
Par Naoufel Ben Aissa
Depuis « un bon bout de temps », avec les festivals, le Ministère des Affaires Culturelles ne fait qu’amuser la galerie, élever davantage le degré de l’inculture générale, de l’incivilité et de la barbarie régnante. Le comble, c’est avec les deniers publics qu’elle le réussit bien. Très bien même!
Depuis quand les festivals internationaux, sous tutelle du ministère, n’ont-ils pas programmé de pièces de théâtre du genre على نخبك يا وطن du syrien Duraid Lahham ou des ballets du genre INANA ou des créations musicales et concerts d’artistes de vraie envergure internationale?
Les stars de cabarets étrangers qu’on invite au nom de l’attractivité (alibi cher à Mokhtar Rassaa quand il fut directeur du festival de Carthage) ne font que rabaisser nos festivals et l’image de notre pays… déjà ternie.
Mais tant qu’on continue à programmer en fonction de ce qu’offrent les catalogues des pseudo impresarios… et des offres occultes, non seulement on va rester au fond… mais on va continuer à creuser; comme c’est déjà le cas, hélas !
Seulement, au nom du slogan -devenu incontournable « achchaab yurid »- et en avançant le prétexte de vouloir satisfaire le public et de faire en sorte que les festivals soient rentables sur le plan lucratif, le culturel est marginalisé, voire écarté; comme c’est déjà le cas, hélas ! Ainsi, pour ce qui est de la Culture, on va continuer à en parler et à faire semblant d’y croire, quand personne des « gens de décision » n’y croit; comme ça a toujours été le cas, hélas !
Même la révolution n’y a rien changé. Ce fut le cas, du temps de tous les gouvernements de BCE, de Jebali, de Laraydh, de Gomaa, de Essid, de Chahed, de Fakhfekh et de Mechichi (pour qui les artistes servent à la distraction!). Ce fût surtout le cas quand les gouvernements ont annoncé qu’ils vont miser sur la Culture pour contrer le terrorisme. Quel paradoxe! Encore un grossier mensonge de l’État. Encore un effet d’annonces; comme c’est toujours le cas, hélas !
Maintenant, avec le gouvernement Bouden ça a empiré car la Culture est en elle-même un cas…. apparemment désespéré, hélas! D’ailleurs, a-t-on vu l’un de ces Chefs de Gouvernement nous éclairer sur ce qu’il comptait faire en matière de Culture? Sait-on à quoi ressemble la politique culturelle de l’État d’aujourd’hui: ses raisons, ses motivations, ses objectifs et ses moyens? Je suis curieux de voir Mme Bouden, l’actuelle cheffe de gouvernement, nous faire un exposé sur la politique culturelle de son gouvernement, de ce qui a déjà été entrepris et de ce qui reste à faire (à part les nominations, limogeages, visites officielles, réceptions et procès). Je pense que même la ministre de tutelle ne saura pas le faire ! Ceci explique celà, n’est-ce pas ?! Faut comprendre que quand il s’agit de Culture, il ne faut pas compter sur l’État ? Ou pire encore, il ne faut pas faire confiance à l’État et il ne faut surtout pas croire en ses promesses?
Pour le moment, on dirait que pour l’État, la Culture se limite à un ministère de tutelle que la ministre se consacre à « administrer ». Pour celà, de l’argent du contribuable sert à payer des salaires et des factures, financer des institutions, des administrations et des événements et ça s’arrête là. Mais en dehors, et au vu et au su de tout le monde, c’est une jungle où règne la loi du plus fort, du plus rusé, du plus ignare et du plus décadent. Un monde sans foi ni loi.
En résumé, décadence, quand tu nous tiens! C’est hélas le cas.
