Un siècle après la fondation de sa République, une Turquie profondément divisée s’est rendue aux urnes ce dimanche après-midi pour choisir son nouveau président et renouveler son Parlement. Les bureaux ont fermé leurs portes à 17 heures (16 heures en France), sans incident notable.
Selon des résultats toujours provisoires, le chef de l’Etat recueille 49,86 % des voix sur 90 % des bulletins dépouillés, selon Anadolu, ouvrant la perspective d’un second tour le 28 mai. Le principal candidat d’opposition, Kemal Kiliçdaroglu, reccueillerait quant à lui 44,38 % des voix et Sinan Ogan 5,30 %.
Kemal Kiliçdaroglu, patron du CHP a contesté les premières estimations en début d’après-midi, qui plaçaient son rival largement en tête. « Nous sommes en tête », avait-il corrigé sur Twitter.
Selon les sondages, ses discours brefs, calmes, à rebours des envolées et invectives de Recep Tayyip Erdogan, ont séduit une majorité des 5,2 millions de jeunes Turcs qui votent pour la première fois. « Mes chers concitoyens, mon projet le plus fou est de ramener la démocratie dans ce pays. Ce retour va susciter l’enthousiasme du monde entier », a-t-il affirmé samedi soir dans un ultime message vidéo, tandis que le « Reis » clôturait sa campagne en priant dans l’ex-basilique Sainte-Sophie à Istanbul, convertie en 2020 en mosquée.