Un bijoutier tunisien de confession juive a été agressé jeudi par un homme armé d’un grand couteau sur l’île de Djerba, qui se prépare à accueillir le pèlerinage juif de la Ghriba, a indiqué à l’AFP René Trabelsi, représentant de la communauté juive et ex-ministre.

Les motivations de l’attaque sont encore inconnues, selon M. Trabelsi. « A cette heure-ci, on ne sait pas si c’est une attaque antisémite », a-t-il dit dans la nuit de jeudi à vendredi. Les autorités judiciaires et sécuritaires tunisiennes n’ont pas encore commenté l’affaire.
Le bijoutier « va bien » mais « a eu deux doigts abîmés » et « des blessures à l’épaule et au bras », a affirmé M. Trabelsi, qui s’est entretenu avec lui au téléphone.
Jeudi, le ministre israélien des Affaires étrangères a condamné l’agression.
« J’appelle les autorités tunisiennes à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la communauté juive », a écrit sur X Gideon Saar, en rappelant qu’une attaque meurtrière s’était produite il y a deux ans pendant le pèlerinage de la Ghriba.
M. Trabelsi a dit que ce communiqué le « dérange(ait) énormément ».
« On ne dépend pas d’Israël. On est des Tunisiens. Je ne comprends pas l’attitude du ministre des Affaires étrangères israélien qui demande de protéger les juifs de Djerba », a-t-il affirmé.
« La Tunisie reste un pays de coexistence et de tolérance », affirme-t-il. Dans un ton résolument apaisant, il insiste : « Ces actes isolés ne reflètent en rien l’esprit du peuple tunisien, reconnu pour sa solidarité et son unité ». Il évoque une île soudée, où toutes les communautés vivent ensemble depuis des siècles, et exprime sa confiance dans les institutions sécuritaires et judiciaires du pays. « La Tunisie va bien et restera toujours une terre de paix et d’harmonie », conclut-il.