Le Hezbollah a affirmé mercredi que le gouvernement libanais avait commis un «péché grave» en décidant de le désarmer d’ici fin 2025 et qu’il ferait comme si cette décision «n’existait pas», ses opposants saluant une «décision historique». Le gouvernement libanais a chargé mardi l’armée de préparer un plan d’action pour désarmer le Hezbollah d’ici la fin de l’année, une mesure sans précédent depuis la fin de la guerre civile en 1990.
Le Hezbollah considère que cette décision est «le fruit des injonctions de l’émissaire américain».
Le gouvernement «a commis une faute grave en prenant une décision qui prive le Liban de l’arme de la résistance contre l’ennemi israélien», a réagi le mouvement chiite soutenu par l’Iran, estimant que cette décision «sapait la souveraineté du Liban» et «donnait les mains libres à Israël». «C’est pourquoi nous ferons comme si elle n’existait pas», a-t-il ajouté.
Le Hezbollah considère que cette décision est «le fruit des injonctions de l’émissaire américain Tom Barrack», en référence à une proposition qu’il a soumise aux autorités et qui prévoit le désarmement du mouvement selon un calendrier précis. Elle «sert pleinement les intérêts d’Israël et laisse le Liban exposé face à l’ennemi israélien, sans moyen de dissuasion», accuse le parti.
La décision du gouvernement s’inscrit dans le cadre de l’application du cessez-le-feu conclu sous médiation américaine, qui a mis fin le 27 novembre à plus d’un an de conflit entre le Hezbollah et Israël. L’accord prévoit que seuls six organismes militaires et de sécurité sont autorisés à porter les armes.
Dans son communiqué, le Hezbollah a réaffirmé que l’arrêt des frappes israéliennes sur le Liban était une condition préalable à toute discussion sur «une nouvelle stratégie nationale de défense».