Déjà lors de son premier mandat, Donald Trump avait déclaré que l’Europe était « pire que la Chine » dans les échanges commerciaux. Il déteste l’UE et ne veut même plus négocier avec elle, tellement il est impatient de la remettre à sa place, de la soumettre à la volonté de son Amérique. Pour cela, sa solution est de la faire payer par le biais des droits de douane. Cependant, sera-t-il prêt à aller jusqu’au bout, imposer et non plus recommander 50% à partir du 1er juin ?
Le président américain se justifie en brandissant l’énorme déficit de son pays avec l’UE : 250 milliards de dollars, 300, 350. En fait, il lance des chiffres faux pour faire pression et montrer à ses MAGA qu’il les défend face à ceux qui profitent de leur Amérique. Les modes de calculs diffèrent entre l’ UE et les Etats-Unis, mais le déficit réel, si l’on tient compte de la totalité des échanges, biens et services, pourrait n’être que d’une cinquantaine de milliards.
Donald Trump, le transactionnel, qui n’a guère brillé dans ses affaires, n’a qu’une valeur, l’argent qu’il va faire rentrer au pays pour lui assurer un « âge d’or ». Tellement sûr de lui, il dit n’importe quoi. Il exige par exemple, sous peine d’imposer ses fameux « tariffs », que les IPhone soient fabriqués aux Etats-Unis. Impossible avant 2030, répond Apple qui ajoute que les prix grimperaient fortement…
Il demande sans cesse que les industriels du monde entier viennent fabriquer chez lui pour éviter les droits de douane, mais il n’y a pas de main d’œuvre qualifiée et disponible dans de nombreux secteurs.
Sa récente décision d’interdire les étudiants étrangers à Harvard est aussi en partie motivée par l’argent. Ce matin, sur Truth Social, il a posté : « Pourquoi Harvard ne dit pas que près de 31% de ses étudiants viennent de PAYS ÉTRANGERS, et pourtant ces pays, certains pas du tout amicaux envers les États-Unis, ne paient RIEN pour l’éducation de leurs étudiants, ni n’en ont l’intention ».
L’argent, oui mais surtout pour ses amis les riches. Il vient de faire adopter difficilement sa loi budgétaire par la Chambre des représentants, le « Big and Beautiful Bill », long de plus d’un millier de pages. Si son volet fiscal avantage les plus riches, les 40 % les plus pauvres verront leurs conditions de vie se dégrader : moins de couverture médicale, moins d’aide alimentaire. Et aussi la réduction des incitations fiscales aux énergies renouvelables.
Les économistes estiment que ce magnifique projet qui doit maintenant être adopté par le Sénat, pourrait augmenter de 3 800 milliards de dollars en dix ans la dette colossale de plus de 36 000 milliards. Pas de quoi satisfaire les pays qui financent cette dette.
A ce tableau, on pourrait ajouter les menaces sur la presse. Les médias publics qui critiquent le président et son administration voient leur financement réduit ou supprimé et les privés sont attaqués par le biais de leurs intérêts économiques.
Les Américains s’inquiètent, notamment de l’inflation, et leur confiance en Trump diminue. Un indice qui le prouve : près de 2.000 demandes de citoyenneté britannique ont été faites par des Américains, lors du premier trimestre de 2025. Un nombre record qui coïncide avec les premiers mois de présidence de Donald Trump.