Deux jours après l’explosion survenue mardi 17 octobre devant l’hôpital Al-Ahli, à Gaza, Palestiniens et Israéliens continuent de se rejeter mutuellement la responsabilité de cette tragédie qui a fait de nombreuses victimes civiles, rapporte le journal Le Monde.
Plusieurs vidéos de la déflagration et des secondes qui l’ont précédée, diffusées notamment sur la chaîne Al-Jazira, ont été étudiées par de nombreux experts militaires. Des images des dégâts causées par l’explosion, prises le lendemain, de jour, ont aussi été publiées sur les réseaux sociaux.
A ce stade, les experts militaires ne parviennent pas à s’accorder sur la signification de ces images. Un certain nombre d’entre eux, notamment Justin Bronk, un chercheur du club de réflexion londonien RUSI, spécialiste des questions aériennes, penchent en faveur de la thèse de l’armée israélienne, celle d’un accident lié à une roquette tirée depuis Gaza : le projectile, tiré par le Jihad islamique palestinien, une formation alliée du Hamas, aurait été intercepté par le « dôme de fer », le système de défense antiaérien israélien, avant de retomber sur le parking et un jardin de l’hôpital où se trouvaient de nombreux civils. La taille de l’impact au sol apparaît, à ces mêmes experts, peu compatible avec celle d’un bombardement, notamment au moyen d’une bombe guidée – dite JDAM – une arme traditionnellement utilisée par l’aviation israélienne.
Pour Francesco Sebregondi, spécialiste de la recherche en source ouverte, et fondateur d’une ONG spécialisée dans le domaine, la thèse de la roquette palestinienne interceptée est toutefois à prendre avec précaution. Pour le chercheur, il n’est pas possible, à ce stade, d’exclure « l’hypothèse de deux événements synchronisés : le tir d’une roquette et un bombardement ciblé », sans lien de causalité. Pour lui, le petit cratère observé sur le parking peut avoir été causé par une munition larguée depuis un drone, une arme également en usage au sein de l’armée israélienne.