« La Suède a rempli ses obligations » envers la Turquie, a estimé dimanche le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg à l’issue de deux heures d’entretien avec le président Recep Tayyip Erdogan.
La Turquie bloque depuis treize mois l’entrée de la Suède dans l’Alliance atlantique en lui reprochant sa mansuétude envers les militants kurdes qu’elle héberge sur son sol. « Il est temps qu’elle advienne avant le sommet de Vilnius » les 11 et 12 juillet, quand les 31 chefs d’Etat de l’Otan se retrouveront, a indiqué M. Stoltenberg qui a annoncé la création d’un « mécanisme permanent » entre l’Otan et la Turquie, et une prochaine réunion « le 12 juin » – sans préciser où elle se tiendra.
Le patron de l’Otan qui a assisté samedi à Ankara à la cérémonie d’investiture du président Erdogan, réélu le 28 mai pour cinq ans à la tête du pays, a par ailleurs « remercié la Turquie » qui a déployé des renforts au Kosovo, en proie à de violentes émeutes.
Une entrée qui ne plait pas à tout le monde…

Des centaines de personnes brandissant des slogans anti-Otan et des drapeaux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), bête noire d’Ankara, ont défilé dimanche à Stockholm, dénonçant une nouvelle législation antiterroriste suédoise adoptée selon elles sous la pression de la Turquie pour intégrer l’alliance.
« Ils s’en prennent aux Kurdes en Suède« , a dit Tomas Petterson, un porte-parole de l’Alliance contre l’Otan qui organisait la manifestation. L’objectif de la nouvelle législation est de faire en sorte que le président turc Recep Tayyip Erdogan « laisse la Suède intégrer l’Otan« , a-t-il ajouté. La nouvelle loi entrée en vigueur en Suède le 1er juin introduit des poursuites pour « participation à une organisation terroriste« , renforçant la législation du pays dans ce domaine, une des conditions posées par la Turquie pour lever son veto sur l’entrée dans l’Otan, alliance dont elle est membre depuis 1952. La manifestation dans le centre de Stockholm, intitulée « Non à l’Otan, pas de lois Erdogan en Suède !« , était organisée par une « Alliance contre l’Otan« , qui inclut notamment le comité Rojava, un groupe de soutien aux groupes armés kurdes en Syrie.
Réélu le 28 mai à la tête de la Turquie, le président Erdogan réclame notamment l’extradition par la Suède de plusieurs dizaines de militants kurdes. Le gouvernement turc avait exprimé en début de semaine son irritation face à l’organisation de cette manifestation par des mouvements proches du PKK.