Le gouvernement israélien confirme tout : son plan, approuvé l’unanimité, comprend la « conquête de la bande de Gaza et le contrôle de territoires » et prévoit « des frappes puissantes contre le Hamas ». Le Premier ministre a également indiqué qu’il « continuait à promouvoir le plan Trump visant à permettre le départ volontaire des habitants de Gaza et que les négociations à ce sujet se poursuivaient ». La mise en œuvre de ce plan ne commencerait qu’après la visite du président américain, Donald Trump, en Arabie Saoudite, dans une dizaine de jours.
Ces décisions brutales et illégitimes traduisent l’obstination déraisonnable de Netanyahou et illustrent, s’il le fallait encore, le fait qu’il est sous la coupe, aux ordres de ses extrémistes suprémacistes.
Bezalel Smotrich va plus loin que « Bibi » en affirmant qu’Israël ne se retirerait pas de la bande de Gaza, « même dans le cadre d’un accord sur les otages » car « nous prenons le contrôle de la bande de Gaza pour y rester. C’est une guerre pour la victoire ». Il s’est aussi opposé à la reprise de l’aide humanitaire qui pourrait se faire par l’intermédiaire d’entreprises civiles, et non par les forces de Tsahal. ». « Nous voulons que nos soldats se battent contre un ennemi fatigué, affamé et épuisé, et pas face à un ennemi qui a de l’aide et des produits qui arrivent de l’extérieur de l’enclave », a-t-il insisté.
L’autre dangereux extrémiste, Itamar Ben Gvir est sur la même ligne. Au chef d’état-major Eyal Zamir, il a lancé : « Je ne comprends pas pourquoi nous devons leur fournir une aide humanitaire. Ils ont suffisamment de nourriture là-bas. Nous devons bombarder les entrepôts alimentaires du Hamas. Nous n’avons aucune obligation légale de fournir de la nourriture à ceux que vous combattez, ils en ont assez ! ». Netanyahou s’est rangé du côté de son ministre de la Sécurité nationale en affirmant que « ses ministres ont le droit d’exprimer des opinions contraires à celles des officiers ». Les autorités de l’Etat hébreu ne cessent de répéter qu’il y a « actuellement suffisamment de nourriture ». Il y a deux mois, un porte-parole osait même dire qu’« Ils ont assez de nourriture pour alimenter une épidémie d’obésité, mais les seules personnes que l’on voit grossir sont les membres du Hamas ». Insupportable !
« Préoccupée », l’Union européenne appelle à « la retenue », mais la condamnation ne dépassera pas le stade des mots. Le « salut » viendra-t-il de l’Etat hébreu lui-même ? Ce matin, le Forum des familles des otages a constaté que “le gouvernement admet qu’il choisit le territoire plutôt que les otages, contrairement aux souhaits de plus de 70 % de la population”. Le président des Démocrates, Yaïr Golan, estime que « le Cabinet a décidé d’élargir l’opération militaire dans la bande de Gaza – non pas pour préserver la sécurité d’Israël, mais pour sauver Netanyahou et le gouvernement des extrémistes. Il ne s’agit plus d’une opération temporaire, mais d’une démarche qui prépare une présence permanente sur le terrain, dans le cadre de la réalisation des fantasmes de Ben Gvir et Smotrich. L’occupation effective de Gaza au nom de la ‘survie du gouvernement’ nous coûtera du sang – la vie des otages, la vie des combattantes et combattants, l’usure, et surtout : la perte de notre chemin… ». D’autre part, les réservistes ne sont que 50 % à 70 % à se présenter pour le service.