Depuis presque deux ans, le Soudan est plongé dans une guerre civile meurtrière et dévastatrice qui a fait des dizaines de milliers de morts et douze millions de déplacés. Jeudi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, un représentant de MSF, Médecins sans frontières, a dressé un terrible bilan : près des deux tiers de la population, soit plus de 30 millions de personnes, auront besoin d’une aide humanitaire cette année. Parmi eux, 16 millions sont des enfants, qui paient un terrible tribut La famine sévit dans des zones à haut risque dans au moins cinq localités du Soudan, où vivent environ 1,3 million d’enfants de moins de cinq ans.
Pour deux hommes qui se revendiquent comme « hommes de paix » soucieux de la vie humaine, le Soudan, signataire des accords d’Abraham, semble pourtant un pays sûr. En effet, Trump et Netanyahou, les deux compères, aimeraient y envoyer les Gazaouis, ce qui donnerait à l’Américain les mains libres pour transformer la bande du littoral méditerranéen en sa « riviera du Moyen orient ». La Somalie, qui ne connaît pas la paix et le Somaliland démocratique mais pas État reconnu ont également été sollicités. Hallucinant ! Effrayant ! Dans quel cerveau peuvent jaillir de telles idées. Un manque total de respect de la vie, un mépris absolu des Palestiniens.
Le général Abdel Fattah Al-Burhane a rejeté « catégoriquement tout plan visant à transférer les frères palestiniens de leur terre sous quelque justification ou nom que ce soit ».La Somalie a également refusé et le Somaliland a dit ne pas avoir été contacté. Pour convaincre le Soudan , Trump avait proposé ce qu’il affectionne le plus -avec les droits de douane- des dollars pour armer les troupes régulières et reconstruire le pays. Sciemment, il envoyait donc les Palestiniens d’un pays en ruine à un autre.
Aujourd’hui, les projecteurs mondiaux sont braqués sur l’Ukraine et la presse internationale s’intéresse moins à ce qui se passe au Liban, à Gaza et en Cisjordanie. Avec la bénédiction de Trump, Netanyahou continue « sa » guerre. Au Sud Liban , Tsahal conserva cinq avant-postes et ce « sans aucun lien avec les négociations » concernant les différends frontaliers terrestres avec l’État libanais. En Cisjordanie, les soldats israéliens poursuivent leurs actions « antiterroristes » et leur destructions et les colons ne cessent de construire, de s’étendre. A Gaza, le pire est quotidien. Une humanitaire de Handicap International, tout juste de retour de l’enclave palestinienne, témoigne sur la chaîne française BFMTV : « Il y a des montagnes de déchets, des tentes partout, pleines de sable. C’est froid et humide. Il n’y a pas d’électricité, pas d’eau, pas de nourriture, rien ».
Pour Netanyahou tout va bien…