Sept personnes ont été tuées, dont un nourrisson et un enfant de 12 ans, lors d’un bombardement russe ce dimanche 13 août sur la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine, ont annoncé les autorités ukrainiennes.
Le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko avait dans un premier temps donné un bilan de six morts : trois adultes et un bébé de 23 jours dans la localité de Chyroka Balka et deux adultes dans celle de Stanislav. Igor Klymenko a ensuite rapporté la mort à l’hôpital d’un enfant de 12 ans qui avait été grièvement blessé dans le bombardement de Chyroka Balka. «Une famille entière est morte à Chyroka Balka», a-t-il déploré. Sur l’une des photos diffusées par le ministre, on aperçoit une colonne de fumée noire s’élevant au-dessus d’une habitation.
Tirs de sommation sur un cargo
Un navire de guerre russe a procédé à des tirs de sommation sur un cargo qui se dirigeait vers le port d’Izmaïl dans le sud de l’Ukraine, a annoncé ce dimanche le ministère russe de la Défense.

« Afin de forcer le bateau à s’arrêter, des tirs de sommation ont été effectués avec des armes automatiques légères depuis un navire de guerre russe », a indiqué le ministère sur Telegram.
Selon Moscou, le capitaine de ce navire battant le pavillon de Palaos, le Sukru Okan, n’avait pas réagi à un ordre de s’arrêter pour « une inspection concernant le transport de marchandises interdites ».
Un hélicoptère avec des militaires russes à son bord a ensuite décollé pour inspecter le navire, qui a été autorisé à poursuivre sa route vers le port ukrainien, selon la même source.
Le port fluvial d’Izmaïl, dans la région d’Odessa, est devenu l’une des principales voies de sortie des produits agricoles ukrainiens depuis que Moscou a mis fin à l’accord sur les exportations de céréales.
Mi-juillet, Moscou avait mis fin à l’accord qui permettait aux céréales ukrainiennes, depuis l’été dernier, de quitter les ports du sud du pays malgré le blocus mis en place par la Russie.
Quelques jours plus tard, le 19 juillet, Moscou avait averti que tout navire se rendant vers les ports ukrainiens ou les quittant seraient considérés comme une cible potentielle. Kiev avait réagi le lendemain en affirmant la réciproque pour les navires russes.
Par ailleurs, le ministère de la défense russe a rapporté avoir abattu dimanche deux drones ukrainiens au-dessus de la région de Belgorod et un autre au-dessus de la région de Koursk, toutes deux frontalières de l’Ukraine. Les drones et leurs débris n’ont pas fait de blessé ni causé de dégâts.
Des Shahed … russes

D’après l’organisation britannique Conflict Armament Research, qui enquête sur les composants d’armes, la Russie a commencé à fabriquer elle-même ses drones iraniens de type Shahed.
Les experts de cette organisation ont étudié les débris de deux drones russes utilisés en Ukraine au cours du mois dernier, et ont conclu que la Russie « a commencé à produire et à mettre en service sa propre version nationale du Shahed-136 ».
Le centre de recherche constate « des différences majeures dans la construction de la cellule et dans les unités internes, y compris pour la navigation », qui montre que les deux drones ont été fabriqués en Russie plutôt qu’en Iran.
Privés de médicaments
Le quotidien britannique The Guardian a rapporté ce samedi que les ressortissants ukrainiens du village occupé de Lazurne, dans la région de Kherson, se voient menacés de ne plus recevoir de médicaments s’ils n’obtiennent pas un passeport russe.

Dans un article publié sur le site d’information russe d’opposition Meduza, hébergé en Lituanie, citant une chaîne Telegram d’information, Alexander Dudka, chef nommé par la Russie du village de Lazurne, aurait menacé les habitants du village n’ayant pas de passeport russe de ne plus recevoir de médicaments « achetés sur le budget russe ».
Dans une vidéo publiée le 10 août, Dudka indique que « cela concerne tout d’abord les personnes qui ont besoin d’insuline et qui ressentent déjà ce que signifie être citoyen d’un autre pays. Cela affectera également la distribution de l’aide humanitaire ».
Ce n’est pas la première fois que Dudka profère de telles menaces, précise la chaîne Sirena. « En juin 2023, il avait promis que dans deux ou trois semaines, ceux qui n’auraient pas de passeport russe ne pourraient plus recevoir d’aide humanitaire, trouver un emploi ou percevoir une pension. »
Les forces russes refusent les soins médicaux ainsi que des médicaments vitaux aux résidents ukrainiens des régions occupées s’ils refusent d’obtenir des passeports russes, selon les informations obtenues par Business Insider auprès de responsables ukrainiens.