgée. La police a rapidement dispersé les « émeutiers ».
Dans l a région, les observateurs estiment que la situation ne va pas dégénérer, nul ne le souhaitant.