L’ONU a officiellement déclaré vendredi la famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500’000 personnes se trouvaient dans un état «catastrophique».
Après des mois de mise en garde contre une famine dans le territoire ravagé par la guerre, le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), un organisme de l’ONU basé à Rome, a confirmé qu’une famine était en cours dans le gouvernorat de Gaza et qu’elle devrait s’étendre aux gouvernorats de Deir el-Balah et Khan Younès d’ici fin septembre.
Elle aurait pu être évitée
Cette famine «aurait pu être évitée» sans «l’obstruction systématique d’Israël», a accusé le responsable de la coordination des affaires humanitaire des Nations unies, Tom Fletcher.
«C’est une famine que nous aurions pu éviter si on nous l’avait permis. Pourtant, la nourriture s’accumule aux frontières en raison de l’obstruction systématique d’Israël», a déclaré Tom Fletcher lors d’un point de presse à Genève, ajoutant que «cette famine va et doit nous hanter tous».
La situation va encore se dégrader
Selon des experts de l’ONU, plus d’un demi-million de personnes à Gaza affrontent des conditions «catastrophiques», le niveau de détresse alimentaire le plus élevé de l’IPC, caractérisé par la famine et la mort.
Ce chiffre, basé sur informations recueillies jusqu’au 15 août, devrait monter à presque 641’000 d’ici fin septembre. Selon l’IPC, il s’agit de la détérioration la plus grave de la situation depuis le début de ses analyses dans la bande de Gaza.
Pour l’IPC, une famine est en cours lors que trois éléments sont réunis: au moins 20% des foyers (un sur cinq) doivent affronter un manque extrême de nourriture, au moins 30% des enfants de moins de cinq ans (un sur trois) souffrent de malnutrition aiguë, et au moins deux personnes sur 10’000 meurent de faim chaque jour.