En cette journée de fête du Travail, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a organisé, ce jeudi 1er mai, un rassemblement suivi d’une manifestation.
Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a prononcé un discours au siège de l’organisation, dans lequel il a dénoncé une grave régression des libertés en Tunisie. Il a alerté sur une dérive autoritaire, marquée par la multiplication des procès d’opinion et la criminalisation de toute expression critique. Il a également déploré le fait que les attentes sociales et économiques soient reléguées au second plan, au profit d’une gouvernance fondée sur l’exclusion et la répression.
Il a également évoqué la dégradation des services publics, pointant du doigt les établissements scolaires vétustes, les hôpitaux manquant de moyens et les conditions de transport dangereuses pour les travailleurs, en particulier les ouvrières agricoles.
Le leader syndical a en outre fait état de l’appauvrissement croissant des classes moyenne et populaire, avec un taux de chômage stagnant à 16 %, représentant près de 700 000 personnes sans emploi, et des retraités contraints de survivre avec des pensions inférieures au salaire minimum. « Le gouvernement a préféré l’étouffement au dialogue », a-t-il accusé, appelant à une révision en profondeur des politiques économiques. Il a ajouté : « nous sommes prêts à mener toutes les formes de lutte ! »
De son côté, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, a réaffirmé l’indépendance de l’organisation face aux tentatives extérieures de remise en cause de sa légitimité. Il a dénoncé les appels à dissoudre la direction actuelle, émanant de figures aujourd’hui en rupture avec le syndicat. Pour lui, le débat interne est le bienvenu, à condition qu’il respecte les structures de l’organisation et ne passe pas par des voies parallèles ou douteuses.
Enfin, M. Tahri a souligné que le recul des libertés affecte également le droit syndical, un acquis fondamental aujourd’hui menacé. Face à la crise économique, il a plaidé pour un dialogue national inclusif impliquant toutes les composantes de la société. L’UGTT, selon lui, reste attachée à son rôle social et refuse toute marginalisation ou instrumentalisation dans un contexte national de plus en plus tendu.