Gaza se rapprocherait-il d’une solution pacifique ? Les vidéos d’otages israéliens aussi décharnés et au bord de la mort que les enfants gazaouis ont créé un choc qui, au-delà des condamnations de l’Etat hébreu et du Hamas, peut être salutaire.
Occultant toujours tous ses torts, Israël veut mettre la question des otages « au centre de l’agenda international », a déclaré ce matin son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar. Le Conseil de sécurité de l’ONU abordera le sujet ce mardi. Cependant, les pressions principales pèsent sur Benjamin Netanyahou qui semble prêt à déclencher une offensive renforcée sur l’enclave afin de forcer le mouvement islamiste à libérer tous les otages. Une stratégie de force qui n’a rencontré que des échecs.
Signe du climat confus qui règne à Tel Aviv, près de 600 anciens responsables de l’appareil sécuritaire, parmi lesquels plusieurs ex-patrons du Mossad et du Shin Bet, appellent Donald Trump à faire pression sur Benyamin Netanyahou pour mettre fin à la guerre à Gaza. « Notre devoir » disent ils « est de nous lever » pour que le Premier ministres arrête une guerre qui « a cessé d’être une guerre juste et conduit l’État d’Israël à perdre son identité ». Ils ne sont pas seuls à s’en prendre à Bibi : plus de 1 200 « rabbins du monde entier » cosignent une lettre pour dénoncer « l’intolérable » et le presser de permettre à davantage d’aide humanitaire d’entrer dans l’enclave palestinienne. Ils affirment leur attachement « au bien être d’Israël et du peuple juif » et leur rejet du Hamas et du Hezbollah, mais fustigent « les massacres de civils » à Gaza – « dont un grand nombre de femmes, d’enfants et de personnes âgées » – ainsi que « l’utilisation de la famine comme arme de guerre ».
A cela, s’ajoutent les manifestations organisées en Israël et dans de nombreux pays pour réclamer un accord et critiquer Netanyahou qui le retarde.
Quelle va être la réponse du Premier ministre ? Un sondage montre que 62 % des Israéliens estiment qu’il faut mettre fin à la guerre en échange de la libération de tous les otages, contre 29 % qui souhaitent poursuivre l’offensive jusqu’à une victoire complète.
Un conseil des ministres pourrait trancher ce mardi. En attendant, Netanyahou campe sur ses positions maximalistes. Il devait même ce lundi confirmer avec son cabinet le limogeage de la procureure générale d’Israël Gali Baharav-Miara qui lui déplait car elle est l’une des dernières gardiennes de l’État de droit.
Et, ironie de la situation, Netanyahou sollicite l’ implication du CICR pour fournir de la nourriture à aux otages et leur prodiguer un traitement médical immédiat ». Depuis le 7 octobre, il l’a ignoré et empêché de remplir son rôle d’assistance.