Une organisation tunisienne, le « Moniteur de la transparence et de la bonne gouvernance », a annoncé avoir déposé une plainte contre l’imam français d’origine tunisienne, Hassen Chalghoumi, pour « haute trahison », à la suite de sa récente visite en Israël.
Chalghoumi, président de la Conférence des imams de France et Imam de Drancy, a été reçu à Jérusalem en début de semaine dernière par le président israélien Isaac Herzog, à la tête d’une délégation de religieux musulmans venus d’Europe. Selon les autorités israéliennes, cette visite viserait à « promouvoir le dialogue interreligieux ». Mais en Tunisie, et dans « l’opinion arable » elle est perçue comme un acte de normalisation avec un « État occupant » et un affront à la cause palestinienne.
L’association tunisienne accuse l’imam Hassan Chalghoumi d’avoir clairement affiché son soutien au gouvernement israélien, en critiquant la résistance palestinienne et en cherchant même à embrasser la main du ministre israélien de l’Intérieur, Moshe Arbel, une situation qualifiée de « honteuse » par l’organisation.
L’organisation tunisienne demande aux gouvernement tunisien de lui retirer sa nationalité et sollicite l’engagement de poursuites judiciaires à l’encontre de l’imam Chalghoumi devant la justice militaire pour atteinte à la souveraineté nationale et pour avoir collaboré avec une puissance étrangère.
Dans un communiqué, elle affirme que les prises de position de l’imam, connu pour être favorable au dialogue avec Israël, ne représentent ni le peuple tunisien ni sa diplomatie.
L’organisation appelle les autorités à lui retirer la nationalité tunisienne et demande l’ouverture de poursuites devant la justice militaire pour atteinte à la souveraineté nationale et intelligence avec une puissance étrangère.
Déjà critiqué pour ses déclarations contre le Hamas,et son engagement en faveur de la normalisation avec Israël, l’imam semble avoir cette fois dépassé une ligne rouge pour ses compatriotes.

