De nouveaux éléments viennent éclairer l’affaire Kendji Girac, quelques jours après l’incident impliquant le chanteur touché par balle à l’aube du lundi 22 avril sur une aire d’accueil pour les gens du voyage à Biscarrosse, dans les Landes (F). Le chanteur a soutenu qu’il s’agissait d’un accident, mais plusieurs éléments flous ont poussé le parquet de Mont-de-Marsan a ouvrir une enquête pour homicide volontaire.
La thèse d’un accident, soutenue par le chanteur Kendji Girac après sa blessure par balle lundi, est jugée «impossible» après expertise balistique de l’arme utilisée, dont toutes les sûretés sont «opérationnelles», a déclaré jeudi le procureur de Mont-de-Marsan Olivier Janson lors d’une conférence de presse.
«Un accident, un tir intempestif qui est de manière générale extrêmement peu probable s’agissant d’arme de poing de cette nature, est jugé impossible dans le cas d’espèce», a déclaré le magistrat. «Toutes les sûretés sont opérationnelles. (…) Un coup ne peut pas partir tout seul», a-t-il fait valoir.
Des tensions avec sa compagne, soirée agitée et alcoolisée
Des tensions entre Kendji et sa compagne Soraya Miranda sont également évoquées concernant une certaine «addiction à l’alcool» de Kendji mais aussi sur l’intégration de la jeune femme, non issue de la communauté des gens du voyage, dans la famille du chanteur. Une consommation de cocaïne est aussi évoquée. «Des tensions sont apparues du fait d’une addiction naissante à l’alcool, sujet qui a généré de grandes tensions dans le couple», a expliqué Olivier Janson.
Le soir avant les faits, Kendji et Soraya auraient eu une dispute au retour du chanteur du casino dans la caravane. Il aurait consommé de la cocaïne, alors que la jeune femme était déjà couchée. Elle a raconté avoir demandé à Kendji de baisser sa musique qu’il écoutait trop fort. Kendji Girac serait donc sorti de la caravane pour rejoindre sa voiture jusqu’au camp.
Kendji Girac serait ainsi parti puis revenu dans la caravane. Une nouvelle altercation aurait opposé les amants. Soraya aurait alors rejoint la chambre, et aurait ensuite entendu un coup de feu dans la caravane, avant de découvrir Kendji blessé. Elle parle «d’une odeur de fer».
Soraya Miranda a expliqué que Kendji Girac prenait «des cuites» de plus en plus nombreuses et «de plus en plus longues». Elle a précisé qu’il n’a jamais été violent mais qu’il pouvait «casser des objets quand il était dans cet état là». Le taux d’alcool de Kendji était estimé 2.5g/l de sang à 5h du matin, poursuit le procureur, et confirme la consommation de cocaïne vers 2h du matin.
Kendji Girac voulait «simuler un suicide»
Le chanteur parle d’une «impulsion» visant à faire «peur à sa compagne», de peur de la voir partir: le chanteur dit avoir voulu «simuler un suicide». L’homme déclare avoir inséré lui-même le chargeur dans le pistolet et s’être volontairement pointé le pistolet dessus.
Le chanteur aurait eu peur de voir sa compagne partir après leur dispute. «Il a eu très peur quand il l’a entendue parler de départ, il a eu un moment de panique et a voulu à son tour lui faire peur», a précisé le magistrat.
Le chanteur affirme n’avoir jamais voulu se faire du mal et «regretter profondément». Le chanteur se serait excusé des mensonges et de ses faux propos en début d’enquête. Il aurait agit «sous le choc de l’adrénaline».
Le procureur a précisé que le chanteur aurait déjà dit à sa femme par le passé «qu’il allait se mettre une balle», selon cette dernière, après une dispute. Mais dans la communauté des gens du voyage, le suicide est un «tabou», affirme le procureur. Le chanteur pourrait donc ne pas assumer une véritable tentative de suicide.
Le chanteur a admis avoir acheté l’arme le 18 avril pour «500 euros» et non dans une brocante, d’après le procureur. Ce dernier conclut en parlant d’un «suicide simulé qui tourne mal». Le chanteur est actuellement encore hospitalisé. Par miracle, aucun de ses organes vitaux n’a été touché, mais la balle a touché son poumon.