Oui, c’était le bon moment que celui choisi par le président français pour annoncer qu’il allait reconnaitre l’Etat de Palestine. Il était même grand temps de faire ce geste qui a surpris la France et le monde qui se divisent.
Il était grand temps quand on voit que la situation est plus que dramatique à Gaza et qu’en Israël les députés viennent de voter un appel à l’annexion de la Cisjordanie où les colons malmènent de plus en plus les Palestiniens et qu’ils écartent tous les textes parlant de deux Etats. Avec l’aide complice des Etats-Unis de Trump, l’Etat hébreu est engagé sur la voie de la conquête territoriale et son projet est clair : chasser les Palestiniens de leurs terres. Plus le temps passe, plus la solution à deux Etats, prévue par la résolution 181 de l’ONU le 29 novembre 1947, s’éloigne, relève de l’impossible.
Il ne faut pas se faire d’illusions : l’Etat palestinien viable, prospère n’est pas pour demain. La reconnaissance que Paris devrait formaliser en septembre lors de l’assemblée générale des Nations unies à New York, ne change pas la donne actuelle. Mais c’est un signal, un avertissement, un message, un symbole : on ne peut accepter que les choses continuent ainsi, il faut aller vers la paix.
Emmanuel Macron espère un effet d’entraînement et a un peu moins de deux mois pour convaincre, ses voisins de le suivre, même si l’Allemagne refuse aujourd’hui une reconnaissance à court terme ; les pays arabes d’abandonner leur position maximaliste qui ne profite pas aux Palestiniens ; les Etats-Unis d’ouvrir les yeux ; les Palestiniens eux-mêmes de se réformer, de faire taire leurs querelles, de repartir sur des bases nouvelles. Pas évident, mais indispensable.
En aucun cas, cette reconnaissance programmée ne constitue une victoire du Hamas. L’organisation islamiste terroriste a commis le 7 novembre 2023 un acte impardonnable et doit être écarté du leadership palestinien.
Quant à Israël qui a assassiné Yitzhak Rabin, un homme de paix, en 1995, doit répondre à ces questions : quelle est votre solution pour mettre fin au conflit, quelle est votre vision de la paix ?
Les deux camps doivent renoncer à leurs prétentions d’un territoire allant du fleuve à la mer.