Alors que les morts liés à la famine s’accélèrent dans la bande de Gaza, une initiative citoyenne est née en Égypte, qui consiste à jeter à la mer des bouteilles remplies de nourriture dans l’espoir qu’elles arrivent jusqu’aux Palestiniens. Une initiative “symbolique” et “désespérée”, relate la presse arabe, alors que la situation s’aggrave d’heure en heure dans l’enclave.
“Pardonnez-nous ! Nous sommes incapables de faire quelque chose pour vous !” Ce cri du cœur est celui d’un Égyptien, filmé le 23 juillet alors qu’il jetait à la mer des bouteilles en plastique remplies de riz. Dans la vidéo ci-dessus, l’homme implore le ciel “d’envoyer ça de [sa] part à Gaza”, espérant que ces quelques grains pourront “sauver [des Gazaouis] le jour du Jugement dernier”.
Ce geste symbolique et “désespéré” s’inscrit dans une initiative intitulée “De la mer à la mer − une bouteille d’espoir pour Gaza”, lancée par “des citoyens égyptiens horrifiés par les images de la famine” en cours dans l’enclave palestinienne, explique le média anglophone The New Arab. Ces derniers remplissent de céréales, de riz, de lentilles et de nourriture sèche des bouteilles d’un ou de deux litres, avant de les jeter dans la Méditerranée. Ils ont aussi appelé les citoyens d’autres pays bordant cette mer, comme “la Libye, la Tunisie, l’Algérie et le Maroc”, à se joindre à l’initiative.
Alors qu’Israël poursuit le blocus de l’aide humanitaire, les morts liés à la famine s’accélèrent : “Les habitants de Gaza ne sont ni morts ni vivants, ce sont des cadavres ambulants”, a déclaré le chef de l’UNRWA (’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), Philippe Lazzarini, citant les propos de l’un de ses collègues présent sur place. En vingt-quatre heures, entre le 23 et le 24 juillet, “une quinzaine de Palestiniens, dont quatre enfants, seraient morts de faim”.
Les autorités égyptiennes critiquées
En Égypte, où est née l’initiative citoyenne des bouteilles à la mer, le ton est bien différent du côté des autorités. Middle East Eye révèle dans un autre article que le gouvernement d’Al-Sissi aurait fait pression sur le grand imam de la mosquée Al-Azhar du Caire, Ahmed Al-Tayeb, pour qu’il retire une publication dans laquelle il appelait à l’action immédiate pour mettre fin à la famine.
Dans cette déclaration, le représentant religieux affirmait, pouvant laisser entendre qu’il critiquait en creux son propre gouvernement, que “quiconque fournit des armes à cette entité [le gouvernement israélien] ou l’encourage par des résolutions complices et des paroles hypocrites, est un allié de cet acte de génocide”.