Médecins du monde, dans un rapport rendu public ce matin, alerte sur « la malnutrition aiguë » qui « frappe de plein fouet » la bande de Gaza « met en évidence la responsabilité humaine de la faim » et dénonce « les restrictions intolérables imposées par les autorités israéliennes ». Les bombes tuent toujours, y compris en frappant les hôpitaux…
Trop c’est trop ! Même à Cannes, des dizaines d’acteurs, actrices et réalisateurs internationaux, comme Pedro Almodovar, Richard Gere, Susan Sarandon ou Xavier Dolan ont signé dans le journal Libération une tribune qui s’élève contre « le silence » sur la guerre à Gaza. « Refusons que notre art soit complice du pire. Levons-nous. Nommons le réel. Osons le regarder collectivement avec la précision du cœur pour qu’il ne puisse plus être silencié et couvert. Nous artistes et acteur.ice.s de la culture, nous ne pouvons rester silencieux.se.s tandis qu’un génocide est en cours à Gaza ».
Elle doit également être publiée dans Variety, la bible américaine de l’industrie du cinéma.
Ce n’était qu’une « question de temps avant que les divisions et les déchirures internes à Israël se répercutent sur les diasporas juives et donc les Français juifs », estime le philosophe Alain Finkielkraut cité par Le Monde. En effet, de plus en plus de personnalités parlent et condamnent la politique de Benjamin Netanyahou et de l’Etat hébreu. Le quotidien recense celles qui dénoncent la situation à Gaza notamment dans L’Express, la Tribune du dimanche, Libération et autres.
Dans Tenoua daté du 8 mai, la revue dont elle est directrice de la rédaction, la rabbine Delphine Horvilleur évoque une « injonction au silence » : « Toute autocritique menace l’union sacrée, se fait traîtrise ou, pire, carburant pour un ennemi qui cherche à nous détruire. Alors chut… taisons‐nous plutôt que de faire le jeu d’une quelconque récupération ». Ne voulant plus la respecter, elle dénonce la « déroute politique » et la « faillite morale » de l’Etat hébreu, et appelle à un « sursaut de conscience » face à la « tragédie endurée par les Gazaouis ». « Je me suis tue, mais, aujourd’hui, il me semble urgent de reprendre la parole (…) par amour d’Israël ».
Dans les colonnes de L’Express, l’historien spécialiste de l’antisémitisme Marc Knobel écrit que « face à la radicalisation d’Israël, les juifs ne peuvent plus se taire ». Dans La Tribune Dimanche du 11 mai, un collectif de 45 historiens, philosophes, sociologues et membres de l’Académie française, juifs ou non, parmi lesquels le réalisateur Michel Hazanavicius et l’écrivain Erik Orsenna, interpellent toutes les grandes démocraties, afin qu’ils agissent pour la paix, se disant « révoltés par le sort fait aux Palestiniens, inquiets pour l’âme d’Israël ».
Sur X et Instagram, le dessinateur Joann Sfar écrit que « nous devons être nombreux à prendre la parole contre la fuite en avant à laquelle nous assistons. Également sur Instagram, La journaliste Anne Sinclair est également très critique : « Nous sommes meurtris, déchirés, par l’action que mène le gouvernement israélien à Gaza. (…) La forme des actions que mène l’armée israélienne à Gaza à la demande du gouvernement de Netanyahou est indéfendable. »
Médecins du monde renforce cette pluie de critiques venues d’où on ne les attendait pas forcément en insistant sur l’état de santé, intolérable, des nourrissons et des futures mamans. « En 2024, près d’un bébé de moins d’un an sur quatre et 19 % des femmes enceintes et allaitantes ont été identifiées comme souffrant de malnutrition aiguë, indique l’ONG dans son rapport. En moins d’un an et demi, les taux de malnutrition aiguë à Gaza ont atteint des niveaux similaires à ceux de pays confrontés à des crises de malnutrition de longue durée. » Une situation due selon Médecins du monde aux « décisions des autorités israéliennes d’autoriser ou de bloquer l’aide humanitaire ».
En début d’après-midi, le Premier ministre israélien a affirmé qu’ « Il n’y aura aucune situation où nous arrêterons la guerre », précisant que « dans les prochains jours, nous entrerons avec toute notre force pour achever l’opération et vaincre le Hamas ». Il a ajouté qu’ Israël « s’emploie actuellement à trouver des pays prêts à accueillir des habitants de Gaza ».