La manifestation de soutien à la Palestine déclarée pour ce samedi à Paris sera interdite, a annoncé ce jeudi matin le préfet de police de Paris Laurent Nuñez au micro de France Info. « Je constate que les organisations qui ont déposé cette déclaration sont des organisations qui – par les propos qu’elles ont pu tenir – pouvaient laisser penser qu’elles étaient en soutien du Hamas », a-t-il justifié.
Parmi les organisateurs problématiques selon Laurent Nuñez : la Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient – EuroPalestine (CAPJPO), la représentation en France du front de libération de la Palestine et le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), récemment accusé d’apologie du terrorisme après un communiqué propalestinien.
« J’ai la possibilité d’interdire [les manifestations] quand elles sont constitutives de troubles à l’ordre public », a dit le préfet en donnant pour exemple un rassemblement où l’on risque « d’entendre des propos d’apologie du terrorisme ou négationnistes ». « Quand les structures déclarant une manifestation ont par le passé pu tenir des propos qui, par exemple, soutiennent le Hamas, on a de bonnes raisons de penser que ce type de propos vont être tenus », a-t-il dit.
Selon lui, le critère d’interdiction est ici « immatériel et moral ». « Le trouble à l’ordre public peut être immatériel. Le simple fait qu’on puisse tenir des propos négationnistes, antisémites ou de soutien au terrorisme est pour nous un problème et c’est ce qui justifie les interdictions. »
Le collectif Urgence Palestine, réunissant plusieurs associations, syndicats et organisations politiques, a appelé à « une grande manifestation de soutien au peuple palestinien », samedi à 14 h 30 « au départ de Châtelet », selon leur site.
Jeudi dernier, un rassemblement pro-palestinien s’est tenu dans le calme place de la République à Paris, réunissant 15 000 personnes selon la préfecture de police, 30 000 selon les organisateurs.