« Déçu » par Moscou, Donald Trump a déclaré mardi que Vladimir Poutine disait « beaucoup de conneries » sur l’Ukraine et laissé entendre qu’il pourrait prendre des sanctions. Deux jours plus tard, il confirmait sa déception et confiait à NBC : « : «Je pense que j’aurai une déclaration importante à faire sur la Russie lundi». Jeudi également, son secrétaire d’Etat Marco Rubio avait, en Malaisie, un échange « franc » avec son homologue russe Sergueï Lavrov qui lui faisait part d’ une «nouvelle idée» sur l’Ukraine.
Les déclarations du président américain n’ont guère ému le Kremlin où le porte-parole Dmitri Peskov rappelait que «Trump, en général, a tendance à utiliser un style et des expressions assez durs» et ajoutait que «nous prenons cela avec calme et comptons poursuivre notre dialogue avec Washington».
Pour Moscou, qui poursuit et amplifie ses attaques de drones et missiles, il n’y a pas de blocage mais les hostilités se poursuivront tant que Poutine considérera comme impossible de « réaliser ses objectifs » par la seule voie diplomatique.
Que va dire Donald Trump ce lundi ? Va-t-il changer de cap, durcir sa position et vraiment menacer ? Jusqu’à présent, il a épousé le narratif russe, levé des sanctions et pas confirmé celles prises par Biden, augmentant pour Moscou les possibilités de les contourner. Le Sénat est prêt à voter des mesures sévères dont des sanctions dites secondaires qui imposeraient des droits de douane de 500% aux pays qui achèteraient du pétrole, du gaz ou de l’uranium russes. On voit mal Trump frapper ainsi la Chine et l’Inde. De plus, le président américain a imposé dans le texte à voter une clause de dérogation présidentielle de 180 jours, renouvelable. Dans ces conditions, est-il crédible ?
Donald Trump pourrait annoncer – son envoyé spécial Keith Kellogg arrive ce lundi à Kiev- qu’il va livrer davantage d’armes défensives à l’Ukraine. Jeudi, à NBC, il a indiqué : «Nous enverrons des armes à l’Otan, et l’Otan payera pour ces armes, à 100%. (…) Puis l’Otan va donner ces armes à l’Ukraine] ». Un mécanisme qui permettrait un tel marché n’existe pas et l’Otan qui ne livre pas d’armes à des tiers, n’a pas forcément les moyens.
Que va-t-il dire ce lundi dans sa déclaration « importante » ? On ne le sait pas d’autant qu’il a précisé en l’annonçant : « nous verrons ce qui se passera au cours des deux prochaines semaines ».