Prix Nobel de la paix 2008, l’ancien président finlandais Martti Ahtisaari décédé lundi, a mené avec succès de nombreuses et difficiles missions de paix dans le monde.
Ahtisaari est mort lundi à Helsinki à l’âge de 86 ans après s’être retiré de la vie publique en 2021 en raison de la maladie d’Alzheimer.
L’ancien diplomate de l’Onu, qui fut président de la Finlande de 1994 à 2000, a contribué à éteindre des conflits très anciens et apparemment inextricables aux quatre coins de la planète.
Ahtisaari a ainsi mené à bien en 2005 les pourparlers entre le gouvernement indonésien et les séparatistes du Mouvement Aceh Libre (GAM), après une guerre d’une trentaine d’années qui fit environ 15.000 morts.
Lancées en janvier 2005 à Helsinki, les discussions se concluent six mois plus tard par un accord de paix auquel peu d’observateurs croyaient.
Les deux parties ont décrit M. Ahtisaari comme un homme intransigeant pendant les pourparlers, mais doté d’un sens de l’humour et d’une grande chaleur humaine en dehors des réunions.
« J’ai énormément de patience. Je n’ai pas l’habitude de me mettre en colère, mais je peux être dur », a-t-il déclaré plus tard, ajoutant qu’il pensait que la clé de son succès était sa capacité à comprendre les gens.
Le dossier kosovar reste cependant un échec pour cet infatigable soldat de la paix qui avait cru pouvoir rapprocher Serbes et Albanais du Kosovo et surmonter les affres du conflit de 1998-1999.
En 1994, il devient le premier président finlandais élu au suffrage universel, mais ne se représente pas après son mandat de six ans. La politique finlandaise fut « une aventure extra-conjugale », dira-t-il.
Polyglotte (outre le finnois il parle le suédois, le français, l’anglais et l’allemand), il était marié à Eeva avec qui il a eu un fils, Marko.